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Braquage À l'anglaise

Par Rob Gordon
Braquage À l'anglaiseQuel drôle de loulou, ce Roger Donaldson. Après nous avoir offert des films mous et/ou indigents, mis en scène avec un sérieux de cathédrale et sans une once d'originalité, le monsieur semble avoir rebondi. Avoir passé le cap des 60 ans semble avoir fait du bien à l'Australien, qui nous livré depuis le très recommandable Burt Munro et revient avec ce Braquage à l'anglaise revisitant gentiment le joli monde du film de braquage. Inspiré d'un hold up ayant réellement eu lieu, communément appelé "hold up au talkie-walkie", le film va en fait plus loin que cela. On n'est pas dans une construction classique, avec trois quarts d'heure de préparation, trois quarts d'heure d'exécution, puis un plongeon final dans une piscine de billets ; le scénario est plus malin que cela, le braquage n'étant que le premier acte d'une affaire pleine de chantages, de manipulations, et de gens mal intentionnés.
Comme cela est très clairement exposé, le hold up qui occupe le début du film n'a pas pour seul objectif de piquer les liasses de billets et les vieilles breloques, puisque intervient également une série de photos compromettant un membre de la famille royale. D'où un festival de mensonges et de menaces, le scénario étant écrit de façon à nous offrir une très légère longueur d'avance sur les personnages. Le plaisir d'explorer les rouages d'une affaire de plus en plus complexe est assez immédiat, et les personnages font le reste. Assez bien écrits, ils sont à la fois crédibles et spectaculaires, à l'image d'un Jason Statham en grande forme et loin de ses nombreuses prestations monolithiques. Face à lui, la très très très très belle et trop trop trop trop rare Saffron Burrows apporte une touche classe et sexy à un film très british. Quant à Donaldson, il prend un plaisir évident à donner un cachet 60's-70's à l'ensemble, proposant une mise en scène énergique et volontairement surannée.
Saluons pour finir l'opportunisme des distributeurs français, qui ont rebaptisé The bank job en Braquage à l'anglaise, espérant sans doute que la présence de Statham sur l'affiche nous fasse croire qu'il s'agit d'une suite de Braquage à l'italienne, sympathique petit divertissement de Frank Gary Gray qui avait connu le succès grâce à son casting et à une profusion de scènes d'action rondement menées. Or, là, ce n'est pas l'action qui étouffe un film davantage centré sur les dialogues et la reconstitution amusée d'une époque.
7/10

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