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Effet de base et statistiques

Publié le 01 août 2008 par Kalvin Whiteoak

statistiques \On apprend ce jour que l’Office fédéral des statistiques ne semble pas particulièrement inquiet par la hausse annualisée de plus de 3 % du taux d’inflation constatée en juillet.

Plus intrigant encore, les prix baissent, du moins certains, alors que l’indice du coût de la vie monte.

C’est assez rare pour être souligné, et le cas échéant commenté: seule explication de l’OFS : “ce phénomène provient d’un effet de base”, ce qui pour la compréhension de Monsieur Lambda (ou de Madame Lambada) ne veut strictement rien dire.

Voici par exemple sa définition dans le lexique de la Banque Centrale du Luxembourg (curieusement une visiteuse assidue de ce blog entre autres qualités ou défauts…)

Effet de base :
Dans l’analyse conjoncturelle on explique souvent l’évolution des taux de variation annuelle d’une variable par des « effets de base ». On est en présence d’un effet de base lorsque l’évolution du taux annuel d’une variable d’un mois t au mois t+1 varie non pas en raison d’une variation du niveau de la variable du mois t au mois t+1, mais plutôt en raison de l’évolution du niveau d’il y a 12 mois.

Vous avez tout bon si tout est clair à la première lecture… Mais disons pour vulgariser que les évolutions de ces facteurs conjoncturels ne doivent pas être analysés strictement sur un mois mais sur une période de référence de 12 mois pour prendre du sens.

Soit, mais alors que fait la police ? ou plutôt les services du professeur Merz et les autorités bancaires européennes et suisses en particulier face à une telle situation ?

Elles se drapent dans un credo monétariste post keynésien pur et haussent les taux d’intérêt (en fermant yeux et oreilles) … pour lutter contre l’inflation (officiellement). En fait il s’agit de la méthode qu’elles ont appris en classe et qu’elles appliquent stupidement et sans discernement.

Car ce qui se passe depuis quelques mois est symptomatique d’une crise économique endémique du pouvoir d’achat notamment, en Europe et aux USA surtout. Conjuguée à un hausse du taux de l’inflation très supérieure à celle vécue ces dernières années, la baisse des prix est annonciatrice, voire illustratrice d’une crise économique bien plus grave.

Wikipedia n’est pas un credo, mais voici comment l’encyclopédie en ligne décrit en termes généraux une crise économique:

“Une crise économique est caractérisée par un profond retournement de la situation économique d’un pays, d’une nation ou d’une zone géographique plus importante. Une crise économique débute souvent par un krach, mais ses répercussions sont plus larges : la période de récession alors engagée se traduit souvent par une montée du chômage, de nombreuses faillites, des tensions sociales et souvent par des baisses de salaire et de pouvoir d’achat”
.

Il est encore temps d’éviter une aggravation par des mesures appropriées, notamment incitatives et libérant plus de masse monétaire pour l’économie et non pas pour boucher les trous des subprimes. Mais encore faudrait-il accepter de s’en rendre compte et passer aux actes


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