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Christian Rex Van Minnen | Monotypes

Publié le 21 mars 2014 par Roughdreams @popsurrealisme

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Lors de mon dernier voyage outre-atlantique, je n’ai pas pu résister à l’envie d’aller rendre visite au peintre américain Christian Rex van Minnen (né en 1980, à Providence, USA), dont les tableaux et les monotypes m’intriguaient depuis des mois, sans que je n’aie jamais eu l’occasion de les voir en vrai.

J’éprouvais en fait une véritable curiosité pour ce travail techniquement virtuose et inventif. Si les peintures de Van Minnen sont délirantes dans le rendu des matières et les sujets, ses monotypes, plus bruts et spontanés, ont tout autant de second degré dans un style très différent.

Au lendemain de noël, l’hiver dernier, je rencontrais donc l’artiste à Brooklyn, dans le quartier de Fort Greene où il travaille et réside. Rendez-vous fut pris d’abord à son appartement, où il entrepose le matériel qui lui sert à réaliser ses monotypes, puis nous avons rejoins son atelier (à découvrir dans un prochain article).

Les monotypes, comme je l’ai appris ce jour-là, sont des œuvres uniques de la famille des estampes. Sans révéler tous les secrets de l’artiste, son procédé consiste en l’application de peinture lithographique sur une plaque de plexiglas. Une fois son sujet peint et texturé grâce à divers rouleaux et pinceaux, il place la peinture sous presse avec une feuille de papier qui reçoit l’épreuve. Quelques tours de manivelle plus tard, le monotype, parfaite reproduction en négatif de l’image fraîchement peinte, voit le jour.

Particulièrement rapide, cette technique représente pour Christian Rex van Minnen une sorte de défouloir qui contrebalance avec la minutie et l’aspect très chronophage de la peinture à l’huile, qui est sa technique habituelle. Le texte, décliné sous la forme de « Bro-ismes » y occupe une place prépondérante et permet à l’artiste la mise en place d’une imagerie absurde, inspirée de la culture jeune :

« Les « Bro-ismes » (ndlr : de « bro », diminutif de « brother ») sont des choses que l’on entend fréquemment aux États-Unis et ailleurs chez les jeunes, étalées entre des morceaux de phrases comme de la pâte à joints entre des plaques de plâtre. Je suis quelque peu obsedé par le langage et l’étymologie donc j’ai tendance à répéter des mots ou des expressions encore et encore dans ma tête, pas comme un mantra, mais jusqu’à ce que la chose dite prenne un nouveau sens ou devienne bizarre et dénuée de sens.

Dans tous les cas, ces « Bro-ismes » insipides sont drôles, voire un peu dérangeants, lorsqu’ils sont sortis de leur contexte. Les placer au dessus d’un portrait les rend encore plus absurdement profonds, car ils gagnent en sorte le statut de pronoms, qualificatifs physiques du portrait, à la fois inséparables de la figure mais aussi impalpables et séparés de la forme. Ma motivation principale lorsque je crée ces monotypes avec les Bro-ismes, je suppose, c’est que c’est amusant et absurde et que n’importe quoi peu devenir profond lorsqu’une attention particulière lui est portée.« 

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Photos : FG  / Roughdreams.fr

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During my last trip across the pond, I couldn’t resist paying a visit to american painter Christian Rex van Minnen (b. 1980, Providence, RI) whose paintings and monotypes, which I’d never had the occasion to see in person, had been intriguing me for months.

I was really curious about this highly skilled and inventive work. If Van Minnen’s exuberant portraits show an over-the-top finish of textures, his monotypes, more rough and spontaneous, have just as much offbeat humor in a very different style.

Last winter, on the day after Christmas, I therefore met the artist in Brooklyn, in the Fort Greene area where he lives and works. Appointment was first made at his appartment, where he keeps all his printmaking equipment, and then we went to his studio located a few blocks away (and which you’ll discover in a forthcoming article).

Monotypes, as I learnt that day, are unique artworks of the print family. Without revealing all the artist’s secrets, his process consists in the application of lithographic painting on a plexiglass plate. Once his subject is painted and textured thanks to various brushes and rollers, he transfers the image onto a sheet of paper using a printing press. Several turns later, the monotype – perfect reversed reproduction of the freshly painted artwork, sees the day.

Particularly rapid, this technique represents a sort of recess for Christian Rex van Minnen, which compensates for the meticulousness and time consuming aspect of oil painting. The text, developed under the form of « Bro-isms », occupies pride of place :

« The ‘Bro-isms’ are just things you will likely hear with some frequency in the US and elsewhere among young people, slathered in-between content of sentences like joint compound between pieces of drywall, » he explains. « I am somewhat obsessive and curious about language and etymology so I have a tendency to repeat words and sayings over and over in my head, not unlike a mantra, until the thing said either gains new meaning or is stripped of all context and sits awkward and naked devoid of meaning.

Either way, these vapid ‘Bro-isms’ are funny, if not slightly disturbing, when taken from the shelter of context and inflection. Placing them right on a portrait makes them even more absurdly profound as they gain a sort of pronoun status by physically qualifying the portrait sitter- inseparable from the figure but ethereal and not quite part of the form. I suppose, the most important reason for making these monotypes with the Bro-isms is that it’s funny and absurd and anything can become profound when it receives enough attention.« 

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http://www.christianvanminnen.com/

Upcoming : 24 may > 05 july : Solo exhibition, Gallery Poulsen, Copenhagen, DK


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