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Hommage à Soljenitsyne

Publié le 05 août 2008 par Micheljanva

8bb72e8461d811dd92ab4bea188ac4a9 L'écrivain russe Prix Nobel de littérature en 1970 Alexandre Soljenitsyne est décédé dimanche soir à la suite d'une insuffisance cardiaque aiguë à l'âge de 89 ans à son domicile de Moscou.

Sa dénonciation inlassable du communisme soviétique eu un retentissement dans le monde entier.

  • Son hostilité contre le régime soviétique apparaît dès 1945 dans une lettre à un ami d'enfance. Le jeune capitaine d'artillerie laisse entendre que Staline lui semble s'être éloigné de l'idéal de Lénine. Cette simple lettre lui vaut d'être condamné à huit ans de camp pour activité contre-révolutionnaire. À l'expiration de sa peine, en 1953, c'est un homme brisé qui est assigné à «résidence à perpétuité» en Sibérie.
  • En 1962, il publie le roman "Une journée d'Ivan Denissovitch". Cette plongée de vingt-quatre heures dans l'enfer des camps donne une voix aux innombrables martyrs qui n'ont pas survécu, comme lui, à l'enfer du goulag.
  • En 1967, il provoque à nouveau le système en réclamant la suppression de la censure. Deux ans plus tard, il est exclu de l'Union des écrivains d'URSS.
  • En 1973, "L'Archipel du Goulag" déclenche à nouveau les hostilités avec le Kremlin. Le KGB a en effet mis la main, à Leningrad, sur un exemplaire du roman. L'amie à qui l'écrivain avait confié son manuscrit est arrêtée et interrogée plusieurs jours. Elle est finalement retrouvée pendue. Lorsqu'il apprend la nouvelle, Soljenitsyne n'hésite pas à déclarer ouvertement la guerre au régime.

Dans une tribune du Figaro signée de Pierre Rousselin, on peut lire:

"Son cri fut entendu dans le monde entier. Et ce cri fut la raison d'être de l'écrivain : témoigner pour les victimes du goulag et dénoncer le communisme comme le mensonge absolu. Sa révolte contre la machine totalitaire, ses incessants coups de boutoir contre la «doctrine unique et vraie» ont fait de ce rescapé des camps de concentration le témoin à charge numéro un des tortionnaires soviétiques.

Vingt années d'exil aux États-Unis ont entretenu sa méfiance à l'égard d'un Occident qu'il juge livré au matérialisme et incapable de faire une place à la spiritualité. Ses critiques, pourtant fondées, lui vaudront chez certains une réputation de nationaliste rétrograde,alors que sa pensée dépasse largement le cadre politique."

François Caussart


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