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Franc ou euro, dans quelle monnaie comptons-nous ?

Publié le 18 juillet 2008 par Anonymeses

Francs ou euros, dans quelle monnaie comptons-nous ?,Maël Theulière, Insee Première n°1181 - mars 2008  A lire


"Nos concitoyens n’utilisent quasiment plus le franc pour parler de leurs dépenses quotidiennes. Le recours à l’une ou l’autre des deux unités de compte dépend d’abord du montant de la dépense. Plus il est faible, plus elle a de chance d’être évoquée en euros Le type et la fréquence des achats semblent également intervenir dans l’emploi de l’une ou l’autre monnaie. Par exemple, les dépenses comprises entre 100 et 300 euros sont deux fois moins souvent comptabilisées en francs quand elles sont consacrées à l’habillement que celles destinées aux autres biens ou services. Pour les dépenses quotidiennes, le consommateur établit rapidement des valeurs de référence dans une nouvelle monnaie. En revanche, il met plus de temps pour se constituer un référentiel de prix pour les achats peu fréquents, qui sont également les plus coûteux. Quatre ménages sur dix recourent parfois encore au franc pour mentionner des dépenses ou un salaire.

L’âge, le niveau de diplôme, le lieu de résidence et le niveau de viesont les principaux facteurs qui favorisent l’utilisation de l’une plutôt que l’autre unité.Au total, près de 45 % des individus ont eu recours au moins une fois au franc au cours de l’enquête pour exprimer certains montants de dépenses ou de revenus. L’habitude de parler en francs est d’autant plus ancrée que la personne est âgée. Les moins de 25 ans sont ceux qui s’expriment le plus systématiquement en euros. Mais déjà, chez les 26 - 35 ans, un même achat ou une même ressource sera deux fois plus souvent indiquée en francs. L’écart croît régulièrement avec l’âge : pour une dépense donnée, une personne de plus de 55 ans est cinq fois plus susceptible d’utiliser le franc qu’un jeune de moins de 25 ans Le lieu de résidence n’est pas neutre : une personne habitant une zone rurale a une probabilité de parler encore en francs supérieure de 60 % à celle d’un Parisien alors que la proximité d’un pays de la zone euro est un facteur stimulant : les habitants d’un département non limitrophe de l’un de ces pays ont 27 % de chance de plus de compter en francs.

Le franc constitue toujours un repère. La persistance du franc dans les habitudes est probablement encore plus ancrée que ne le suggèrent les résultats de l’enquête Budget de famille. Selon l’enquête de Conjoncture réalisée en avril 2007, plus d’une personne sur quatre admet penser uniquement en francs pour ses dépenses alimentaires, une sur six déclarant mobiliser l’une ou l’autre monnaie. Même pour des dépenses quotidiennes, et de montant en général limité, seulement 55 % des enquêtés pensent systématiquement en euros.

par Frédérique



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