Magazine Régions du monde

Les lueurs du ciel.

Publié le 21 mai 2008 par Xixa
Avec sa côte baignée par les eaux des mers Adriatique et Ionien, ses massifs montagneux dont la hauteur maximale accède facilement 2.300 – 2.700 mètres - adossés à la masse des monts et des plateaux des Balkans, le pays offre de très forts gradients thermiques et pluviométriques. En d’autres termes, il représente un grand nombre de régions climatiques, peut être excessif par rapport à sa taille : le climat typiquement méditerranéen du littoral (hiver doux et humide, été chaud et sec) devient quasiment continental au centre (hiver froid et été frais) et alpin à l’extrême nord (hiver long et neigeux, été court et presque froid). Toutefois, les valeurs thermiques moyennes demeurent relativement hautes : la température moyenne annuelle est de 7,5° au nord et de 18° sur la côte ionienne. En janvier, la moyenne se situe autour de –3° dans la partie septentrionale et autour de 10° sur la côte, tandis qu’en juillet ces moyennes sont respectivement 16° et 25°. Or, les extremums des températures sont très importants : le maximum absolu avoisine les 40° pour les régions centrales (Burrel) et de 44° sur la plaine (Kuçovë) tandis que le minimum absolu est de –26° à Korçë et à seulement –5° à Sarandë (1). Tandis que les basses températures de l’hiver dans les massifs montagneux ou sur les plateaux sont causées par la pénétration des masses d’air d’origine continentale qui dominent le temps des Balkans et de l’Europe de l’Est durant cette époque de l’année, les fluctuations thermiques journalières à l’intérieur du pays sont plutôt fonction de l’élévation du terrain ainsi qu’au gradient de températures entre la terre et la mer proche.. Quant aux régions méridionales, elles demeurent fortement influencées par l’activité cyclonique du Sud méditerranéen qui amène des masses d’air d’origine tropicale ou subtropicale. Cela explique le fait que nos régions soient marquées de très forts contrastes de températures – peut être, les plus marquées du monde entier. Au niveau local, les bassins intérieurs et dans les hautes vallées enregistrent en été des journées très chaudes et des nuits fraîches, voire froides. Il est évident que l’existence de tels gradients et la proximité immédiate de la mer gênèrent des vents dominants. Ceux de l’été, chauds, secs et violents - venant du sud-ouest méditerranéen, sont appelés juga (l’équivalent de l’autan blanc) à Korçë et à Gjirokastër ; ceux de la fin de printemps, également chauds et secs - venant toujours du sud, sont appelés shiroku (sirocco) à Myzeqe ; celui de l’automne tardif, froid, sec et très violent – venant du nord-est est connu sous le nom de murlani (mæstrale - mistral) à Shkodër ; enfin, celui de l’hiver, également froid et sec, venant du nord et qui porte bien son nom veriu (vent du nord – tramontana). . Les précipitations demeurent importantes dans l’ensemble du pays et irrégulières, selon le relief et les régions. Leur distribution est toutefois typiquement méditerranéenne, avec un maximum en hiver et un minimum en été. Ils sont le résultat d’une convergence des masses d’air provenant de la mer Méditerranée et des masses d’air continentales, qui se rencontrent fréquemment sur les hauteurs du terrain. Ceci explique l’abondance des précipitations sur le relief dans les parties septentrionales et centrales du pays. Des courants d’air chaud verticaux d’origine marine sont à l’origine d’orages parfois violents, accompagnés localement de vents forts, de pluies torrentielles et des éclairs puissants. L’affaiblissement de la masse d’air continentale facilite la pénétration de l’air humide méditerranéen et par conséquent, les précipitations s’étalent à l’intérieur du pays. Dans le cas contraire, les précipitations se concentrent sur la côte et les parties basses du relief. Ce scénario typiquement hivernal est associé à un abaissement des températures locales, qui parfois atteignent des valeurs négatives. Le gel, quoique assez rare dans les plaines côtières - quelques jours par an durant le mois de janvier, peut toucher les oliveraies ou les orangeraies, obligeant les cultivateurs de soigner l’orientation des plantations sur les versants sud ou sud - ouest, malgré des températures hivernales assez élevées.. En revanche, dans les régions centrales et septentrionales, le gel est présent sur 140 jours/an, dans une période allant de novembre en mars, voire avril. . Quant aux hauteurs des précipitations, elles atteignent une moyenne plus qu’honorable, plaçant l’Albanie dans le groupe des pays bénis par les Dieux. La valeur annuelle varie de 800 à 900 millimètres pour la région de Korçë et Kolonjë, au sud-est, et de 2.000 à 2.100 millimètres pour la région de Shkodër et de Pukë, au nord, la moyenne annuelle enregistrée au niveau du pays étant de 1.480 millimètres. Les régions les plus humides sont celles des Alpes du Nord, la moyenne annuelle dans l’altitude étant de 3.000 à 3.500 millimètres (2). . Malgré la pluie et la neige, l’Albanie, comme d’autres pays du bassin Méditerranéen, se caractérise par un nombre important de jours ensoleillés. Le soleil brille entre 2.000 et 2.800 heures par an, surtout durant l’été. Traduit en quantité d’énergie solaire reçue sur un mètre carré, cela donne une moyenne nationale qui varie entre 2.000 et 2.200 kWh. ------------ (1) Des écarts très importants affectent également les parties intérieures septentrionales et méridionales du pays ainsi que les extrémités de la plaine occidentale : à Tropojë (+36,5°; - 18,5°) ou à Kukës (+ 39,5°; - 21°) ; à Çorovodë (+ 42°; - 13,5°) ou à Ersekë (+ 35°, - 20°) ; à Shkodër (+ 40°, - 13°) ou encore à Tepelenë (+ 41°, -10°). Voir sur le sujet : Agim SELENICA, Marc MORELL (éd.) – Les Ressources en Eau en Albanie, doc. Provisoire, Montpellier déc. 2000. (2) Quant au maximum absolu des précipitations durant 24 heures, la localité de Bogë dans les Alpes détient la palme avec 420 mm. D’autres villes et centre habitées ont également connu de telles averses : Pukë avec 204 mm, Shkodër 135 mm, Bajram Curri et Burrel 148 mm, Tiranë 112 mm, Çorovodë et Përmet 136 mm, ou encore Tepelenë 110 mm. Voir : Agim SELENICA, Marc MORELL (éd.) – ibid. cité.La suite..

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Xixa 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte