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Amitiés franco-italiennes

Publié le 29 juin 2007 par Philostrate
Les champions préférés des Français ont depuis quelque temps la fâcheuse habitude de se retrouver au centre de querelles transalpines. L'été dernier, en finale de coupe du monde de football à Berlin, Zizou ouvrait les hostilités. Sans doute rendu  nerveux par une montée de testostérone incontrôlée et l'incapacité de marquer comme en 1998 deux buts de la tête, l'abbé Pierre du football  assénait le père de tous les coups de boule au chafoin Marco Materrazzi. Expulsé pour ce geste de classe digne du QI d'huître d'une racaille de bas étage, l'intouchable idole laisssait ses coéquipiers se dépatouiller seul d'un problème qu'ils ne devaient jamais résoudre.     Après coup - c'est le cas de le dire…- le proverbe "Qui aime bien châtit bien" ne se vérifait pas. Tout était de la faute de ce truqueur d'Italien qui avait fait sortir le doux Zizou de ses gonds. Selon certains, qui semblaient en douter, ce faux pas prouvait même que notre numéro 10 était bien un homme comme les autres et qu'il n'avait fait que défendre l'honneur familial verbalement bafoué. Les arbitres professionnels ou amateurs apprécieront : si chaque fois qu'un nom d'oiseau volant sur un terrain devait se finir en vilains jeux de tête, il n'y aurait plus grand monde à gambader le week-end sur les vertes prairies. Enfin, aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre et Zinedine jongle sur petit écran pour faire vendre des lunettes, dont on espère seulement qu'elle sont incassables…     Les relations sportives franco-italiennes allaient s'envenimer à nouveau et rebondir quelques mois plus tard. Tout commençait sous les meilleurs auspices par une histoire d'amour. Notre Laure Manaudou nationale tombait sous le charme d'un beau ragazzo de l'équipe d'Italie, que l'on imaginait l'avoir séduite à la Aldo Maccione, traînant au bord des bassins le peigne glissé dans le maillot de bain et la démarche savamment étudiée pour mettre en valeur sa musculature. Les journalistes rémoras se mettaient sur l'affaire et la moindre œillade entre les deux tourtereaux faisait frémir les ménagères. Seulement voilà, au printemps la Laurette à "Tonton Lucas" décidait de tirer un trait sur une décennie d'entraînement forcené à enchaîner les longueurs en entendant beugler son ours de coach.     Au revoir Le Canet, direction Turin. Bye Bye Johnny Hallyday, bonjour Eros Ramazzotti. La presse et le bon peuple de s'émouvoir : comment, elle laisse tomber son mentor à quelques mois des Jeux ? Elle quitte la France pour partir s'entraîner en Italie dans un club financé par une agence de presse, qui a préparé son coup en douce - est-ce bien déontologique ? -, avec un encadrement sportif n'ayant même pas l'expérience du haut niveau ? En plus, quelques semaines plus tard, elle se blesse, jetée à l'eau par ses coéquipiers transalpins, célébrant ainsi leur titre interclubs, comme cela se fait partout ailleurs… C'est peu dire qu'elle était attendue au tournant la Laurette aux championnats de France, où les cassandres lui prédisaient les pire déconvenues.     Mais le très classe Paolo Penso, son nouvel entraîneur, chevelure blanche et gravure de mode à la Luciano "Vous mé reconnaissez ?" Benetton, ne se contente pas de renvoyer à Philippe Lucas son image de pithécanthrope. Il prouve qu'au pays de la Dolce Vita, où c'est bien connu on ne fait que passer d'un scooter à un plat de pâtes, Laure malgré ses déboires a aussi travaillé. Déjà quatre titres de championne de France dans la musette et un temps très convaincant sur 400m. Preuve qu'après "Dix ans de chaînes sans voir le jour…", comme le chante Johnny, la gamine, qui à vingt ans, faut-il le rappeler, ne saurait être réduite au seul statut de machine à gagner des médailles, n'a pas tout perdu en franchissant les Alpes. Et il y a sans doute plus de chance de la voir prochainement marcher sur l'eau que de mettre un coup de tronche à son ancien coach bodybuildé…

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