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Cinéma: 'Eldorado' Bouli Lanners

Publié le 19 juillet 2008 par Paulo Lobo

Un film insolite, improbable, magnifique par moments ... 'Eldorado' raconte l'histoire de deux paumés qui n'ont pas grand-chose à voir l'un avec l'autre, mais qui forment un tandem le temps d'un voyage en voiture à travers une Wallonie filmée comme jamais au cinéma.Yvan rencontre Elie par hasard, un soir qu'il rentre à la maison et découvre celui-ci en train de le cambrioler. Yvan, dealer de voitures américaines, a la quarantaine bourrue, solitaire, colérique.Elie est un jeune junkie lâché par la vie. Au lieu d'appeler la police, Yvan, poussé par un sentiment de compassion, décide d'aider le jeune homme à retourner chez ses parents, près de la frontière française. Sur la route, ils vont faire une série d'expériences tantôt loufoques tantôt tragiques.
J'ai adoré le parti-pris de Bouli Lanners de filmer les paysages wallons en cinémascope et dans une sorte de sublimation des couleurs. Les routes perdues, écrasées par des cieux immenses, les cafés et les stations semi-désertés, les villages fantômes... tous ces paysages qui défilent sur des chansons rock rugueuses faites de guitares plaintives, de percussions sèches et de voix rocailleuses ... on se croirait dans un western!Mais dans ce western, les héros sont désabusés. Ils vivent avec le poids d'un Eden perdu en tête, sans espoir de quoi que ce soit, mais en s'accrochant à leur seule humanité.Yvan et Elie traversent des paysages et des lieux qui ne sont pas identifiés, qui ont plutôt valeur de symbole, des territoires de campagne qui ont l'air d'être au bout du monde, des routes qui semblent ne jamais finir, des cimetières de camping, des villages habités par personne. Ils n'ont finalement pas de véritable destination, ce qui compte c'est le fait d'être en mouvement et de se laisser transporter d'un endroit à un autre.Eldoraso est une oeuvre sincère, triste et joyeuse, chaleureuse. D'accord, il est fortement inspiré par des univers comme celui de Jarmusch, Kaurismaki ou Buster Keaton, mais, tout comme Buster Keaton justement, il arrive à ajouter à l'exercice d'humour purement formel un humanisme très touchant.               

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