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Candide à l'entrepôt

Publié le 19 juillet 2008 par Rendez-Vous Du Patrimoine
Candide à l'entrepôt
Cliché I. Rambaud,Bordeaux, Musée du vin, rue Borie
En traversant Bordeaux, Candide crut longtemps qu’il ne trouverait pas auberge à son goût. Ce n’était pourtant pas les tavernes qui manquaient mais, à voir ce qu’il y avait dans les assiettes, il avait l’impression qu’on voulait plus de bien à sa bourse qu’à son estomac.
Sur la place du Parlement, les voyageurs assis aux terrasses se bousculaient pour déjeuner mais les servantes ne leur apportaient qu’ordinaires salades et maigres desserts. Ils ne semblaient même pas en être déçus, satisfaits qu’ils étaient des belles façades et des balcons ornés qui les entouraient.
Candide s’éloigna vers la Garonne où filait un fin voilier. Son âme était aussi grise que le ciel.
Candide à l'entrepôt
Dans une boutique du quartier des Chartrons, il pensa avoir trouvé son bonheur mais les verres disposés en vitrine avaient une forme bizarre et il poursuivit son chemin.
Candide à l'entrepôt
Création de Philippe Knoch
Il arriva enfin dans un immense entrepôt voûté de pierre.
Candide à l'entrepôt
Partout ce n’était qu’objets étranges et mystérieux. Il se crut dans un rêve : un cochon tatoué voisinait avec un chien empaillé, des tableaux animés, des fontaines mobiles, une charrette couverte de fourrures, des fantômes de chats qui avançaient comme des somnambules…
Candide à l'entrepôt
Wim Delvoye, Suzanne, 2007, CAPC Bordeaux
Au fond, derrière un paravent, la table était mise mais il arrivait trop tard : les verres étaient vides, les bouteilles aussi, les assiettes sales et les invités partis. Nulle servante à qui s’adresser.
Il défaillait, à la fois séduit et épuisé par ces mirages pourtant bien réels.
Candide à l'entrepôt
Patrick van Caekenberg, le paravent, 1993, CAPC Bordeaux

Au hasard, il finit par monter de vastes escaliers qui le menèrent jusqu’aux toits et là, divine surprise, une vraie auberge l’attendait : les tables étaient dressées avec soin, entre les piliers de pierre blonde, les fleurs dans leurs vases, la lumière tamisée, les hôtesses charmantes et les verres... entiers.
Candide à l'entrepôt
Il était « Chez Greg, au café du musée ». Son choix fut vite fait : une salade « toute » verte avec des pois frais et des fèves décorés de parmesan, un filet de bœuf onctueux comme du beurre et pour finir des fraises fondantes à la menthe. Candide à l'entrepôt
Il défaillait, de plaisir cette fois. Un plaisir arrosé comme il se doit d’un Graves 2003 bien nommé « Oratoire de Chasse-Spleen ». Tout allait bien. L’entrepôt lui faisait enfin aimer Bordeaux et ses rêves éveillés. (D'après M. Voltaire) Pour le site du musée d'art contemporain , cliquer ici Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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