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[Dossier] Aaliyah aurait- elle pu devenir Beyonce?

Publié le 11 avril 2012 par Musicfeelings

Où en serait Aaliyah si elle n’avait été emportée par la faucheuse?

 

[Dossier] Aaliyah aurait- elle pu devenir Beyonce?

Hier lors d’une Interview accordée à la radio : Timbaland a déclaré que si  » Aaliyah vivait cette dernière serait au même niveau que Beyonce. »

Une phrase portée comme un flambeau par des milliers des fans de la belle et bien évidemment violemment rejetée par les fans de l’ex Destiny’s Child. Où se trouve vraiment la vérité?

Musicfeelings a tenté d’y répondre point par point. Nous allons d’abord commencer par l’aspect musical.

Les carrières et opus de ces 2 filles sont assez peu comparables. Liyah est une des 3 pionnières du r’n’b, elle a amorcé son renouvellement aux cotés de Brandy et Monica et en cela tient une discographie assez irréprochable. 3 bons albums avec un gros plus pour «  Aaliyah » acclamé par la critique à sa sortie.

Beyonce Knowles de son coté intervient en solo au milieu des 00’s et use d’un mélange de pop r’n’b , rarement de très grande qualité mais efficace radiophoniquement parlant. Elle est clairement loin d’avoir la même constance musicale que Liyah et de ce coté , on peut à juste titre penser que ça n’aurait pas changer. La qualité n’ayant cesser de chuter chez cette dernière hormis pour le sursaut «  4 » récemment tandis qu’Aaliyah n’avait elle jamais cesser d’évoluer.

Timbaland a donc tord sur ce plan, on peut supposer au vu de ces quelques éléments qu’Aaliyah aurait eu une discographie toujours bien plus organique, travaillée que celle de Beyonce.

Cependant le travail musical, la qualité ne rime pas toujours avec le succès et faire une comparaison avec la première fille Knowles, c’est clairement impliquée son succès.

Grand doute, comme spécifié plus haut, Aaliyah est une des 3 pionnières du r’n’b des années 90’s et paradoxalement celle qui a de son vivant toujours eu le moins de succès. Bouffée par ses 2 rivales, Monica et surtout Brandy, elle a vécu d’un succès plus ou moins conséquent avant son 3eme album et surtout sa mort.

Parce qu’en effet , le mythe de la Aaaliyah qui aligne les tubes et qui imbattable tout le long de sa carrière n’est à prendre que pour ce qu’il est : un M.Y.T.H.E.

De son vivant, Liyah décroche un vrai énorme succès en 2000’s, avec Try Again, il lui lance certes sa carrière mais l’ère qui vient ensuite «  Aaliyah » en elle-même démarre assez mal.

Le premier single «  We Need a Resolution » floppe en radio et ne dépassera jamais la 59eme place du Billboard.

Le second ( exploité pleinement après sa mort) «  More Than A Woman » lui peine à passer la 25eme place. Il n’y a vraiment que «  Rock On The Boat » qui se classera 14eme tandis que «  Miss You » ( titre hors album et promu par toute la scène urbaine du moment) se hissera au 3eme rang.

Ceci pour bien mettre en exergue le succès assez relatif d’Aaliyah. Certes, elle fut reconnue par les critiques et certes Aaliyah fut un bon album mais au vu des scores des singles qui ne décollent qu’après sa mort:On peut décemment penser qu’elle aurait eu énormément de mal à transformer l’appréciation critique de cet album en succès commercial si elle était restée vivante ou du moins que ce serait rester bien moins impressionnant .

Et c’est bien là que la balance penche en faveur de Beyonce car cette dernière a su tout de suite capitaliser l’attention autour d’elle et l’apport de Jay-z qui jouera un rôle très important au début de sa carrière solo. Il va lui assoir une crédibilité urbaine et on pourra remarquer que tous les singles de son premier album par exemple se classeront dans le top 5 aux U.S.A avec une première place pour «  Crazy In Love ». L’opus terminera sa course a plus de 4,5 millions d’exemplaires dans le pays contre 3 millions pour Aaliyah dont la mort a quand même eu un impact autrement supérieur en terme de médiatisation.

Mais Knowles ne s’arrête pas et continuera de régner sur le public mainstream avec ces 2 opus suivants et la pluie de succès qu’on connait «  Irreplaceable », «  Singles Ladies », «  If i Were a Boy », « Upgrade U »,. ect..

Si on peut à juste titre remettre en cause la qualité de ces titres, le fait est qu’ils ont plut au grand public beaucoup plus quelque part que ne l’ont fait les singles d’Aaliyah de son vivant alors l’idée qu’elle puisse être au même niveau que cette dernière est erronée ou alors cela aurait été au détriment de la qualité musicale.

Il aurait en effet fallu à Aaliyah avoir un son plus pop, plus mainstream et souvent donc de moins bonne qualité, moins léché pour pouvoir compétir dans la catégorie de Knowles.

Sur ce point le propos de Timbo est assez limitée.

Bien sur on ne joue pas les devins mais cette phrase ou idée du producteur remet aussi en exergue le travail de Matthew Knowles et de Beyonce. Ces 2 là, surtout le Papa ont minutieusement miné la scène de telle sorte qu’il n’y ait qu’une Beyonce. Dire qu’Aaliyah aurait été au même niveau n’est pas possible, cette femme est un requin, Beyonce avait été conçu pour être la seule ou ne pas être tout court. C’est limite le principe et la cause: la surmédiatisation et le tremplin Destiny‘s, le mariage avec un gros rappeur et un des hommes les plus riches des U.S.A, et surtout cette image de fille parfaite, sympathique, géniale qui n’a jamais fait de betises et que tous les américains auraient aimé avoir pour bonne copine.

