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L’agent de changement sans ego

Publié le 12 mars 2013 par Pierrefauvel

Féru de zen, je m’aperçois, rétrospectivement, que je cherche à me comporter comme un agent de changement « sans ego ».

Un agent de changement sans ego est un consultant qui n’existe pas en soi, qui ne laisse pas de signature particulière si ce n’est qu’il semble se produire un peu plus de changements là où il est passé. Un peu comme un coach.

Ghost in The Shell - Invisible

Quand il rencontre un manager, il sait bien que la messe est dite, que le manager du manager a déjà fait passer le message. Les questions qui se posent ne sont plus faut-il changer, mais comment aider les équipes à changer, et pour cela c’est le manager qui connait le mieux ses équipes (y compris le middle management) qui va lancer les ateliers, insuffler la dynamique.

Certes, l’agent de changement sans égo forme les équipes et le middle management, mais c’est une formation à la théorie. Il fait émerger la stratégie d’implémentation des équipes et du middle management, en canalisant, en relançant la balle et en poussant à l’approfondissement lors des ateliers de transformation ou de lancement de projet.

Alors, il y a bien sûr les évènements, les conférences, les jeux de sensibilisation, mais l’agent de changement s’efface devant les retours d’expérience faits par des acteurs de terrain, et fait animer les jeux par des middle managers locaux, préalablement entraînés, et donc mis en situation de porter le changement auprès des équipes, ce qui permet au passage de les aligner.

Il lui arrive d’animer des workshops ou des jeux lui-même, mais dans ce cas il est habité par le rôle, s’efface devant ce qui doit être fait, et n’a toujours pas d’égo.

L’agent de changement sans ego arrive puis s’en va, et l’entreprise se transforme, et continue de se transformer après son départ. Aurait-il eu un ego qu’il y aurait eu plus de résistance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : trouver la forme d’intervention la plus efficace pour libérer les énergies favorables à la transformation et aider les noeuds à se défaire d’eux mêmes (la phrase magique étant « tu lui en as parlé ? »), enrobant les énergies pour les réorienter imperceptiblement comme en aïkido.

ikyo

Cela pose des problèmes de lisibilité de l’action (à quoi sert l’agent de changement s’il ne fait rien ?), mais il préfère en faire les frais, plutôt que d’imposer sa présence quand on peut s’en passer ou de se mettre en avant alors que cela n’apporte rien au système qu’il s’efforce d’aider à changer. La seule mesure de son action est la transformation elle-même, pas d’éventuelles preuves des moyens engagés.

Bien sûr, cette description est idéaliste. Je n’agis pas complètement sans ego. Je me souviens cependant d’un entretien de qualification pour un job de transformation où l’on m’avait demandé mes plus grandes qualités, et où ma première réponse avait été « l’écoute », à la surprise générale. C’est un point clé en aikido : conserver un contact physique souple avec son partenaire pour savoir où il est et où il va.



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