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Les entretiens infinis : avec Jean-Pascal Dubost, 3

Par Florence Trocmé

Je publie ici le troisième entretien avec Jean-Pascal Dubost

Entretien 1
entretien 2 Sur le principe des entretiens infinis

FT, le 28 janvier 2008, un problème à bras d’iciel
Boujou ou béchoué (de mémoire, ta lettre est juste sous celle-là mais exprès n'y vais pas voir), cher Jean Pascal.
Ça me va parfaitement ta façon de prendre un problème à bras l'iciel à chaque fois, un par un.
J'ai passé un long moment en ta compagnie soir d'hier et matin d'hui. Bien, très bien, plein de choses à dire/demander, infinis disaient-ils, ça me va. Fatrassier, cochon volailles elleptiques & co, de quoi se mettre sous la dent.... choses à noter, floter et t'envoyer, post.
Florence

JPD, le 28 janvier 2008, encyclopédique ou monumental, docteur ?
Chère Florence, il te l'avait dit le gars Dubost qu'il avait la pensée en chien de faïence et en escalier démoli, or qu'il est vrai sceptique ce matin après une mauvaise nuit qui le fit cogiter sous couette : se considérer via l'utilisation du "carnhier" dans une perspective d'œuvre encyclopédique échouée sur la plage du souvenir futur, c'est vache de dieu tantinet présomptueux ! « Monumental », oui, le terme est idoine : un vaste monument de brimborions.
Cela dit, l'idée de « carnet de geste », je la signe.
On nage en âge baroque (et sur ce sujet je reviendrai parce que tout particulièrement et spécialement et fortement concerné par).
Kenavo,
Jean-Pascal

JPD, le 1er février 2008
En Segréen (où je viens de vivre une rencontre très émouvante avec un vieux bonhomme de 81 ans que je suis allé voir chez lui et qui a travaillé dans une « ferme modèle », concept rural et expérimental mis en place fin xixe siècle, lié à l'avènement du progrès industriel (concept reposant sur les thèses hygiénistes d'un côté et sur une pensée physiocratique de l'autre), sur lequel je travaille pour l'élaboration d'un livre qui constituera, après Fondrie, le deuxième volet d’une tétralogie intitulée « La rêverie au travail » ; ici, en Segréen, je travaille l’élément terre, et ledit vieux bonhomme était heureux aux larmes de parler de ses années de commis de 1932 à 1937, dans une de ces fermes, de me montrer de très vieilles photos, et de m'en apprendre sur la façon de travailler dans une ferme modèle.
Ça doit être effectivement excitant d'imaginer des entretiens infinis et les raisons pour et les raisons pour ne pas...
Je relisais celui de Patrick hersoir dans mon logis austère, que j’avais enregistré sur mon ordinateur portable, et d'un coup j'ai réagi à l'un de ses propos concernant ce qu'il appelle les « formes mortes » (considérant pour ma part qu'il n'y a pas de formes mortes au sens où on n'écrit pas à partir de rien et que la politique de la table-rase ne vaut plus, tout comme je suis opposé au fait de parler de « langues mortes » à propos du latin et du grec ancien, puisqu'on les enseigne encore, je considère qu'elles ne sont pas mortes, et aussi parce qu'elles sont encore très très présentes dans notre langue d'aujourd'hui : exemple : si on écrit « temps » au lieu de « tems » comme on l'écrivit, c'est parce qu'il y eut une politique de relatinisation de la langue française à la fin du Moyen Age, et ces consonnes diacritiques peuplent ladite... s’il demeure de nombreuses traces du latin dans le français d’aujourd’hui, c’est qu’il est encore vivant en nous, de même pour le grec ancien, bon, j'ai donc brandi mon ordi, excité par le camarade Patrick, et ai tapé une petite réaction que je lui enverrai à mon retour).
A mon retour également, avec un peu plus de temps, je voudrais te parler d'un truc que j'ai au coin de la tête et que tu as soulevé, c'est l'idée de livres qui font briques dans un ensemble, l'idée de bloc, de poème en bloc, que tu soulèves.
Jean-Pascal

