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UBS : circulez, on ne perd que 358 millions à la période Q2/2008

Publié le 12 août 2008 par Kalvin Whiteoak

circulez_svp358 millions de pertes pour trois mois ça fait quand même 100 millions par mois …. mais tout va bien à bord, on restructure et on coupe les têtes pour se trouver de nouveaux spécialistes.

Les brillants commentateurs avaient assuré que le résultat du 2e trimestre serait équilibré. En fait d’équilibre, il montre une perte bricolée de Fr 358 millions, après prise en compte d’un crédit d’impôt de Fr 3.829 milliards. On passe comme chat sur braise sur les milliards dépensés pour ne pas avoir plus d’ennuis judiciaires avec les ARS à New-York, et aussi sur les expositions avouées qui subsistent au bilan, du genre bien quelques milliards encore.

L’action UBS était en hausse hier, non pas en raison de ces résultats mais à cause de la baisse du pétrole et des matières premières: les spéculateurs ayant fait leur beurre sur le dos du consommateur floué, il réinvestissent leurs profits spéculatifs dans une autre et nouvelle spéculation, celle sur les banques …bancales. Il est vrai que sans restructuration plus complète UBS ne peut subsister.

Plutôt que vers un achat global en bloc, on pourrait bien s’acheminer rapidement vers un dépeçage en règle,  certains pans du fleuron déchu n’ayant même pas leur place au grenier du Centre social protestant.

Un autre indice très typique et que les communiqués de presse ne relèvent évidemment pas : le business principal d’une banque est de prêter de l’argent tout en empruntant et de faire ainsi un profit issu de la différence entre taux créanciers (réclamés aux clients) et taux débiteurs (payés aux bailleurs de fonds).

Au trimestre no 2/2008, le montant net de ce business fondamental n’est que de Fr. 1.217 milliard. En comparaison avec ce même chiffre il y a une année de …. Fr. 2.152 milliards. Cet élément veut dire  trois choses : a) UBS a perdu des sommes considérables en dépôt, retirées au bon moment par des clients déçus b) la confiance dans la banque est très loin d’être rétablie  c) UBS est devenu un emprunteur à risque à qui on prête peut-être, mais pour plus cher avec cette prime de risque. Qu’ainsi les fossoyeurs de Swissair deviennent des débiteurs presque douteux ne manque pas de piquant.

Pour le reste, attendons les commentaires lénifiants de la presse pour continuer de sourire. Le communiqué des chiffres de l’UBS a été mis en ligne ce 12 août à 07 heures 00.


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