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Âme brisée d’Akira Mizubayashi

Par Etcetera
brisée d’Akira MizubayashiCouverture chez Folio

J’avais acheté ce roman peu après sa parution en 2019, intéressée par son contexte musical et le fait qu’il évoque la vie d’un luthier. Par ailleurs, je n’en avais entendu que de bonnes critiques et j’ai toujours un a priori positif concernant les écrivains d’origine japonaise…
C’est finalement pour le Printemps des artistes de cette année que je l’ai lu – après cinq ans de réflexion.
Le mot « âme » du titre évoque à la fois l’âme humaine mais il désigne aussi une partie interne dans la caisse de résonnance d’un violon.

Note Pratique sur le livre 

Éditeur : Folio (initialement : Gallimard) 
Date de publication : 2019
Genre : roman 
Nombre de pages : 259

Quatrième de Couverture

Tokyo, 1938. En pleine guerre entre le Japon et la Chine, quatre violonistes amateurs se réunissent régulièrement pour répéter. Un jour, ils sont interrompus par des soldats, soupçonnés de comploter contre le pays. Caché dans une armoire, Rei assiste à l’arrestation de son père. Cet événement constitue pour lui la blessure première qui déterminera son destin… Mais le passé peut-il être réparé ?

« Rei éprouva comme une brûlure d’estomac, une chaleur acide, à la fois intense et diffuse, qui vous monte à la gorge. Un énorme bloc d’émotions glacées se mettait à fondre peu à peu sous l’effet de cette chaleur intérieure dormante. Le temps se défossilisait, recommençait à trembler.» 

Mon Avis

Je ne suis pas contente d’avoir lu ce bouquin parce que c’est stupidement mauvais – j’ai eu l’impression de perdre mon temps et je n’aime vraiment pas ça !
Ça réussit à cumuler tout ce qui est le plus détestable dans le domaine littéraire : gnangnan, plan plan, superficiel, cucul, dégoulinant de bons sentiments, simpliste, convenu, cousu de fil blanc, sans aucun sens de la psychologie, sans aucune analyse un peu consistante de quoi que ce soit !
Si vous saviez comme je me suis barbée à lire ça !
En plus je suppose que l’auteur prend son lecteur pour un abruti gâteux parce que dans les derniers chapitres il se met à répéter tout le temps la même chose : il nous fait un petit résumé de tous les chapitres depuis le début du roman et il nous récapitule tout ça je ne sais pas combien de fois ! Mais ça va, je ne suis pas amnésique ! Il doit s’imaginer que plus il rabâche sa petite histoire plus le lecteur va se rendre compte à quel point elle est émouvante – mais non ! Pas du tout ! Au contraire, c’est chiant !
Pour couronner le tout l’écriture à proprement parler est absolument indigeste et pénible ! Il y a des phrases totalement inimaginables – comme je n’en avais encore jamais vu de toute ma vie ! – d’une pédanterie ignoble, d’une boursouflure grotesque, d’un lyrisme ampoulé ! D’ailleurs je vais vous en recopier une tout de suite (et pas la pire !) :
Mon âme, si j’ose parler ainsi, serait éternellement restée clouée sur une paroi rugueuse de l’ici-bas comme un cerf-volant prisonnier de l’épais feuillage d’un arbre. (page 250)
Ou encore :
Il posa son regard sur le violon mutilé. Il s’accroupit. Il le prit délicatement dans ses mains, ce corps souffrant avec les quatre cordes distendues dessinant des courbes tourmentées comme celles des tuyaux et des fils de raccordement électrique couvrant le visage d’un accidenté grave ou d’une victime d’un bombardement aveugle. (page 71)
Ça révèle un sens de la comparaison littéraire vraiment particulier et d’un goût douteux ! Totalement absurde ! A la limite du comique !
Vous l’aurez compris : je déconseille ce roman sans la moindre hésitation ! Et j’avoue être étonnée et chiffonnée qu’un tel livre soit publié par le très prestigieux Gallimard… 

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Un Extrait page 39

– Yanfen-san, vous jouez aussi du piano ? demanda Yu.
– Oui, j’en faisais régulièrement en Chine. Mais plus maintenant. Je n’ai pas de piano à Tokyo.
– La mélancolie est un mode de résistance, déclara Yu. Comment rester lucide dans un monde où l’on a perdu la raison et qui se laisse entraîner par le démon de la dépossession individuelle ? Schubert est avec nous, ici et maintenant. Il est notre contemporain. C’est ce que je ressens profondément.
Rei était déjà retourné sur son banc après avoir mangé deux ou trois sablés qu’il avait trempés dans son thé. Il était de nouveau dans son livre qu’il avait manifestement fini de lire ; il revenait sur certains passages et les relisait avec une attention redoublée. Mais il relevait la tête chaque fois que son père prenait la parole, pour prêter une attention croissante à ce qu’il avançait sans pour autant pouvoir saisir suffisamment la signification de ces mots d’adulte.
– En tout cas, continua Yu avec conviction, je crois que ça a du sens… qu’aujourd’hui, en 1938, dans un coin de Tokyo, un quatuor sino-japonais joue Rosamunde de Schubert…, alors que le pays entier tombé dans ses obsessions bellicistes semble être dévoré par le cancer nationaliste divisant les individus entre un nous et un eux…

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