FT, le 1er février 2008, Morts sur pied
Bonjour mon cher Jean-Pascal,
Quand Patrick dit formes mortes, doit-on entendre forcément rondeau, sonnet ou autre, ou bien faut-il entendre, une forme, n'importe laquelle, qui serait dévitalisée (ce qui arrive sans cesse) par l'usage qu'en font ceux qui l' utilisent ? Parce que la question n'est pas tant celle de la forme utilisée, que de ce que l'écrivain apporte comme eau au moulin, il me semble ? En somme, ce ne serait pas tant la forme qui serait morte que celui qui l'utilise, ce que dans la vie comme en art, j'appelle les morts sur pied. Qui pullulent.
Je pense aussi que Patrick fait peut-être là un plaidoyer pro domo et de cette forme qu'il tente d'inventer, le Narré. Dont nous n'avons pas encore vraiment parlé lui et moi, car je sens que c'est sans doute un des sujets-clés à aborder et que je ne veux pas le faire trop vite.
Florence

JPD, le 2 février 2008, De retour en Broce Lande
Boujou Florence,
Étrangement agréable cet entretien infini qui vient à être une belle présence à l'esprit, et j'apprécie le développement interrogatif qu'il suscite. Ton exigence posée sur l'amical échange est très stimulant, même si Tortore dit à Dubost à chaque fois que l'iciel est parti, « diaule ! tu as sûrement oublié plein de choses importantes, qu'en plus tu les a mal dites ! » (Tortore, c'est le petit personnage intérieur qui me cause dans le lobe.)
J'aime beaucoup beaucoup ton idée d'arrière-monde, cette idée de forêt derrière l'arbre, cette forêt si pleine d'inattendus et de secrets et de monde. Je te rejoins complètement sur ce point. Combien de livres dans lesquels transparaît l'inculture au service de Narcisse ? Ou une inculture camouflée par de la spectacularisation verbale. D'un autre côté m'irrite profondément cette sorte de chasse au « je » à laquelle les auto-proclamés modernes s'adonnent, ça ressemble à une chasse au sorcier. « Je » n'est pas un malade honteux, prendre en charge la forme par laquelle on exprime une appréhension du monde en s'appuyant sur « je » n'est pas une maladie honteuse. L'anti-lyrisme primaire tout comme l'anti-formalisme primaire me laissent pantois. Tout doit rester ouvert, et jamais n’être définitif, en art.
La question de la forme est passionnante. Il n'est pas de poésie sans forme. Mais quoi, nous sommes issus d'anciennes formes et nous ne faisons qu'allonger la chaîne des transformations. Ce que tu appelles les « morts sur pied », ça rejoint cette inculture dont je parlais ? C'est-à-dire ces poètes écrivant dans une forme innément ? Qu'ils n'auraient pas choisi parce que ce serait venu comme ça, que ça se serait imposé ? Je n’y crois pas. Je sais que ça existe, mais je doute qu'on choisisse une forme sans la penser. C'est pour cela que l'idée de « forme morte » me gêne. J'ai écrit à Patrick, je l'ai un peu titillé, avec amitié, car je le respecte profondément.
Jean-Pascal

FT, le 2 février 2008, esprit d’escalier, êtes-vous là ?
Tortore a tort au fond de te turlupiner avec ce que tu n'as pas dit mais aurais pu dire puisque justement l'échange est stipulé comme infini... donc esprit d'escalier possible, on peut monter, descendre, sauter des marches, revenir en arrière, se pencher à la mezzanine, ad libitum....
Quand je disais que « la langue » (tarte à la crème, avec « le corps »....), ce pouvait être « local », c'est bien ça que je voulais dire, et j'aime ton expression de spectacularisation de la langue qui cache souvent un grand vide, à la fois culturel mais aussi existentiel. Surtout ça tient du procédé. Comme je te le disais, ce qui me semble important c'est l'inscription de l'écrivain, en un temps et un lieu précis, avec ce qu'il est, mais aussi comme il est fait par tout ce qui l'a précédé : il est pétri de tout ça, de façon constitutive, dans sa façon de dire, de sentir, d'être, de vivre, de vouloir et de ne pas vouloir... ce qui me passionne c'est la façon dont quelques-uns savent se faire le vecteur de ce qui vient de cet arrière-pays, la forêt, le passé, l'histoire, certains personnages, les masques, les livres, les mots, les pierres, etc. pour ensuite le redonner, brassé, trituré, ruminé dans une forme qu'ils inventent et qui est totalement singulière, c'est-à-dire que personne d'autre qu'eux n'aurait pu la produire telle. Un Van Gogh est un Van Gogh et personne ne peut peindre un Van Gogh et si Van Gogh n'avait pas existé, il y aurait un trou dans le monde, un solo de Duke Ellington idem, Proust et Joyce idem.
Et j'ajouterai que plus l'arrière pays est riche, plus la forêt est dense (et inquiétante !), plus elle comporte d'espèces d'arbres, d'insectes, d'animaux, plus l'œuvre a une chance d'être grande et surtout nécessaire. Et dans cette perspective-là se vouloir anti-ceci, anti-cela, ça n'a pas de sens. Ceux qui éprouvent le besoin d'être anti, c'est souvent parce qu'ils savent très bien qu'ils sont les temples du conformisme. Est-ce que Michaux a jamais été anti-lyrique ou anti-formaliste ou anti-ego. Non, il était Michaux.
Je t'embrasse, cher JP (que je lis, même si je n'en parle pas assez, pour le moment, mais on y viendra, je suis dans Fondrie et je pense, n'y vois qu'un compliment, à Bergounioux dans
La Forge de Syam, l'as-tu lu ?)
Florence

 