Tout ce package a servi à Beyonce pour s’imposer au delà de son talent notamment le dernier point qui a par contre toujours été le fusible manquant de la carrière de Daughton.

On l’a beaucoup fait passer pour un ange à sa mort mais elle était de son vivant le vilain petit canard pour bon nombres de ménages américains. La grande opposée à la sainte Brandy qui s’était mariée avec R.Kelly à 15 ans et qui vivait plus ou moins des relations « incestueuses « ( Damon Dash)  pour pouvoir se maintenir dans l’industrie. Il y avait dans sa personnalité un coté très «  Love or Hate », moins rassembleur et ouvert que celui d’une Beyonce ou d’une Norwood encore une fois sa rivale de l’époque qui s’en était déjà mieux sortie grâce à ce coté «  America’s Sweet Heart » qu’elle n’a jamais possédée.

Le fait est que Beyonce en est arrivée là avec un grandiose tour de force et ce ne sont pas les opus de très grande qualités r’n’b qui ont manqués. Libra de Toni Braxton, Afrodisiac de Brandy, The Makings Of Me de Monica, Moodring de Mya, More de Tamia,.ect.. pourtant aucune n’a réussi à déclasser Miss Knowles et ses projets clairement moins travaillés.

Aaliyah déjà bonne 2eme ( souvent même 3e derrière Monica) derrière Brandy de son vivant n’aurait sans doute pas pu réussir à incliner cette tendance… si elle avait bien sur garder la qualité de sa musique. Il est beaucoup plus probable de penser qu’à l’instar des autres 90.’s, ses succès auraient commencé à être plus confidentiels et laborieux surtout que cette fille reste une superbe voix… mais juste une superbe voix.

Un premier album rédigé et produit par R.Kelly. Les 2 suivants écrits et produits par Timbaland et Static Major. Ce n’est pas une grande auteur compositeur qui aurait pu à tout moment déchainer des passions. Sa musique et la qualité de celle-ci dépendait en grande partie des producteurs et des auteurs engagés. L’évolution d’Aaliyah peut donc aussi un tout petit s’observer sur celle de Timbaland ou de Feu Static dont les travaux après elle n’ont pas toujours été très alléchants. Bien sur on pourra dire qu’elle est partie avec l’inspiration et que la magie a fui les studios de tout ce beau monde depuis. Pourtant, Timbaland a produit Future Sex/Love Sounds a Timberlake et ça a été son plus gros succès américain avec plus de 4 millions de copies, bien devant les albums de sa protégée. Pareil, Loose de Furtado a tutoyé sans grand mal les scores du 3eme album de la regrettée dans ce même pays.

Il y a certes la part de doute et d’inconnu mais la marge de manœuvre d’Aaliyah sachant qu’elle n’écrivait que très peu et ne produisait pas, reste extrêmement limitée.

C’était aussi une chanteuse de R&B axée mainstream qui aurait du à un moment se plier aux attentes changeantes de la majorité ou alors décemment s’attendre à toucher un socle moins important.

Un autre point souvent abordé, c’est le thème du cinéma. Aaliyah a joué dans 2 films avant de mourir qui portent souvent à confusions. Le très sympa Romeo Must Die, succès au Box office et La reine des damnées sorti après sa mort, ce qui n’a pas empeché la production d’être assaili de mauvaise critiques. On parle souvent d’un score de 17/100 au total, ce qui montre un véritable rejet de cette scène, pas sur qu’elle s’en serait remis surtout qu’encore fois, son jeu d’actrice n’a jamais été trouvé exceptionnel.

Plus encore les chanteuses peuvent jouer dans des films à succès et très bien le faire sans que ça n’ait d’enormes effets sur leurs ventes ou carrières. Jennifer Hudson et Janet ont su se mettre en valeur dans d’excellents scénarios sans pour autant que ça ne se traduise de manière phénomenale sur leurs ventes de disques. L’idée qui consiste à dire que Beyonce ne sait pas jouer et qu’en cela Aaliyah lui aurait volé le spotlight de ce coté là n’est pas très pertinente, car même si c’était le cas, ça n’en aurait pour autant pas forcement fait une star de premier plan.

Au final, Timbaland a beaucoup plus joué sur l’affectif que la raison, il serait mort ( personne ne le lui souhaite, vraiment PERSONNE), un matin de 2006 ou 2007 que tout le monde aurait dit de lui qu’il aurait dominé et changé la scène musicale pendant 50 ans. Personne n’aurait pu dans un tel cas de figure penser qu’il en serait à apeller David Guetta pour pouvoir se remettre en tête d’affiche quelques années plus tard. Bien qu’il soit pas possible pour nous de lire dans les lignes du destin on peut quand même au vu des elements mis en exergue voir que Dana Haughton aurait eu beaucoup de mal à s’imposer comme ou plus que Giselle Knowles  en terme d’impact et de présence médiatique. Il est encore une fois certain qu’elle n’aurait pu souffrir de  la comparaison en terme de qualité musicale mais le succès commercial de la miss aurait sans aucun doute été moins conséquent. (On pourra aussi parler dans cette même lignée, des soucis de son label, Blackground Records, lancé par son oncle qui a fini par mettre en difficultés Toni Braxton & Jojo.)  En 2001, Mya et Aguilera par exemple étaient aussi au top de leurs carrières, mais ça ne les a pas empêché de s’écrouler quelques années plus tard. L’industrie du disque est changeante et imprévisible mais l’affirmation sans nuances qu’Aaliyah aurait pu a seule rescapée face à consoeurs des 90′s reste bien faible quand on sait que ces mêmes filles ne la craignaient point de son vivant.

*Et Vous? qu’en pensez vous?*

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