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Pilule sans lendemain!

Publié le 14 mai 2008 par Nadia Lamlili

Ne rigolez pas! C’est comme ça que j’appelais ce fameux médicament qui permet aux femmes d’être à l’abri d’une éventuelle grossesse indésirable. Et à chaque fois, on me rectifiait: “c’est la pilule du lendemain pardi!”. Qu’importe! Dans mon esprit, cela signifiait qu’il ne fallait rien espérer d’une relation sexuelle après l’avoir prise. Donc: sans lendemain, sans conséquences, peut-être sans tracas…

Bref, ainsi donc elle sera en vente au Maroc. Derrière, la ministre de la Santé Yasmina Baddou qui commence réellement à attirer les regards vers elle. Son action est une révolution et son impact sera énorme. Je pense particulièrement à cette peur viscérale qui s’empare de certaines filles après une sortie coquine ou un rapport sexuel violent (le viol, eh oui, notre terre bénite en souffre). Pour ce dernier cas, prendre une pilule du lendemain, c’est épargner à des centaines de filles de subir une grossesse mal assumée, de mettre au monde des vies innoncentes handicapées sentimentalement, de les parquer dans des orphelinats sous X aggravant ainsi le surpeuplement des centres sociaux, d’en faire des infirmes socialement parlant, peut-être même des délinquants (ce n’est pas systématique car j’ai personnellement vu des cas de réussite sociale). 

Ne généralisons pas! Mais cette pilule aura certainement des conséquences sur les comportements sociaux. Pour cela, les femmes doivent être sensibilisées et puis surtout qu’elles aient les moyens. Une pilule coûte plus que 90 DH. Or, les filles victimes de viol ou dupées dans leur amour font partie, dans la plupart des cas, de la classe défavorisée: filles rurales, petites bonnes, ouvrières…Même si elles savent que cette pilule existe, elles n’auront pas les moyens de l’acheter. Nous devons imaginer une solution pour en faciliter l’accès. Je pense par exemple aux campagnes de préservatif organisées par les associations de lutte contre le Sida. Les religieux surchauffés doivent se tenir à l’écart. Le mal social est tellement grand qu’il ne tolère plus de fatwas puritaines dénonçant la transgression de la Vertu islamique. La ministre a réagi parce qu’il le fallait. Bravo! Nous serions encore plus ravis si elle réussirait à faire passer l’avortement, un autre mal englouti dans l’hypocrisie sociale. Comme beaucoup de mes compatriotes, je préfère mettre fin à une grossesse que de voir une âme innocente livrée à elle même…


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