JPD, le 7 février 2008, Another brique in the wall
Bonjour Florence, je crains (?) (pour toi) que ce message soit un peu long long, mais je voulais revenir et répondre en vagues à une déjà ancienne question tienne et par esprit d’escalier (« Et justement je me disais, pourquoi travaille-t-il surtout comme ça, avec ces blocs de prose, est-ce qu’il aurait le goût, l’envie d’une œuvre plus longue, fût-elle, tu commences à le dire, il me semble faite d’un grand assemblage de briques… ») : oui certes-da, des blocs de prose, des poèmes en bloc (de prose) (la désignation que je leur donne, par droite hoirie de succession du poème en prose et ;… du vers) qui construisent les pièces d’un ensemble hétéroclite parce que par-dessus tout nul homme n’est composé d’un seul tenant et certainement pas celui qui, depuis son « je » d’écriture, observe le monde et en reçoit les soubresauts complexes dont il ne peut que choisir des éclats ; j’entends par là et sans vergogne que les fabrications laborieuses élaborées par Mézigue aidé de Tortore formontrent (et là j’use sciemment du préfixe médiéval « for- », tantôt exclusif tantôt intensif, donc intensifiant l’éloignement, ici remontrant la tension interne de l’écrivant), formontrent donc une composition d’ensemble qu’on ne peut plus hétéroclitement je bousigue, qu’assavoir à partir de pièces grossières de toutes sortes voici un assemblage d’Être ; mouais. Chaque poème est un bloc de brique (le livre), le tout monte le temple de l’incertitude fragilement solide conçu sans plan par un architecte doutant. Mais chaque poème en bloc constitue en lui-même un microcosme labile, mouvant, incertain, changeant, sinueux, tortu, reflet fuyant d’une pensée mal foutue. Les poésies baroque et maniériste et la pensée de Montaigne ont largement contribué à assumer ce qui se passe dans le « donjon du cerveau » en tant que sapré bordel. Et je ne crois pas qu’il y ait rétrogradation (ni ploucquerie) à penser que le monde, malgré ses hautes technologies et ses prétendues avancées, n’est qu’un foutoir pérenne (je le constate aujourd’hui dans la crise des subprimes et de la Société Générale par exemple), et que le poète s’attache, selon qu’il est de complexion baroque-baroque ou baroque-maniériste (dans l’acception méziguienne), à y voir une logique supérieure ou une illogique totale, vécue avec certitude ou avec incertitude, rendue par un discours factitif ou par un discours suspensif, vision qui n’est pas, cependant, aussi strictement et simplement binaire. Avancer une vision baroque ou/et maniériste du monde aujourd’hui tient de l’ « éon baroque » (notion inventée par Eugénio d’Ors dans Du baroque publié en 1935 en France ; partant de la conviction que le baroque a une durée immense, l’éon baroque pose une origine, une succession historique de manifestations, et une éternité) ; et je crois vraiment qu’appliqué à la poésie, le baroque a encore de longs jours devant lui (un poète comme Jude Stéfan se définit comme baroque : « Mais le baroque n’est évidemment pas propre qu’à une époque. Aujourd’hui c’est pour moi une écriture de tension, dégagée de la contrainte de la rime et du nombre, qui recherche l’irrégularité de langage, la prose qui tombe la poésie, la perfection à travers l’imparfait, la violence aussi… », in Variété VI) (Je me sens très proche de ça). Mézigue ne reçoit du monde que des éclats, ne restitue qu’une infime unité de ces éclats. Mais atrabile ordinaire (pour pleinté de raisons), rétif à ces éclats qui semblent par trop autoritaires, totalitaires et servilisants, Mézigue rend cela par une langue, c’est banal à dire, mais important, par une langue complexe, tableau infidèle de la complexité intérieure de l’écrivant, une langue qui ne fera pas slogan ni pub. (Nombre de fois où il me fut dit qu’on ne comprenait rien à mes poèmes !) J’ai été très remué par la lecture du Château de Cène de Bernard Noël, et autant par la défense lumineuse de son propre livre qu’il a écrite, « L’outrage aux mots ». C’est à faire lire dans les écoles ! « Comment traiter ma phrase pour qu’elle refuse l’articulation du pouvoir ? Il faudrait un langage qui, en lui-même, soit une insulte à l’oppresseur. Et plus encore qu’une insulte, un NON. Comment trouver un langage qui rendrait les mots piquants et déchirerait la langue de tous les Pinochet ? », écrit-il. Et ça, qu’on pourrait adresser au lecteur qui vous enjoint à être accessible et lisible et compréhensible, et aux poètes qui répondent plus ou moins consciemment à cette injonction : « Le bon goût est l’un des gendarmes de la morale ». C’est un appel à la désobéissance poétique. La poésie n’a pas pour fonction de faire plaisir (laissons cette tâche au roman de rentrée littéraire), il y a une immense confusion là-dessus (volontairement entretenue ?), mais, et entre autres fonctions, pour qu’on y cherche du plaisir, que le lecteur prenne part active en creusant dans la matière verbale qu’il a devant les yeux et dans les oreilles.
Mazette, j’ai attrapé une suée !
Toujours est-il que j’ai vaguement digressé. Oui, le rêve d’un livre épais comme dix est un rêve éveillé, un livre qui serait composé de bric et de broc, d’un gigantesque fatras formel et de ton, fait de pages de mes carnets (jusqu’aux plus insolites), de poèmes achevés et inachevés, rachevés et rinachevés, de notes de lectures, de notes de travail, de ratures, de lexiques, de micro-récits, de mémentos etc. etc. etc. Une totalité à échelle humaine, et sans aucune intention universelle (ma bête noire !) Quelque chose qui ne répondrait certainement pas au goût du jour et qui voudrait forcer le bon goût. (La poésie baroque a été jugée de mauvais goût par les poètes et grammairiens de l’ère classique…) La cause de l’empêchement est probablement à chercher du côté d’une paresse existentielle et d’une notion du temps réduisant tout en poudre. La solution restant à concentrer cette énergie virtuelle dans le poème.
Ouf !
Jean-Pascal

FT, le 7 février 2008
Ce n'est pas trop long !
Je pensais à ton propos cette nuit : du Fatrassier au Zibaldone ; et voilà que tu me réponds que le Zibaldone au fond c'est l'horizon inatteignable mais rêvé.... es-tu sûr que ce n'est pas possible, qu'en fait tu ne l'as pas déjà amorcé en le concevant ? Car c'est très clair ce que tu dis :

« un livre qui serait composé de bric et de broc, d’un gigantesque fatras formel et de ton, fait de pages de mes carnets (jusqu’aux plus insolites), de poèmes achevés et inachevés, rachevés et rinachevés, de notes de lectures, de notes de travail, de ratures, de lexiques, de micro-récits, de mémentos etc. etc. etc. Une totalité à échelle humaine, et sans aucune intention universelle. »

Florence

 

 

FT, le 8 février 2008
Je continue ma lecture tranquille, pour l'instant je suis dans Les loups vont où ?
En effet, chaque texte, tu le dis quelque part, est un tout, un monde, avec des ouvertures possibles sur lesquelles il suffit d'appuyer, comme dans les contes, tu sais, quand on appuie au bon endroit sur une paroi apparemment hermétique....et du coup, on a sans cesse envie d'y revenir, pour trouver d'autres points dans la paroi.... il faudra qu'on reparle au demeurant de cette question de l'incompréhension exprimée par certains lecteurs.
Florence

JPD, le 8 février 2008
Chère Florence,
Holà, permets de considérer que tu exagères démesurément en comparant mes rêves de « fatrassier » au zibaldone de Leopardi. Un chaos d'écrit, oui, je veux bien, mais je n'ai pas la science et la capacité de contenance ni rien qui me hisse à la cheville de l'écrivain italien. Le Zibaldone est là, sur une étagère depuis deux ou trois ans, et, honte, honte à moi, je ne l'ai toujours pas lu. J'aime aussi l'idée de noircir pour rien, sans intention, et grâce à ce rêve auquel je coupe les ailes. J'aime sauter du coq-à-l'âne, et je ne cesse de le faire avec mes carnets, probablement par incapacité de maintenir une concentration continue.
Jean-Pascal

FT, le 9 février 2008
J'ai noté des choses à te dire sur Zibaldone, déjà peux te dire que ce n'est pas forcément à prendre comme une comparaison avec Leopardi, je parlais plus du type d'écrit et peut-être aussi mon propos est-il né de ce que je crois savoir de l'étymologie de zibaldone, qui aurait un rapport avec sabayon, quelque chose de l'ordre du mélange.

JPD, le 9 février 2008
Je te laisse par ce beau samedi printanier méditer sur cette phrase de Lucrèce (dont Montaigne fit si suave miel), quoi n’est pas étranger à la pensée baroque :

« L'évolution du monde entier est le fruit du temps, les choses passent nécessairement d'un état à un autre, aucun ne reste semblable à soi, tout s'en va, tout change, tout se métamorphose par la volonté de la nature » (De natura rerum)

Jean-Pascal

JPD, le 12 février 2008 : du segréen
Chère Florence, à nouveau dans le Segréen pour la semaine, et donc, comme tu sais, tributaire d'un poste ordinateur avec connexion internet à quinze kilomètres de mon logis de résident. J'ai donc copié sur ma clé usb ce premier entretien infini pour le relire ce soir tranquillement sur mon ordi portable. J'ai eu le temps de lire en revanche l'anthologie permanente d’Alain Malherbe avant de partir hier matin, je suis vrairavi, merci sincèrement de cette page que tu m'offres. Du coup, j'ai activé une anthologie que j'ai en tête depuis des années, dont j'ai même un raccourci sur mon bureau, intitulée « Anthologie parallèle », par laquelle je voudrais proposer, avec poèmes et textes personnels, des poètes que je considère d'excellente farine et qu'on a tendance à oublier pour cause de mort et de non-fréquentation des salons de leur vivant, Alain Malherbe, Guy Chambelland, Thérèse Plantier, Yves Martin, Claude Seyve, Dominique Joubert, Jean-Michel Franck... et même Agnès Rouzier que tu m'as fait découvrir.
Je relis ce soir l'entretien infini. J'ai emporté avec moi le tirage papier de nos échanges pour pointer les réponses que je ne t'aurais pas faites. Plus je réfléchis, et plus je me dis que le baroque a à voir avec la modernité. (En février dernier, à Tanger, on nous a reproché, à quelques auteurs Obsidiane et moi, de ne pas nous soucier de la modernité dans notre poésie ; c'est un moment que j'ai très mal vécu, car n'étant point de baratin facile au parler, je suis resté interloqué et bredouillant. Quand je relis certains passages sur la modernité de Baudelaire, sans le nommer, il évoque le baroque. Mais je ne suis pas universitaire, et je sais qu'un pacson de poètes-universitaires (ceux qui imposent une pensée bien construite à la poésie contemporaine) ont déjà fermé le sujet à clefs. Mais j'en parlerai quand même, avec fantaisie !
Jean-Pascal


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