Magazine Culture

La chanson solo de John Lennon qu’il refusait d’interpréter : “Je ne pouvais pas la chanter”

Publié le 03 mai 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Parmi tous les anciens Beatles, John Lennon semblait être le poète né. George Harrison s’était façonné en un grand auteur-compositeur, et Paul McCartney était l’un des plus grands compositeurs de mélodies de son époque, mais quand il s’agissait de dire ce qu’il pensait, Lennon était le seul des Fab Four qui semblait se soucier autant de ce qu’il disait que de la construction harmonique de sa chanson. Cela ne veut pas dire qu’il ne pouvait pas se détendre de temps en temps, et ‘Beef Jerky’ fut la première fois qu’il réalisait qu’il n’avait pas besoin de mots.

Considérant où se trouvait Lennon à la fin des années 1970, il avait probablement besoin de se détendre un peu. Il avait déjà traversé son “week-end perdu” en essayant de réaliser son album de reprises, Rock ‘n’ Roll, et la quantité massive d’alcool qu’il consommait à cette époque commençait vraiment à peser sur son esprit.

Puisqu’il était également séparé de Yoko Ono pour la première fois depuis les années 1960, Lennon sonnait comme un homme épris sur Walls and Bridges, qui reste l’album le plus honnête qu’il ait jamais sorti. Comparé à l’homme qui connaissait toutes les réponses à une vie heureuse sur Imagine, des chansons comme ‘Going Down on Love’ et ‘What You Got’ le font sonner désespéré pour une sorte de soulagement, allant jusqu’à utiliser le même crochet vocal de ‘Help!’ dans la première chanson.

Bien que l’album accueille l’un des plus grands succès de Lennon, ‘Whatever Gets You Thru the Night’, il était intéressé à se lâcher avec un riff qu’il avait créé en studio. Sûrement, quelqu’un du calibre de Lennon pourrait sortir un riff classique quand il le voulait, mais il y avait juste un problème : il venait d’écrire quelque chose qu’il ne pouvait pas interpréter correctement.

Plutôt que de simplement mettre des paroles sur le jam en post-production, Lennon n’a même pas tenté d’essayer, en disant : “C’est appelé ‘Beef Jerky’. Ça me plaît parce que je n’ai pas à entendre ma voix tout le temps. C’était un instrumental où j’avais juste le riff. Je ne pouvais pas le chanter et le jouer en même temps, donc je n’ai jamais eu de paroles pour ça. Donc c’est un instrumental, et je suis plutôt content de ça, vraiment”.

Alors que le reste de l’album voyait Lennon déballer la plupart de ses bagages émotionnels, c’est le seul moment où il semble s’amuser en studio. En dehors de voix aléatoires scandant le titre de la chanson à la fin du morceau, c’est juste un calme avant la tempête avant que Lennon ne nous amène à la fin palpitante de la chanson ‘Nobody Loves You (When You’re Down and Out)’.

Même sans paroles, il y a peut-être eu quelques références espiègles intégrées dans la piste finale. Depuis que Lennon avait avoué être fan du dernier album de Paul McCartney, Band on the Run, le riff qui relie les morceaux de la chanson a une ressemblance troublante avec ‘Let Me Roll It’ de Wings, qui était déjà comparée à une chanson de Lennon.

La boutique Beatles : goodies, gadgets, instruments de musiqueLa boutique Beatles : goodies, gadgets, instruments de musique

Peu importe d’où venait le riff, c’était agréable de voir Lennon enfin arriver à un endroit heureux dans sa vie. Il avait traversé ses propres démons au début des années 1970, et il allait encore falloir quelques

mois avant qu’il ne récupère Yoko, mais il était plus qu’heureux de trouver de la joie à jouer de la guitare.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


John Lenmac 6235 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines