Réforme institutionnelle : le PS repousse les ultimes propositions de Sarkozy

Réforme institutionnelle : le PS repousse les ultimes propositions de Sarkozy

juillet 17th, 2008 Posted in France, Sarkozisme et bling bling, Vie du PS

Nicolas Sarkozy a confirmé, une fois encore, qu’il avait enfilé un costume bien trop grand pour lui. Elu président de la République depuis maintenant un peu plus d’un an, il ne rate jamais une occasion de dépasser son niveau d’incompétence. C’est ainsi qu’à quelques jours de la convocation du Congrès pour le vote la réforme constitutionnelle, il a tenté laborieusement d’amadouer l’opposition socialiste, communiste et écologiste en faisant de nouvelles propositions.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, le gesticulateur présidentiel ne se montre pas avare de grands mots. Pour lui, la révision de la Constitution est ni plus ni moins le moyen de faire «émerger une démocratie exemplaire [en] dégageant la pratique du pouvoir de l’esprit de clan, de secte (sic !) et de partisannerie (sic !)» !

Oui, lecteur, tu n’as pas rêvé. Sarkozy prône maintenant l’exact contraire de ce qu’il pratique depuis qu’il est en politique et, plus encore, depuis qu’il est à l’Elysée : le clanisme, le sectarisme, la «partisannerie», ainsi qu’un respect aléatoire de la Constitution.

Il faut vraiment que le Lider Minimo se sente dans une posture inconfortable pour en arriver à proférer de telles énormités. Sa posture doit être d’ailleurs si inconfortable qu’il essaie de se dédouaner à l’avance d’un échec retentissant en voulant mouiller tout le monde. « Si la réforme échoue, ce sera un échec pour tout le monde, et d’abord pour la démocratie, pour le Parlement, pour les droits des citoyens. », a-t-il prévenu.

Eh bien non, justement, si la réforme échoue, ce sera exclusivement un échec pour Nicolas Sarkozy, le gouvernement et la majorité UMP-Nouveau « Centre ». Un échec auquel pourraient participer activement une dizaine d’élus UMP qui ne pardonnent pas à Sarkozy ses manières « bling bling » et ses critiques à l’égard des parlementaires de la majorité.

Rappelons aussi que cela faisait des mois que le PS réclamait en vain du président de la République de l’UMP davantage de considération dans le processus de discussion.

Toutes les propositions de réforme présentées par la gauche ont été systématiquement rejetées : la démocratisation du Sénat (réforme du mode de scrutin qui tienne compte de critères démogtaphiques), la revalorisation de l’Assemblée Nationale qui puisse contrebalancer la présidentialisation croissante des institutions, la comptabilisation du temps de parole du président Sarkozy, le refus que ce dernier s’exprime, une fois dans l’année, devant la représentation nationale (Sénat et Assemblée), etc.

Et soudain, dans la toute dernière ligne droite, ne voilà-t-il pas que Sarkozy semble vouloir lâcher du lest !

C’est trop tard, d’autant que ses promesses n’engagent que ceux qui les croient (ex : Jack Lang). L’opposition a donc parfaitement raison d’être insensible à son petit numéro de charme.

Avant de lancer ce chantier institutionnel, Sarkozy aurait dû apprendre d’abord à se comporter en chef d’Etat digne et responsable et à prendre ensuite le temps d’en expliquer le sens.

Vouloir réformer la Constitution suppose aussi que l’on respecte déjà les dispositions en vigueur et que l’on ne méprise pas les partis d’opposition.

On n’est pas au Conseil général des Hauts-de-Seine. Mais Sarkozy s’en est-il seulement rendu compte ?