Les loups de Babylone, Anne Percin

Résumé : Sophie Cauchy, récemment mutée à la gendarmerie de Millau, est chargée d’enquêter sur la disparition d’une jeune militante écologiste radicale, Jessica. Au même moment, Estéban Perrault, un adolescent qui subit au collège un harcèlement du fait de son appartenance à La Bergerie, une communauté alternative logée au coeur des Causses, fait la connaissance de Cassandra, une nouvelle élève placée en famille d’accueil. Quand la piste de Jessica mène Sophie au sein de La Bergerie, les destins de ces trois personnages se croisent. Mais qui sont les loups qui menacent les brebis ?

Avis : Sophie Cauchy gendarme a été muté à Millau ou plutôt : elle a fuit à Millau. Sa première enquête sera celle d’une disparition : celle de Jessica une militante écologiste, ses parents inquiets viennent déposer un témoignage. Estéban, lui, est un gamin qui se fait harceler au collège et dont la route va rencontrer celle de Cassandra, placée en famille d’accueil. Comment les histoires se recoupent-elles ? Et qu’est-il advenu de Jessica ?

Dès le début j’ai été transporté par la plume très poétique, très prenante de l’autrice. Elle raconte bien, et elle raconte juste. On sent vraiment ce que ressent Sophie, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a traversé. Ca nous bouleverse, nous secoue et nous met en colère également. On sent aussi les difficultés de la vie d’Estéban, comment le harcèlement fait mal mais aussi comment il est proche de la communauté dans laquelle il vit. On voit aussi les difficultés que rencontre Cassandra.

Si j’ai deviné des choses assez facilement, ce n’était pas vraiment le plus important. Ce qui comptait c’était les sujets abordés comme les violences sexuelles et sexistes, les problèmes du système, l’écologie, et le harcèlement scolaire. J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, je l’ai trouvé vraiment touchante. Le suspens est bien là et j’avoue m’être senti bête un peu avant la fin pour n’avoir pas tout compris immédiatement, car un détail m’avait échappé. C’était une enquête sympathique, une excuse aussi pour aborder les sujets que j’ai cité plus tôt.

Les personnages sont attachants pour certains (comme Estéban, Sophie, Cassandra, et certains autres) et d’autres qu’on déteste, la famille d’accueil de Cassandra, Enzo, et Maud (je l’ai pas complètement détesté mais sur certains points elle m’a agacé). Sophie enquête, elle est maligne mais peut aussi être aveuglée par ses propres vécus.

En bref, une lecture que j’ai vraiment beaucoup aimé de part l’enquête, de part les sujets abordés. Je suis très contente d’avoir découvert un nouveau roman de cette autrice.

Phrases post-itées :
« On dirait que la pluie a des intentions meurtrières. Qu’elle a prévu de faire déborder les rivières, couper les routes, noyer les gens.« 

« Il est étonnant de voir à quel point on bâtit soi-même les murs qui nous enferment. Mais on ne les bâtit pas seule, ni sans motif : c’est ce qu’oublient un peu trop vite les donneurs de leçons. »

« J’ai passé cinq ans de ma vie avec un homme qui paraissait sécurisant, et je n’ai jamais été autant en danger qu’avec lui. »

« J’ai libéré pas mal de mémoire sur mon téléphone. Il est comme neuf. Si seulement on pouvait faire pareil dans sa tête. »

« Maintenant, j’ai l’impression qu’on leur donne tout, aux gosses, mais pas l’essentiel : on ne leur donne pas de futur. »