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Le seuil du jardin d'André Hardellet

Par Sylvie
Auteurs à redécouvrir...
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Editions Gallimard, "L'imaginaire", 2004 (publié en 1959)
Décidément, en ce moment, les auteurs un peu oubliés ne font passer de superbes moments (récemment, Jacques Chauviré). Inutile d'insister sur la qualité de la collection L'imaginaire qui publie des textes peu connus.
André Hardellet (1915-1974), à la fois auteur de chansons et de romans, a été découvert par Pierre Mac Orlan. Il côtoya entre autres André Breton et Julien Gracq.
On retrouve d'ailleurs dans ce texte l'influence de la psychanalyse et du surréalisme à travers la présence des souvenirs et du rêve, des thèmes fondateurs chez Breton ou Gracq.
Comment définir ce merveilleux texte ? C'est à la fois une réflexion sur l'art, la condition humaine, une sorte de polar et un récit fantastique.
Hardellet met en scène un jeune peintre, Steve Masson, qui à travers son art, cherche à percer le derrière des choses, le secret des apparences. Il a élu domicile dans une petite pension de Montrouge. On n'est pas loin de la pension Vaucquer de Balzac ou encore d'une atmosphère à la Simenon. Hardellet prend le temps d'installer ses personnages et leurs petites manies : la vieille institutrice, le vieil ébéniste peignant ses figurines de plomb sans oublier la tenancière de la pension, Mme Temporel.
Puis le quotidien de la petite pension est bouleversé avec l'arrivée d'un nouveau pensionnaire, prénommé Swaine. Ce dernier intrigue tout le monde : il demande qu'on installe des nouvelles serrures dans sa chambre, ne parle à personne et fait marcher une étrange machine dont on entend le bruit sans savoir ce que cela peut être.
Masson, bien curieux, rentre en contact, avec Swaine qui lui fait découvrir son étrange machine, la lanterne magique qui permet de franchir  le seuil du jardin....
Je ne vous en dit pas plus et vous laisse découvrir la magie de cette découverte. Sachez seulement que ce texte a pour thèmes l'onirisme, la mémoire et les souvenirs d'enfance, le rôle de l'art, les désirs insatisfaits. On pense notamment à Gérard de Nerval.
Puis le texte débouche un temps sur une ambiance de polar ; des bandes de voyous cherchent à s'emparer de la mystérieuse machine...Qui cherche à voler cette machine ?
Puis vient la conclusion finale, prophétique qui oppose le matérialisme au rêve...Faut-il accorder une place pour les rêveurs dans notre société ? Thème au combien d'actualité. Ce texte, salué par André Breton dès sa sortie, est un bijou d'onirisme et d'humanisme.

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