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Tuamotu (2) découverte de Toau

Publié le 28 juin 2007 par Argoul

The boat is landing Toau, after others Tuamotu islands. It is the land of fisheries, with so many fishes in that sea (1100 different)! Our sailors are young hungry men and they eat immediately the fish they catch; this raw meal is so special for us… We look at them as if we have never seen them (and that is the case, in fact). But they are embarrassed and turn their back to us. On Wednesday, we are on Toau. The lodge is just beside a natural aquarium where many sea animals are moving. We observe fish, we angle fish, we eat fish… This is Polynesian life!

Mardi 8 : l’air conditionné de la cabine nous a transformées en glaçons. Vite ! Un petit-déjeuner et sortir sur le pont où il fait meilleur que dans la cabine. L’ambiance est agréable, il y a peu de passagers à part nous, car ce ne sont pas encore les vacances scolaires. Après l’en-cas avec le jeune capitaine, il est 8 h ; dans une heure, nous arriverons déjà à Kaukura.

Dès que nous avons quitté le port hier, les marins ont installé trois lignes de traîne. Juste en arrivant à Kaukura, un superbe mahi-mahi de 8 à 10 kg se fait prendre au leurre. C’est une femelle pleine d’œufs. Les marins lui ouvrent le ventre alors qu’elle bouge encore ; ils sont pressés de préparer leur déjeuner. Les soubresauts d’agonie de ce magnifique poisson offrent des changements de teintes : l’or vire au vert, puis au bleu électrique, puis à l’argent. Ce chatoiement magique de couleurs ne dure que quelques instants.

A Kaukura, on décharge trois barges remplies. Les pêcheurs du lieu donnent aux marins un thon à nageoires jaunes (aahi) d’une dizaine de kilos : du sashimi pour ce soir ?

Nous reprenons la mer pour Arutua. Il n’y a pas de quai comme à Kaukura, la barge devra faire de nombreux allers et retours pour décharger des treillages, un réfrigérateur, du Coca-Cola, des biscuits Sao, des tricycles, des produits alimentaires et d’entretien, des fûts d’essence – et d’en reprendre des vides.

Les pêcheurs viennent avec leur poti maerara chercher leur essence et autres livraisons. En échange, ils apportent de grosses glacières pleines de poissons pour le marché de Papeete. Le village semble riche. Les maisons sont à étage, clôturées. Une famille règne sur ce village de fermes perlières : les Parker. Leur maison ressemble à un hôtel de deux étages – les perles doivent rapporter…

Le soleil se couche et nos marins, affamés, attrapent à la main de petits poissons et les mangent tout cru, enlevant juste à peau avec les dents ! Comme nous les regardons, ils nous tournent le dos afin de satisfaire en paix leur fringale.

Nous partons vers Apataki. Il est 20 h quand nous sautons sur le quai – enfin un quai pour se dégourdir les jambes. Tandis que les marins sont occupés à décharger, nous allons marcher dans ce bourg faiblement éclairé. Tous les habitants se véhiculent en tricycle. Ils transportent dessus des paquets, des enfants, des bouteilles d’eau. Et cela sans fatigue, cette hantise des habitants des îles ! Une roue à l’avant deux à l’arrière, un bac grillagé entre elles pour les bagages : les voilà donc, ces tricycles que le Cobia III a transportés. On nous salue joyeusement. Pour les habitants, l’arrivée du bateau est une distraction utile ; elle apporte des provisions, mais aussi des nouvelles de la capitale et des autres atolls. Nous restons à quai pour la nuit, notre navire ne quittera l’île qu’à 4 h, demain matin. Vite, au lit ! La nuit sera courte.

Mercredi 9 : il est 6h et le Cobia III stoppe devant Toau, notre destination. La mer est d’huile. Nous débarquons sur la barge avec armes et bagages. Dès l’arrivée sur le ponton, des centaines de poissons nous accueillent, un véritable aquarium sous nos pieds, une merveille ! G. a pêché une carangue pour notre petit-déjeuner. Il donne une multitude de poissons à nos marins qui usent d’une pelle pour les ramasser ! Certains poissons piquent, ils le savent, les marins. Bon appétit Messieurs, à la semaine prochaine.

Dans l’aquarium naturel qui s’étend devant la salle où nous sommes installées chez nos amis, s’ébattent des poissons chirurgiens aux couleurs vives, des loches, des poissons perroquets, des labres, une murène, des rougets, des poissons cochers, des poissons trompette, des poissons flûte, des poissons papillons à une tache, des poissons Picasso clairs, un napoléon, un bec de cane, trois mérous, des nasons. Il est bien utile de se reporter au carton où toutes ces espèces sont répertoriées pour connaître leur nom ! On peut rester avec eux dans l’eau, ils ne se sauvent pas. Certains respectent une certaine distance mais, sans geste brusque, ils sont tellement curieux de voir de près ces drôles d’amphibiens que nous sommes, à deux jambes et sans nageoires, qu’ils restent tout près. Vers 16h, nous avons la visite des petits requins à pointe noire et des raies. Dans la matinée, G. Nous emmènera visiter sa nasse à poissons. Plantée un peu plus loin dans le lagon, c’est un piège à poissons en forme de V, fait de treillage retenu par des piquets. Au bout du V, les poissons pris au piège s’engouffrent dans un trou fait dans le teillage et sont retenus dans un parc en grillage, fermé. Le pêcheur n’a plus qu’à descendre dans ce parc pour ramasser les poissons convoités pour le repas, ou pour les expédier à Papeete. G. a pour le moment deux parcs à poissons et il va en installer un troisième sous peu. Ce jour, il a ramassé des perroquets et a rejeté hors du parc un baliste et un mérou qui ont pris l’habitude de venir déjeuner dans son parc ! Au dîner, ils étaient délicieux, les filets de perroquet tout frais.

Jeudi 10 : les coqs m’ont réveillée au petit matin. Nous petit-déjeunons tous ensemble. Nos hôtes décident de partir pêcher le varo. En route ! Il est 8h, déjà trop tard pour attraper un quelconque varo. Direction le motu jaune en face de la maison, au loin. Le chien est de la partie. Armé de son fusil-harpon, G. plonge quérir notre déjeuner. Il revient avec deux perroquets et un pitika qu’il fera griller sur un feu de coco. Pendant ce temps, nous faisons le tour de l’île, poursuivis par les sternes qui nidifient sur le motu et que nous dérangeons. V. fait du pain de coco qu’elle cuire entre deux feuilles de purau.

Le menu ? Poisson cru mariné à la tahitienne, poisson grillé, pain coco, ananas de Moorea. L’abondance incite ensuite à la gym aquatique. Je n’ai plus pied, je panique, V. me « sauve » ! Retour au bercail pour être à temps à la réception de ce soir, celle des gens du voilier ancré dans la baie. En échange du corps mort pour s’amarrer, ils doivent venir prendre un repas chez nos amis. Ce sera un festin : langoustes grillées, poisson perroquet pané au coco râpé, poisson cru, ratatouille de M., gâteau de coco, vins blancs et rouges. G. est parti seul sur le platier, pêcher la langouste du repas. Il restera toute la nuit dehors et prendra deux énormes averses tropicales… pauvre G. ! Mais il ne sera pas mouillé et reviendra avec 15 kg de langoustes ! Il s’agit d’assurer les prochains amarrages de voiliers.

(fin demain)

Sabine


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