Dans un entretien accordé au journal Midi Libre et à la chaîne Beur TV, l’ambassadeur de Belgique à Alger, Frederic Meurisse, relate les relations économiques et commerciales algérobelges et leurs perspectives de développement mais également les secrets qui ont permis à la Belgique d`être épargnée par la crise économique et commerciale mondiale.
Midi Libre :
Nous lançons ce débat dans un contexte caractérisé par un renforcement et une dynamisation des relations algéro-belges. Il y a la visite du ministre belge des Affaires étrangères en
Algérie. Des rencontres économiques auront lieu prochainement comme celles prévues à Bruxelles les 12 et 13 mai et celles programmées le 6 juin à Alger et Oran. Comment êtes-vous motivé
par cette dynamique ?
Frederic Meurisse : Je dirai qu‘elles s`inscrivent dans un contexte qui dure déjà depuis une cinquantaine d4années et qui a connu peut être des périodes plus intenses que d‘autres. Et
bien évidemment au moment où les relations s4intensifiaient et avaient un caractère plus important et pas seulement commerciales et économiques.
Le ministre des Affaires étrangères belge est venu déjà Alger et le ministre des AE belge s‘est également rendu déjà Alger, mais il y a eu aussi d‘autres visites ministérielles sur le
plan culturel, notamment et bien au delà de cela, je crois que ces différentes rencontres et ces initiatives reflètent la richesse humaine qui existe entre nos deux pays. Dans quel
domaine on est le plus actif dans les relations entre nos deux pays, dans quel domaine économique et scientifique ou domaine de prédilection ?
Pour le moment, je pense qu‘en ce qui concerne la Belgique les domaines économique et commercial sont les plus importants. L‘Algérie est le deuxième partenaire économique de la Belgique
en Afrique après l‘Afrique du Sud. Donc, pour nous c`est une chose significative, mais aussi pour l‘Algérie pour ce qui est des exportations et des importations. A côté de cela, on
n`ignore pas qu‘il y a beaucoup d‘Algériens qui ont eu l‘occasion de recevoir des formations en Belgique dans des universités belges et qui sont revenus en Algérie avec leurs familles. Il
existe donc une coopération académique et universitaire qui fonctionne bien.
Il y aussi une coopération et des échanges culturels qui fonctionnent également bien. Nous avons régulièrement des artistes algériens qui se produisent en Belgique, et dans l‘autre sens,
des troupes et des artistes belges qui viennent en Algérie et nous avons des projets en développement car il ya des sociétés belges qui financent un certain nombre d`initiatives,
essentiellement dans le domaine de l‘environnement.
La Belgique c‘est 32.000 km2 et 11 millions d‘habitants, et c‘est un pays qui a été épargné par la crise ayant secoué de grands pays et quelques économies européennes. Quel est la clef de
cette réussite?
C‘est une chose qu‘on a pu constater. La Belgique a été moins frappée que certains partenaires européens par la crise financière et économique. Ceci dit, nous avons mieux résisté que
d`autres pays. C`est d‘abord par chance et parfois les marchés fonctionnent d`une manière irrationnelle. Mais, cela est dû aussi au fait que la Belgique a pu faire face à certains
problèmes qu‘elle a pu maîtriser dans les finances publiques et la réduction des déficits et le contrôle de son endettement.
Et cela a permis, je pense, dans cette période critique où d`autres ont été assez agressifs et où nous avons montré notre agressivité à ce genre de phénomènes. Pourtant en Belgique on
applique une politique de modération salariale et de contrôle et réduction de coûts. Aussi, si les entreprises belges sont moins célèbres et moins grandes que celles de pays voisins elles
ont toujours gardé la qualité et le sérieux. Ce qui nous a permis de traverser la tempête mieux que d`autres pays.
A part les entreprises belges, je pense qu‘il y a un manque de marketing. Il n‘y a pas d‘investissement, on parle de l`industrie allemande, d`industrie ou de services français. Le public
ne sait pas qu‘il s‘agit de produits ou de services belges. Pourquoi ce manque de marketing si l‘on veut sur le plan économique ?
Votre remarque est tout à fait fondée, les produits belges sont parfois de bonne qualité pourtant on sait que bon nombre de succès qu‘on connait, notamment en Algérie dans certains
secteurs tels que l‘industrie pétrolière et gazière et d`autres secteurs, ce n‘est pas au fait que nous sommes connus mais surtout parce que nous avons des produits de grande qualité
sachant que nos entreprises ont la réputation de sérieux en respectant les prix et des choses comme cela.
Pourquoi nous ne profitons pas de ces avantages comparatifs pour nous faire connaître plus largement ?Je crois cela est dû au fait que nous faisons des choses et que nous ne parlons pas
trop. Nous n‘avons pas cette timidité pour d‘autres produits dont nous sommes fiers. Je pense par exemple au chocolat belge qui est excellent et notre gastronomie en général. Ce sont des
choses qui contribuent déjà à l‘image de notre pays et nous avons un sentiment de fierté en tenant compte de certains conditions industrielles.
Par : AMAR AOUIMER
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