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Doctor Who - 3.13 - Last of the Time Lords (Season Finale)

Publié le 03 juillet 2007 par Heather

Un final qui n'atteint pas l'intensité attendue, sans pour autant vraiment démériter grâce à une série de scènes vraiment bien inspirées. RTD choisit une option intéressante, en démarrant l'épisode un an après les évènements du précédent. Même si on devine rapidement qu'aussi ambitieux et poussé que soit ce choix, il sera d'une facilité toute who-esque à défaire en raison de la fameuse machine à paradoxe.

Tandis que les humains survivants ont été réduits en esclavage, le Maître prépare sa guerre contre le reste de l'univers, à la tête des Toclafanes, voulant rétablir l'Empire des Seigneurs du Temps. Ceux qui étaient à bord du vaisseau lors de l'attaque sont restés pour le servir (notamment la famille de Martha). Le docteur, vieilli, est toujours là et Jack est emprisonné à bord. L'épisode nous offre une vision post-apocalyptique d'une humanité défaite, en reprenant les plus grands classiques du genre. Cette ambiance est très forte et bien retranscrite, le téléspectateur s'immergeant aisément dedans.

Parallèlement, pendant cette année, Martha a parcouru le monde, forgeant peu à peu un mythe autour de sa mission. Avant qu'elle ne s'éclipse, le docteur lui a glissé à l'oreille une consigne, mais laquelle ? Tous semblent persuadés qu'elle s'active à atteindre le moyen de tuer le Maître. Telle est la "légende" qui se forme. Conférer à Martha un rôle aussi déterminant pour ce final apparait à la fois comme une forme d'hommage, mais également comme une façon de sanctionner son apprentissage au cours de cette saison. Sa détermination et son absence de fébrilité constituent une caractéristique majeure du personnage.

Cependant, si l'on devine l'intérêt de ces scènes, la folie destructrice du Maître (un John Simm, extra, toujours aussi exubérant) comme le parcours à travers la "résistance" de Martha, le rythme est un peu trop lent. On peine à véritablement ressentir l'intensité qui devrait se faire jour. Mais au fur et à mesure que le dénouement se rapproche, que le compte à rebours pour lancer la guerre se rapproche de son terme, on finit capté par ces effets, parfois poussifs, mais témoignant d'une volonté d'un grand affrontement. L'élément qui interpelle le plus est la révélation de l'identité des Toclafanes. Il s'agit des hommes de la fin de l'univers qui étaient partis en quête d'Utopia. Une utopie non concrétisée qui les a vu évoluer désespérément pour tenter de survivre. C'est alors qu'est apparu le Maître, les enrôlant dans sa croisade. La machine à paradoxe leur permet d'intervenir sur Terre. Une nécessité car "techniquement", ils sont en train d'anéantir... leurs ancêtres.

Finalement, Martha est capturée et conduite sur le vaisseau auprès du Maître. C'est à ce moment-là que le véritable plan du Docteur prend forme. Loin d'être un pistolet mystérieux conçus par des organisations pour éliminer un Seigneur des Temps, Martha s'est contentée de répandre la bonne parole, si l'on peut dire. Dans ces scènes, la foi que la jeune femme a toujours manifesté dans les capacités du docteur rejaillit finalement sur l'ensemble de la population mondiale. Partout où elle est allée, elle leur a raconté l'histoire du docteur. Une seule consigne était donnée : lorsque le compte à rebours touchera à sa fin, tous les humains à travers le monde doivent avoir une seule et même pensée, en forme d'appel au " docteur". Il s'agit d'utiliser le réseau Archangel que ce dernier a infiltré pour qu'il le retourne contre le Maître. Sans doute, ici, le scénario pèche par un certain excès de facilité. Le docteur ne retrouve pas seulement du pouvoir, il récupère dans le même temps sa "jeunesse". C'est quand même assez téléphoné. Heureusement, ce n'est pas ce re-équilibrage en tant que tel sur lequel il faut s'arrêter, mais plutôt les échanges ensuite entre le Docteur et le Maître qui sont parmi les scènes les plus réussies de l'épisode. Le docteur ne songe pas un instant à tuer le maître. Au-delà de cette année de souffrance, le lien identitaire demeure plus fort. La première phrase qu'il lui adresse est lourde de signification "Je te pardonne". L'affrontement est finalement surtout très fort sur le plan émotionnel. Mais, finalement, c'est celle qui lui faisait office d'assistante qui tire sur le Maître. Ce dernier, refusant de passer le restant de ses jours à bord du Tardis avec le docteur comme ce dernier vient de le déclarer, refuse de se régénérer, préférant se laisser mourir. "How about that ? I win", murmure-t-il. La souffrance du docteur est palpable comme il pleure celui qui fut pourtant son ennemi, David Tennant est véritablement impressionnant. Dans le même temps, la situation se dénoue en un clin d'oeil avec la destruction de la machine à paradoxe. Seuls ceux qui se trouvaient sur le vaisseau se souviennent de l'année cataclysmique qui vient de s'écouler, pour les autres, nous sommes revenus au moment où le président des Etats-Unis vient d'être tué.

Une fin de saison au goût amer comme souvent dans Doctor Who. D'autant que le docteur voit ses deux compagnons rester sur Terre. Jack prend conscience de l'importance de son équipe (disons que les scénaristes sont allés au plus simple, il y a quand même un spin-off à faire tourner). Un au revoir assez étrange, puisque Jack tout à ses monologues habituels, s'inquiétant de ce qu'il sera devenu dans un million d'années au vu de sa situation "d'immortalité", évoque un surnom qu'on lui avait donné dans sa ville natale, la "Face de Boe". La perplexité du docteur et de Martha es très drôle, tandis que toutes les pièces se mettent en place : voilà pourquoi et comment la Face de Boe savait que le docteur n'était pas le dernier Time Lord en début de saison (ah, la magie des voyages temporels). Par contre, elle perd soudain beaucoup de son mystère. 

Puis, c'est au tour de Martha de prendre une décision plus difficile qui trouve, elle, une explication légitime très concrète. Sa famille n'a pas oublié cette année passée sous la domination du Maître, dans le même temps, elle aussi, avec une année à parcourir le monde, elle a pris conscience de l'impasse émotionnelle dans laquelle elle s'était enfermée avec le docteur. Mais le portable échangé parait indiquer que l'on reverra Martha Jones prochainement dans la saison 4 de Docteur Who (elle est, pour l'instant, annoncée pour trois épisodes de la saison 2 de Torchwood).

Bilan : Sans doute un peu aisé comme résolution et sortie de crise cette machine à paradoxe, mais il s'agit surtout d'un épisode très et trop prévisible. Il règne sur cet épisode un sentiment de convenu qui s'avère finalement être son principal défaut. Mais il contient également des scènes magistrales, comme les derniers échanges entre le Docteur et le Maître, qui réhaussent considérablement l'impression d'ensemble.

Bilan de la saison 3 : Comme toujours, il y aura eu des hauts et des bas, un bon départ, puis quelques épisodes plus poussifs, avant de revenir avec le double épisode très bien mené. La conclusion avec un important arc final aura, malgré ses défauts, recelé de moments extras qui méritent à eux-seuls le détour. Le bref retour de Jack et la présence de John Simm, délivrant une excellente prestation dans sa personnification du Maître, sont autant de points positifs.

Rendez-vous à Noël pour l'épisode spécial... à la rencontre du Titanic. La saison 4 est annoncée pour le printemps 2008.

J'espère que vous avez apprécié les reviews de cette saison (sans retard, suffisamment rare pour le souligner ! ^^).


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