La fausse certitude du lendemain

Lu dans le psychologies magazine de juin 2008 une interview de Patrick Declerck, philosophe et ethnologue. Il dit en particulier ceci :

Si l'illusion est toujours, et par définition, méprisable, l'abolsue nécessité, elle, se révèle un piège atroce pour la conscience qui, du coup, bascule dans le mortifère. Refoulement “hystérisé”d'un côté, hyperconscience intenable de l'autre… Lorsqu'on conseille de profiter de la vie et du temps, on est perplexe. On s'interroge. Profiter de quoi ? Comment ? En fait, condamnés à une perpétuelle cérémonie des adieux, le plaisir nous devient impossible, car tout n'est plus alors que dernière fois et déchirement. Ainsi la mort se devance d'elle-même en ruinant tout présent. Une des conditions de possibilité de cette normalité un peu bancale, tiède, confortable et vaguement idiote dans laquelle nous baignons tous, se révèle précisément être le refoulement de la mort inélectuable et la fausse certitude du lendemain.