Les vols avec violences ont augmenté sur l'ensemble de l'agglomération parisienne de 18,1% en 2010, selon des statistiques de la Préfecture de police de Paris (PP). Une poussée inquiétante qui s'explique "par la hausse des vols de smartphones", a assuré une source policière.
Seule une étude de la police des transports menée entre février et décembre 2010 a permis d'établir que près d'un vol sur deux (43,15%) commis avec violences dans les transports franciliens concernent les smartphones.
Un marché parallèle de revente sauvage s'est développé depuis plusieurs mois dans la capitale, notamment dans le XVIIIe arrondissement.
Ce phénomène gêne considérablement les forces de police qui reconnaissent la difficulté de lutter contre ce type de délinquance, "très furtive, très rapide".
Une disposition du projet de loi sur la sécurité intérieure Loppsi II adoptée jeudi en deuxième lecture au Sénat a pour but d'enrayer ce phénomène : elle prévoit d'exiger des opérateurs un système de blocage définitif de ces portables en cas de vol. "Si ces smartphones deviennent inutilisables en cas de vol, le marché parallèle risque de disparaître", estime un enquêteur.
Une cellule de suivi en temps réel de la délinquance dans le métro et le RER a été mise en place : des policiers, installés derrière des caméras de vidéosurveillance, tentent de guider des équipes sur le terrain.
Les policier constatent également que les voleurs de smartphones n'hésitent plus à se montrer extrêmement violents. Une jeune femme avait été violemment frappée en décembre par trois jeunes à la gare de Noisiel (Seine-et-Marne) sur la ligne du RER A pour lui voler son téléphone. Elle avait été très grièvement blessée à l'oeil.
Mais ces chiffres doivent toutefois être "nuancés", selon une source policière, car "près d'un tiers des déclarations de vols de portable avec violences sont des faux". La PP ne possède toutefois pas d'outils statistiques pour mesurer le nombre de fausses déclarations.
Les possesseurs de smartphones seraient parfois tentés de faire des fausses déclarations de vols avec violences, afin d'être remboursés par les assurances.
SFR a confirmé que lui avaient été signalés des "cas isolés et malheureux" de salariés de l'un de ses partenaires qui auraient recommandé à ses clients de faire une fausse déclaration.
SFR a également dit avoir "réédité une note à l'ensemble de (ses) partenaires pour leur rappeler que de telles pratiques ne devraient pas se produire et sont condamnables". Le risque est de ne plus pouvoir proposer d'assurance à ses clients.