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Nice 2013 – un été pour Matisse : "Gustave Moreau, Maître de Matisse" au Musée des Beaux-Arts de Nice

Publié le 06 août 2013 par Artyficielles

Gustave MOREAU
Les licornes,
© RMN – R.G. Ojeda

À l’occasion du 50e anniversaire de son Musée Matisse, la Ville de Nice propose, pour la première fois, 8 expositions simultanées en hommage à Henri Matisse. Un "pass" de 10 € pour ces 8 expositions, présentées simultanément dans 8 Musées municipaux, invite les visiteurs à un parcours inédit qui les conduira du Musée Matisse, au Musée d’archéologie, au Théâtre de la Photographie et de l’Image, au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, au Palais Lascaris, à la Galerie des Ponchettes, à la Villa Masséna et au Musée des Beaux-Arts !

Belle démarche de la part de la ville de Nice !

Musée des Beaux Arts de Nice

Me voilà ainsi partie ce matin en direction du Musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice ouvert mardi (contrairement aux Musées nationaux fermés le mardi…) où est présentée l’exposition "Gustave Moreau, Maître de Matisse".

Entré dans l’atelier de Gustave Moreau à l’Ecole des Beaux Arts en 1893, Henri Matisse, comme tant d’autres peintres de sa génération a été véritablement "libéré" pare l’enseignement de ce maître qui a pourtant été le père du Symbolisme Pictural, mouvement hostile au “Progrès” tel qu’Auguste Comte l’a défendu.
Moreau a en quelque sorte été un incubateur de la modernité picturale du XXème siècle, illustré par exemple par le courant “Fauve” !

A travers cette exposition, j’ai pu avec bonheur me replonger dans cette "vision" unique de ce peintre étonnant que fut Gustave Moreau. En dehors de la découverte des techniques des Anciens : Poussin, Raphaël, Ingres, Moreau prônait la liberté d’expression en sollicitant l’imagination à partir des deux fondamentaux de la peinture : la couleur et le dessin. D’après ce dernier, “la couleur doit être rêvée, pensée, imaginée …” ou encore “l’évocation de la pensée par la ligne, l’arabesque et les moyens plastiques, voilà mon but 1.” Le Maître n’imposait ainsi aucune méthode, aucune rigidité.

Gustave MOREAU
Salome tatouee, Gustave Moreau
© RMN – R.G. Ojeda

En m’approchant de très près de certaines œuvres présentées, j’ai été frappée par leur modernisme : Moreau redessine au crayon ou feutre par dessus la peinture, comme pour la désacraliser, la "tatouer", voire même la libérer de son carcan classique ! Ce qui est quasi invisible sur les reproductions d’ouvrages ou de catalogues.

Il ose… mais sans oser encore s’affranchir du lourd passé pictural… Aurait-il ainsi encouragé la génération suivante, qu’il a formé, à passer cet obstacle qu’il n’aurait pu franchir de lui -même ? Qui sait… ?

Quelles qu’aient été ses motivations, son ouverture d’esprit m’a enchantée et cette passerelle entre passé classique du XIXème et renouveau pictural du XXème à venir m’a laissée quelque peu songeuse…

Gustave MOREAU
Poète persan
© RMN – R.G. Ojeda



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