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Déclin de l’occident et désoccidentalisation : à qui vraiment la faute?

Par Citoyenhmida

Hakim EL KAROUI est le type même du français de la seconde génération, totalement assimilé, intégré, digéré! Peu importe le qualificatif, mais malgré son nom et ses origines tunisiennes pas si lointaines,  il est aussi français que n’importe quel français de souche!

Avant de parler de son ouvrage “REINVENTER L’OCCIDENT, essai sur une crise économique et culturelle” paru en octobre 2010 chez les éditions FLAMMARION, il est intéressant de croquer rapidement la biographie de l’auteur.

Déclin de l’occident et désoccidentalisation : à qui vraiment la faute?

Issu de la haute bourgeoisie dirigeante tunisienne,  neveu de Hamed el-Karoui, ancien Premier ministre et  ex-vice-président du Rassemblement constitutionnel démocratique, et d’Ahmed Ben Salah, ancien ministre de l’Économie et des Finances sous Habib Bourguiba, Hakim el-Karoui est né à Paris, en 1971, d’un père tunisien musulman, professeur à la Sorbonne, installé à Paris en 1958, et d’une mère protestante de l’est de la France, universitaire elle aussi.

Agrégé de géographie, diplômé de l’École normale supérieure de Fontenay, il a fréquenté les allées du pouvoirs politique en travaillant avec Jean-Pierre Raffarin, l’ex-premier ministre de Jacques Chirac et de Thierry Breton, ex-ministre français de l’Économie et il a su installer un réseau d’influence constitué par les jeunes compétences issus de l’immigration,  évoluant autour du “Cercle du XXIème siècle”  et regroupant des têtes et des décideurs qui “ne sont ni de droite ni de gauche, mais de droite et de gauche”.

Déclin de l’occident et désoccidentalisation : à qui vraiment la faute?

Hakim El Karaoui n’a jamais renié ses origines tunisiennes et arabes : il a travaillé en Egypte dans le cadre de la coopération et  il a enseigné à l’Université de Tunis.

Actuellement, il est banquier d’affaires ches RODCHILD, il avait soutenu Ségolène Royan en 2006, ce qui est curieux pour un homme de droite et il avait également conseillé l’ex-président déchu tunisien, ce qui lui fut séchement reproché par les uns et par les autres.

Un ouvrage écrit par un homme aussi brillant et aussi divers dans ses choix promettait d’être passionnant.

Et il l’est, en effet!

Bourré de références de tous ordres (une bibliographie aurait été la bienvenue pour en faciliter l’accès), écrit dans une langue alerte et vive malgré la profondeur du sujet, marqué du sceau de le compétence, l’essai de Hakim El Karaoui reste d’une lecture aisée.

Pourtant il est difficile d’en faire une présentation rapide : le risque d’oublier un aspect du problème n’est pas exclus, tant le livre est dense!

Pour El Haraoui, il est évident que le monde se “désoccidentalise” et les preuves de ce recul de l’occident sont visibles et irréversibles. Elles vont des conséquences de la guerre d’Irak à la crise identitaire, de la crise financière au danger d’un dérèglement climatique.

L’auteur, contrairement à une certaine élite occidentale  de droite, n’impute pas cette incapacité de l’occident à faire face à ces problèmes à l’existence d’un ennemi tout désigné , à savoir le monde arabe et de façon plus large le monde musulman.

Il désigne comme cible, chargée de tous les péchés et de toutes les ambitions, la CHINE qui se barricade derrière “une nouvelle Grande Muraille économique et politique”. Il n’hésite pas à préconiser contre le péril chinois l’instauration d’un protectionisme européen.

Déclin de l’occident et désoccidentalisation : à qui vraiment la faute?

Si Hakim El Karoui trouve dans l’empire du milieu une cause évidente au déclin de l’occident, il semble oublier que ailleurs dans le monde de grands empire sont en cours de construction (Inde et Turquie notamment).

A lire par simple curiosité intellectuelle.


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