Magazine

Prise de tête n°2 : L'éloignement

Publié le 31 juillet 2008 par Sevvero
200547534-003.jpg

Vacances entre copains(ines) et sans l'autre, études/boulot à l'autre bout de la France... De multiples raisons font qu'un couple peut se retrouver séparé par des centaines voire des milliers de kilomètres. Parfois, ça se passe bien, et d'autres fois, ça vire au cauchemar : Que fait-il/elle ? Avec qui ? Pourquoi il/elle répond pas ? Ce sont les mêmes interrogations qui reviennent encore et encore... Notre époque rend cette situation encore plus angoissante, car avec les portables, internet, et les accusés de réception, on est censé être joignables de partout et à tout heure. Donc si l'autre ne répond pas dans la minute, on s'inquiète...

Très objectivement, on peut d'abord imaginer que son portable n'a plus de batterie, qu'il y a un problème de réseau ou qu'il/elle est dans une situation empêchant de répondre au téléphone (à la caisse, en train de conduire, dans un train, en réunion...).

Ensuite, il se peut qu'il/elle soit tout simplement occupée.

Enfin, on peut aussi d'efforcer de lui lâcher la grappe et profiter de cette période de célibat forcée pour ré-apprendre à s'occuper de soi. En effet, vivre à deux, c’est souvent compter sur l’autre pour une foule de petites et grandes choses, alors quand on est privé de cette relation, on se sent un peu perdu. On n’a plus que le choix d’aller puiser en nous-même, définir seul ce qu’on fera de son temps et de sa vie. Pour élargir un peu la réflexion, il est intéressant d’aller explorer du côté des différents domaines de vie. Très souvent, on pense en termes binaires, on pense vie professionnelle/vie privée, alors un seul être vous manque et tout est dépeuplé...
En réalité, l’équilibre est à rechercher au sein d’un système plus complexe : on peut distinguer la « vie personnelle » (qu’est-ce que j’ai envie de faire, de découvrir, d’approfondir pour moi), la « vie de couple » (qu’est-ce qu’on a envie d’explorer, de construire ensemble), la « vie familiale » (qu’est-ce qu’on veut vivre en famille, voire de façon spécifique avec chacun de ses enfants ou encore au sein de la famille élargie ?) et la « vie sociale » (quels sont les liens que j’établis et que j’entretiens avec les personnes autour de moi ?). C'est comme cela que l'on se console de l'éloignement, en appelant toute nos copines, notre maman (avec qui on peut enfin rester des heures), en allant se faire un petit hammam, en regardant ce qu'on veut à la télé, en faisant des essayages multiples de notre garde-robe et des essais maquillage, en passant une heure de plus au bureau, en déjeunant avec les personnes de notre réseau pro... Et puis petit à petit, on devient soi-même trop occupée pour l'appeler toutes les heures...

Avant le départ, quelques petits trucs permettent toutefois de gérer la situation un peu mieux :
- Déjà, on pose comme postulat de base la confiance mutuelle, il va de soi mais en le disant ça va encore mieux.
- On se donne rendez-vous au téléphone juste pour sentir à la voix comment est le moral (chaque soir, tous les deux jours ou une fois par semaine) sinon vive les mails.
- On réclame trois lignes au minimum par jour (par mail ou texto), histoire de ne pas se sentir abandonnée de l’Homme.
- On accepte de réaliser que ce qui est importantissime pour l’un peut paraître dérisoire pour l’autre.
- Même si on est un poil décalée quand il nous parle de gens, situations, lieux dont on ignore tout, poser plein de questions histoire d’éviter l’écartement tectonique des continents et d’être à côté de la plaque.
- On ne se la joue pas mère courage ou bon petit soldat, ça barbe tout le monde et c’est même pas vrai (enfin pas tout à fait).
- On prévoit plein de photos que l'on fait tourner régulièrement pour que le conjoint ne se transforme pas en icône.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sevvero 72 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte