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La Traviata à Orange avec Ermonela Jaho et Placido Domingo

Publié le 05 août 2016 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© davric - creative commons

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Nouvelle Traviata au cœur de l’été avec la production des Chorégies d’Orange dans une mise en scène de Louis Désiré avec Francesco Meli dans le rôle d’Alfredo, Placido Domingo dans celui de Giorgio Germont et Ermonela Jaho dans le rôle-titre.

Nous avons déjà eu le plaisir d’entendre la soprano dans ce même rôle sur la scène de l’opéra Bastille la saison dernière. Nous avions été totalement séduits par le charme suave de cette jeune et belle chanteuse albanaise. Le théâtre antique d’Orange a-t-il été un nouvel écrin pour Ermonela Jaho face à l’immense Placido Domingo dans le rôle baryton du père Giorgio Germont ?

Musicalement on est très déçu par la direction de Daniele Rustioni qui à la tête de l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine manque de mordant et de réactivité à notre goût au point de parfois donner des lourdeurs à la partition exception faite de l’exécution pleine de poésie des Ouvertures qui nous séduit.

Très beau Francesco Meli, épatant en Alfredo, vif et clair qui donne au personnage sa juste dimension et une jeunesse revigorante. Placido Domingo en Giorgio Germont est plus verdien que Verdi. Nous ne sommes pas encore habitués à Placido Domingo en baryton mais, sa posture et son jeu occupent l’espace et donnent au rôle des allures de commandeur parfaitement pertinentes et particulièrement résumées dans la gifle donnée à Alfredo plus vraie que nature.

Mais on n’aurait pu ne parler que de Ermonela Jaho époustouflante en Violetta Valéry dès le début de l’œuvre en courtisane volage et jusqu’à la fatale scène finale. Belle, généreuse, éclatante, lumineuse… Ermonela Jaho ne chante pas Traviata elle est Traviata, souriante et séductrice toute de rouge vêtue, noire et couverte d’une voilette les yeux brillants de larmes, humiliée par Alfredo, le regard fou quand vient le temps du dernier souffle et que le vent du soir d’Orange soulève sa légère tenue blanche aux airs de linceul… elle incarne tellement Traviata qu’au moment des saluts c’est une Ermonela Jaho encore secouée qui se présente face à un public conquis. On s’attend presque à ce qu’elle éclate en sanglots tant elle donne l’impression d’être émue, encore habitée par le destin tragique de la Traviata.

Un grand bravo à pour cette Traviata à la distribution efficace. A voir et à revoir sur le site Culturebox.

Bientôt la reprise de la saison. Nous vous avions déjà fait part de nos coups de cœur à la Philharmonie de Paris et au Théâtre des Champs-Elysées !



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