Magazine Cinéma

[Critique] Linda veut du poulet de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach

Par Mespetitesvues
[Critique] Linda veut poulet Chiara Malta Sébastien Laudenbach

Synopsis officiel: Non, ce n'est pas Linda qui a pris la bague de sa mère Paulette! Cette punition est parfaitement injuste!... Et maintenant, Paulette ferait tout pour se faire pardonner, même un poulet aux poivrons, elle qui ne sait pas cuisiner. Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale?... De poulailler en camion de pastèques, de flicaille zélée en routier allergique, de mémé en inondation, Paulette et sa fille partiront en quête du poulet, entraînant toute la " bande à Linda " et finalement tout le quartier. Mais Linda ne sait pas que ce poulet, jadis si bien cuisiné par son père, est la clef de son souvenir perdu... Au fait, quelqu'un sait tuer un poulet?...

En salle à Montréal et Québec le 26 avril 2024

Présenté à Cannes en 2023, récipiendaire du Cristal du long métrage du Festival international du film d'animation d'Annecy et du César du Meilleur film d'animation en 2024, Linda veut du poulet! est de ces films drôles et tendres, qui, sous couvert de divertissement pour enfants, parviennent, sans en faire des tonnes, à livrer un message plus profond bien dosé et parlant efficacement au jeune public.

Dans cette coproduction France-Italie, il est question d'amour maternel, de révolte sociale, mais surtout de deuil et de souvenir. Le poulet en question étant l'ingrédient indispensable pour réaliser la recette favorite du père de Linda, décédé accidentellement lorsqu'elle était bébé. Pour autant, les scénaristes et réalisateurs Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (le magnifique La jeune fille sans mains) privilégient une approche ludique, drôle et tendre, qui ravira autant les enfants que les parents.

Virevoltant dans tous les sens, campé par des personnages réalistes rendus attachants par des dialogues justes et des voix naturelles (Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme, Laetitia Dosch...), cette folle chasse au poulet est à voir comme une tranche de vie échevelée, un brin foutraque, prônant une certaine idée du vivre ensemble et de désobéissance civile. Naïve, non violente et fantasque comme dans un texte de Prévert ou un roman de Boris Vian, la trame narrative se déploie sur un équilibre précaire, entre drame et dérision.

Toutefois, la morosité n'a pas sa place ici. Au contraire, grâce à ses rebondissements aussi inventifs qu'inattendus, à ses couleurs vives et ses dessins épurés, Linda veut du poulet! est à n'en pas douter l'une des expériences les plus réjouissantes procurées par le cinéma d'animation français récent.

Générique: Scénario et réalisation: Chiara Malta & Sébastien Laudenbach - Création des personnages: Sébastien Laudenbach - Création des décors: Margaux Duseigneur - Musique originale: Clément Ducol - Textes chansons: Chiara Malta & Sébastien Laudenbach - Chanson du générique de fin interprétée par Juliette Armanet.

Les réalisateurs

Chiara Malta a réalisé plusieurs courts métrages, dont une trilogie consacrée à l'enfance, sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux. Après le long métrage documentaire Armando et la politique pour la Lucarne (Arte/ZDF), elle devient pensionnaire de la Villa Médicis. Son premier long métrage, Simple Women, avec Jasmine Trinca et Elina Löwensohn, a été film d'ouverture de la section Discovery du Festival de Toronto en 2019. Elle réalise régulièrement des épisodes pour la série française Un si grand soleil et tourne actuellement en Italie la première saison d'une série produite par Grøenlandia et Fidelio. Linda veut du poulet! est son premier long métrage.

Réalisateur, illustrateur et enseignant à l'ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs), Sébastien Laudenbach est l'auteur d'une dizaine de courts métrages sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux, ainsi que des génériques et vidéoclips. Avec le long métrage La jeune fille sans mains, présenté à Cannes, primé à Annecy et en compétition pour le César, Sébastien Laudenbach développe une écriture dans le mouvement, vivante et singulière tout en étant économique.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazines