Magazine France

Le département à côté de la plaque

Publié le 11 août 2008 par Nicolas J
Le département à côté de la plaqueGaël est un « vieux » copain de Bretagne. On habitait tous les deux dans le 22. Pardon. Les Côtes d’Armor. Pardon. A l’époque c’était les Côtes du Nord. Après, il est parti dans le 44, si ma mémoire est bonne. C’est la Loire Atlantique. Avant, ça n’était pas la Loire Inférieure, par hasard ? Certains disent que c’est en Bretagne d’autres non, dont notre magnifique administration qui semble ne pas avoir révisé ses cours d’histoire.
Après, il est passé par le Calvados qui non seulement est à base de pommes mais porte le numéro 14 alors que nous sommes le 11 août.
Maintenant, il est à Tours. C’est en Indre-et-Loire. Pour moi, le numéro est facile à se rappeler puisque je suis né le 37 avril 1937.
Un des débats qui fait vaguement rage cet été, au point qu’on a été obligé de faire venir le Dalaï Lama pour calmer le jeu, est la suppression du numéro de département sur les plaques d’immatriculation.
Je ne connais absolument rien des motifs qui poussent nos braves légistateurs, administrateurs, ministres et autres porteurs de cravate à chier à changer ces machins qui nous faisait usage depuis quelques temps déjà et je m’en contrecarre royalement. Du moment qu’ils ne m’obligent pas à porter une plaque du type « Nic 94270 ». Je crois qu’ils veulent qu’une voiture garde le numéro d’immatriculation toute sa durée de vie. La type qui aura récolté « CUL 69 BITE » aura du mal à la vendre mais ça ne m’empêchera pas de raconter des conneries.
N.B. : J’espère que je ne vais pas être accusé par les kiwis de mettre « CUL 69 BITE » dans le corps du texte uniquement pour attirer des visiteurs cochons. C’est faut ! J’espère bien attirer aussi des cochonnes. C’était mon pic du jour contre les kiwis. Les gars, ne vous fâchez pas, c’est juste pour rigoler. En fait, le sacré but secret de ce billet est de mettre un lien sur le blog de Gaël vu que son authority est encalminée à 99.
Je vais néanmoins arrêter de raconter des bêtises et en venir au cœur du billet. Des gugusses (je crois même qu’il y a un groupe de députés) sont contre cette modification des plaques parce que le numéro de département est supprimé.
On s’en fout.
Cette revendication a un arrière goût de nationalisme malsain, celui-la même qui pousse mon pote le Gros Loïc, supporter du PSG, à injurier tous les automobilistes ayant la malchance d’avoir 13 en fin d’immatriculation.
C’est du plus profond ridicule d’autant que le numéro en question ne représente pas une « région », un « pays » mais un numéro de subdivision administrative de la France, c’est-à-dire une préfecture et pas du tout un « département » au sens « Conseil Général » du terme.
On s’en fout du département d’immatriculation qui représente administrativement le patelin où est domicilié le proprio de la voiture.
Moi, par exemple ! Je suis du 22, je l’ai dit. Ca fait une semaine que je suis en vacances dans le 22 et que je sillonne le 56, soit le Morbihan (le seul département qui ne porte pas un nom français, où va-t-on ?), dans lequel j’ai passé la plupart des vacances depuis que je suis tout petit ce qui ne nous rajeunit pas. J’ai sillonné ce département avec une voiture immatriculée 94, le Kremlin-Bicêtre n’ayant pas été rattaché aux Côtes d’Armor à ma connaissance.
Je parie qu’il y a un certain nombre de 29 ou de 35 qui se sont dit : « qu’est-ce qu’il nous fait chier ce parigot à encombrer nos routes ? » sans se douter que je connais bien mieux la région qu’eux vu que la famille l'habite depuis des milliards de générations !

Dans le temps, j’habitais le 94 et j’avais une voiture immatriculée 22, je passais pour un touriste à Paris. Ca surprenait les Parisiens : je roulais aussi mal qu’eux. Toujours est-il que lors d’un contrôle par les casques bleus de la Gendarmerie Nationale, je m’étais fait engueuler comme du poisson pourri. Nos braves fonctionnaires ne comprenaient pas que la carte grise correspondait à l’adresse du permis alors que l’assurance avait la même adresse que la carte d’identité.
J’avais fait l’innocent auprès du brave gendarme. Je pouvais faire l’innocent, j’étais à jeun. Je lui avais dit « heu, vous savez, heu, je roule uniquement quand je suis en Bretagne, heu, et quand, heu, je suis à Paris, la voiture reste à Loudéac chez ma mère ». C’était un immonde mensonge puisque, à l’époque, j’allais bosser au fin fond des Yvelines en voiture tous les jours mais ça m’avait attiré la pitié du fier porteur de l’uniforme : « Oui, Monsieur, mais vous savez que c’est interdit, il faudra régulariser ça au plus vite ». « Promis Monsieur l’agent ». J’ai effectivement régularisé la situation au plus vite, c’est-à-dire trois ans après quand j’ai changé de voiture.
Mais je m’égare…
Toujours est-il que revendiquer une appartenance géographique sur une plaque d’immatriculation est crétin (je crois que je n’avais encore insulté personne dans ce billet). Je ne me revendique pas de Loudéac ou du Kremlin-Bicêtre, je m’en fous. Mais j’ai horreur d’être pris pour un Parisien (les pires au niveau de la conduite : les 94) quand je suis en Bretagne que j'ai habitée 21 ans ou d’être pris pour un Breton quand je suis à Paris vu que ça fait 21 ans que j'habite les alentours de la capitale administrative de notre pays.
Et en plus, c’est du nationalisme nauséabond. Avant de défendre certaines causes, j’en connais qui pourraient peser leurs arguments.
Je vais en parler à mon pote Gilles, né à Asnières (92) pour finir à Loudéac (22 en venant d’Asnières !), dès l’age de 10 ans qui habite maintenant dans le 56 à 15 kilomètres de son boulot, dans le 22.
C’est quoi ce bordel ?
(illustration)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nicolas J 58 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte