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Ponyo sur la falaise

Publié le 29 avril 2009 par Sheumas

   « Ponyo sur la falaise » n'est pas simplement un « dessin animé », ni un conte merveilleux qui raconterait l'amour entre deux êtres de nature différente. C'est avant tout une méditation sur l'ordre de la nature et le fragile équilibre d'un monde « nacelle » - « balançoire » dirait Montaigne - qui balance entre trois éléments : l'Océan, la Terre, le Ciel.

   Tout au sommet d'une haute falaise, habite le petit Sosuke avec sa mère. Le père est marin, il passe souvent au large des rochers avec son bateau et ne rentre pas beaucoup chez lui. Pour aller en ville, il faut longer une route sinueuse et escarpée qui longe le grand Océan. Et ce trait « onduleux » qui sépare le bitume des vagues est un vrai symbole, une marge irrisée de réflexion : ligne de démarcation entre deux univers en constante opposition, le monde des hommes et le monde des forces maritimes. Par la route arrivent les voitures, les véhicules de civilisation, par la mer, parfois bleue, gracieuse, « qu'on voit danser », arrivent les forces troubles, poétiques et violentes, inaccessibles...  
  Comme dans certaines mythologies qui indiquent à quel point il est dangereux pour un homme de se mêler de l'au-delà, l'histoire souligne le risque qu'il y a pour Susuke d'accepter l'amour incommensurable que lui voue la petite créature marine qu'il baptise aussitôt « Ponyo ».
  Le tsunami n'est pas loin et menace la ville. Une fracture est ouverte et l'ilôt de civilisation risque d'être aussitôt ravagé. A moins que l'impossible ne se produise, à moins que la force du sentiment soit assez vaste pour favoriser un renouveau et balayer tous les « a priori ». Le garçonnet de cinq ans a le cœur pur et l'étoffe d'un héros. La dénommée Ponyo a la passion chevillée au corps et, dans le rouge des écailles, lui poussent des mimines capables d'embrasser son amour et la force de son engagement.

   Et puis, tout le monde s'y met, même les vieilles dames dont la maman a la charge à l'hospice : ces malheureuses percluses de rhumatismes et de douleurs diverses, retrouvent une seconde jeunesse et adressent un hymne d'espoir au ciel redevenu bleu.

Ponyo sur la falaise


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