Mardi 29 Juillet_ Cabaret Frappé_Grenoble.

L’histoire du Cabaret Frappé remonte à trois jours avant la date, lors de la réception de la feuille de route. La feuille de route, c’est le planning détaillé du concert, de l’heure du départ à l’heure de retour, avec tous les rendez-vous importants ( rdv de départ,  heure de la balance, heure du concert, etc,etc…) ainsi que tous les contacts nécessaires , noms, adresses utiles, infos diverses. Une feuille de route c’est vraiment professionnel. But de la manœuvre : centraliser les infos, économiser dix mille coups de fil et éviter de répondre cent fois aux même questions. Elle constitue une étape importante dans la carrière d’un groupe. A partir du moment ou il y a des feuilles de route, un level est franchi. Tu passes clairement de l'amateurisme bricoleur au professionnalisme. D'ailleurs, le musicien professionnel ne manquera jamais de demander la feuille de route, façon élégante de montrer qu’il est un habitué du métier et qu’il ne rigole pas du tout. Dans le B.A. band, personne ne lit les feuilles de route.( LA question " classico", entendue à chaque concert , sans exception : " - On joue à quelle heure ce soir ?") Mais soyez surs que si elle arrive tardivement, tout le monde râle.
Cette fois ci, donc, ceux qui ont lu la feuille de route s’étonnent de balances à 12h pour un concert à 22h. Sachant qu’il faut 5h de route, ca fait partir à 7h du matin de Paris. Evidemment, ça n’enchante personne. Pluie de mails réclamant un line –check. Impossible paraît-il. On insiste, on pousse. Je vous passe le détail des débats et les arguments fumeux de Croot. Sans succès. On aura tout juste réussi à gagner une petite heure. Faut se résigner. Départ à 8h du matin. Un deuxième camion avec les cuivres et les voix partira à 9h. Malin. Bertrand nous rejoint en train, comme d’hab, et Janice, qui est à Nice en vacances, aussi. J'éspère que vous avez suivi, moi même ça me perd un peu.






JEU : Qui des deux errants ci dessus est un PRO du voyage ? *
Jour du départ. La demi heure de retard traditionnelle sera respectée. C’est Marie qui nous accompagne. Xavier remplace Nico aux retours. On récupère Pfel, qui, comme moi, ne se remet pas de Guitar Hero. ( " Hit me with your best shot ! " ) Route sans encombres. Le temps passe de frais et nuageux à chaud et ensoleillé.  Le Cabaret Frappé se tient dans un petit parc au cœur de Grenoble. Le catering est en plein air, un vrai plaisir. L'air de la montagne, pour des parisiens, c'est un bonheur. Le temps d’avaler un morceau et on commence le montage et la balance. La scène est sous une grande tente d’environ 500 places debout ( à la louche). Un vrai four. Il ne faut pas dix minutes pour être poisseux de sueur. Les hommes, les vrais, terminent torse nu. L’équipe technique est très sympa et très compétente.Ca plaisante et ca taffe bien... ca augure de bonnes choses. Bref, à part la chaleur écrasante, on est au top. J’hérite encore d’un rhodes 88 notes dans un état flambant neuf. C’est impressionnant. Le gars qui le loue est un maniaque de l’entretien, c’est sûr. On me file un pied de clavier en V. Ca change des X classiques, et ça a une putain de gueule. En plus, le public va pouvoir admirer mon jeu de jambes.

Elle est belle la scène - mon talent de photographe révélé.




Les vrais connaisseurs noteront le pied en V.

Nous bougeons à l’hôtel, Le Splendid. Et, là c’est le drame. Suite à un dégâts des eaux, seules 2-3 chambres sont prêtes. Les autres sont en préparation / réparation. Il est déjà 17H, c’est mal barré pour la sieste, d’autant plus que le concert  a été avancé à 21h. Nous allons boire des coups dans un bar sur une petite place. Fort sympathique. Le patron essaie de nous refourguer une cargaison de boisson dégueue à base de vin blanc pétillant et de nectarine : l’Ice Tropez.  Une fois qu’on a essayé, on y revient pas.  On repasse par l’hôtel qui a enfin préparé les chambres. Petite sieste de 40 mn. Douche froide ( l’eau chaude n’est pas revenue, un supplice).

Retour sur le festival pour manger. Repas type nouvelles saveurs : Carottes à la coriandre, soupe de haricots au lait  de coco… et autres surprises gustatives. Certains aiment, d’autres pas. Dialect joue  sur  la scène du kiosque juste avant nous. Nous connaissons bien les Lyonnais, qu’on a croisé deux-trois fois l’année dernière. Ils jouent un hiphop jazzy/funky en français avec une mise en scène travaillée. C’est la classe.


On s’habille légèrement. Il fait trop chaud pour porter les vestes. Le concert commence devant une salle à moitié remplie, qui va très vite se blinder. Le public est excellent. Chaud bouillant. Un vrai plaisir, malgré les nombreuses petites galères qui vont arriver. Déjà un son bizarre va « tourner » sur  scène pendant tout le début du concert. Ca fait toujours chier, ça pourrit le son et on se demande toujours si on est les seuls a l’entendre. Ensuite, la prise électrique de mon Nord Electro va se barrer tout le long du concert. Très, très chiant. En fait , le praticable sur lequel je suis ( les planches surélevées) est un peu souple. Couplé au rhodes 88 lourd comme une enclume posé sur un pied  qui a du jeu, ça fait effet trampoline. Chaque mouvement est amplifié, je vais passer mon concert a flipper que tout se casse la gueule, et a remettre le câble d’alim du Nord.
Gaye a droit à sa petite galère de jack sur Better. On passe les ¾ du morceau sans basse. Et, malgré tout ces petits ennuis, le concert est incroyable. Enorme feu sous la tente. On fait deux rappels. (On a rejoué cash et technology au 2e rappel, je ne sais pas pourquoi. C’est naze de refaire des morceaux qu’on a déjà joué, alors qu’on a plein de munitions en rab’…  Non ?) Fait notoire : c’est l’anniversaire de Thibault aujourd’hui. On a droit à un ‘joyeux  anniversaire’ chanté par toute la salle. Un grand moment de communion collective.

Ce qui est énorme, c’est qu’il est tôt. On a le temps de chiller, boire des coups, discuter. Après un bon concert, la vibe est toujours au top. Gros débat pour trouver un compromis d’heure de départ demain. Ce sera 9h . Notons le formidable jeu  des métiers, lancé par je ne sais pas qui. Stan est pompier, Patou assistant social  ( je l’aurait bien vu guichetier à la Poste), Max P. est G.O. au club Med, Thibz prof de Tennis, Max L. négociant en vin... On adore. Certains rentrent se coucher, d’autres vont dans un bar , le Saxo, boire le champagne en l’honneur de Thibz. On rentre tant bien que mal après cette soirée arrosée, on erre un peu à pied dans Grenoble pour trouver l’hôtel, complètement  bourrés… Joyeux anniversaire Thibz !


*Réponse : Ni l'un , ni l'autre. Un PRO du voyage ne prend JAMAIS un traffic neuf places.