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Paris Cinéma 2013 : «Des jours sans amour»

Publié le 04 juillet 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

En 2007, Félix van Groeningen, jeune réalisateur flamand, sort dans les cinémas belges son deuxième long-métrage : « Des jours sans amour ». Il retrouve Wine Dierickx avec laquelle il avait déjà travaillé pour son premier long-métrage. Le film est inédit en France et l’on peut le voir que dans des festivals.

Synopsis : Kelly rentre de New York. Elle retrouve sa ville natale et ses anciens amis. La vie a suivi son cours et beaucoup de choses ont changé. Ni héros, ni lâches, les copains d’enfance de Kelly essaient juste de s’en sortir au quotidien, alors qu’ils ont définitivement quitté le monde de l’adolescence.

« Des jours sans amour » est un film belge dans la pure tradition, il traite de jeunes adultes belges avec des personnages atypiques pour lesquels on ressent une sympathie immédiate. Véritable portrait social, Felix Van Groeningen livre un film original où les sentiments des personnages sont au cœur du film. « Des jours sans amour » est aussi avant tout un film de potes, puisque tous les personnages sont amis depuis des années, ce qui permet au réalisateur de créer des situations à la fois complexes et émotionnelles. C’est un film très profond sur la vie d’une poignée de personnes, bouleversée par l’arrivée de Kelly la brune.

Justement, le personnage le plus intéressant est sûrement celui qui se fait appelé Kelly la brune. Elle nous apparaît pour la première fois de dos, avec une chevelure tentée en blonde. Dès le début, une certaine contradiction s’associe à elle. Alors que l’encart la présente comme Kelly la brune, elle est blonde. De même lorsque le personnage de Frédéric lui propose de la déposer, elle décline la proposition mais le plan suivant nous montre qu’elle a finalement accepté. Pour les personnages masculins, elle représente une lolita, une femme que tout le monde désire secrètement ou non. Felix Van Groeningen a la bonne idée de réaliser des ralentis du personnage de dos, avec des plans quasi-subjectifs à chaque fois, pour nous montrer le désir que ces personnages masculins ont à la vue de Kelly la brune.

Les autres personnages sont hauts en couleur, avec des personnalités très différentes. Du geek au fêtard à la copine tyrannique en passant par le mec du coin qui a toujours vécu ici et qui sera toujours là, la palette de personnages est très large. Félix Van Groeningen construit son film comme un voyage initiatique engrangé par l’arrivée de Kelly la brune, dont le retour soudain ramène des sentiments et problèmes laissés en suspens lorsqu’elle est partie. Les personnages partent d’un état de crise pour, à la fin, trouver une situation plus stable. Cet élément n’est pas nouveau dans ce genre de film, mais le cheminement de « Des jours sans amour » l’est !

L’humour made in Belgique est aussi très présent. Ce que j’adore dans cet humour, c’est qu’il ne se veut pas forcément drôle mais joue de situations embarrassantes et loufoques. Lorsque Frédéric découvre que la maisonnette de jardin, qu’il a promis de repeindre, est en réalité une véritable maison annexe : le rire vient tout seul alors qu’aucun gag ou gimmick forçant le rire n’est présent. « Des jours sans amour » use des situations comme celle-ci ou d’autres plus absurdes, comme un concours de rots improvisés, pour amener le rire au spectateur qui devient plus spontané et sincère. Felix Van Groeningen arrive à ce que le spectateur ne ri jamais de ces personnages mais ri avec eux, ce qui rend encore plus fort cet humour en décalage avec celui plus « commercial » dont on a l’habitude dans nos films français et américains où le rire tient plus de celui d’un sketch.

« Des jours sans amour » est un très bon film belge à la fois social et très drôle. On se retrouve vite avec de l’affection pour ces personnages. Un excellent moment de cinéma comme il s’en fait que trop rarement.

dagenzonde

Des jours sans amour. De Félix Van Groeningen. Avec Koen De Graeve, Wine Dierickx, Pieter Genard, An Miller, Jeroen Perceval, …

Aucune date de sortie française.

Ce film a été vu dans le cadre de la sélection « Made in Belgiëque » du Festival Paris Cinéma de 2013.



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