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Construction et rénovation basse énergie

Publié le 13 avril 2010 par Questions Capitales

Construction et rénovation basse énergie

L'écologie plus abordable. La maison basse énergie se conçoit en trois phases, avec toutes les mesures de soutien qui vont de pair. Suivez le guide.

Première phase : les économies d'énergie

Une bonne isolation de l'habitation constitue le premier remède aux factures énergétiques indigestes. De plus, l'environnement vous en sera reconnaissant. En veillant tout simplement à limiter au maximum les pertes énergétiques, vous pouvez facilement économiser des centaines d'euros par an. Les priorités : l'isolation du toit, les fenêtres à double ou triple vitrage et la chaudière à haut rendement.

En matière d'isolation, le toit vient en tête de liste lors de travaux de rénovation. D'après une enquête sur la consommation énergétique, il ne sert à rien de prendre d'autres mesures si l'énergie s'échappe finalement par le toit. L'isolation du toit d'une habitation existante donne en outre droit dans bien des cas à diverses primes et à une réduction d'impôts. Le coût de ces travaux est par conséquent amorti beaucoup plus rapidement qu'on ne le croit généralement - parfois en moins d'un an.

Enfin, une bonne isolation augmente également la valeur de votre maison. Depuis l'introduction récente du certificat obligatoire de performance énergétique, tout candidat acquéreur ou locataire peut connaître la consommation d'énergie d'une habitation.

Deuxième phase : la production d'énergie

Une fois que vous vous êtes assuré de réduire au maximum les pertes énergétiques de votre habitation, vous pouvez passer à l'étape suivante : produire vous-même de l'énergie. Le placement de panneaux solaires sur le toit constitue une bonne solution, tant d'un point de vue économique qu'écologique. Vous devenez ainsi producteur d'énergie verte et vous recevez pour ce faire des certificats à revendre au gestionnaire de votre réseau électrique. L'énergie dont vous n'avez pas besoin au moment où elle est produite est déviée vers le réseau public, faisant ainsi reculer votre compteur d'électricité. L'investissement dans des panneaux solaires vous vaut également un avantage fiscal appréciable, voire des subsides communaux.

Pour que les panneaux solaires fonctionnent, pas besoin d'un soleil ardent. Seuls la nuit, le brouillard ou un ciel très sombre constituent des obstacles. La puissance d'une installation solaire se définit par sa capacité maximale, exprimée en kilowatts (kW), sous un ensoleillement idéal. Il faut environ 8 mètres carrés de panneaux solaires pour produire 1 kW. En fonction de sa position (orientation, pente, ombre ...)t, une installation produit annuellement de 750 à 1.000 kWh par kW de capacité installée. À titre comparatif, un ménage belge moyen de 4 personnes consomme entre 3.000 et 4.000 kWh par an. Le coût de revient de panneaux solaires, placement compris, tourne en général autour de 6.000 euros le kW (hors TVA). En outre, le prix de revient varie en fonction du rendement, du système de montage, de l'endroit où sont placés les panneaux et de l'intégraion à la toiture.

En Belgique, l'investissement est en moyenne amorti sur une période de 7 à 14 ans - pour une installation dont la durée de vie s'élève sans problème à 25 ans. Veillez toutefois à la faire placer par des hommes de métier sérieux.
Les panneaux solaires peuvent également servir à alimenter un chauffe-eau solaire. Dans ce cas, l'énergie solaire n'est pas convertie en électricité, mais en chaleur. Les chauffe-eau solaires sont généralement placés sur le toit du bâtiment, à proximité d'un réservoir dont ils chauffent l'eau en transformant le rayonnement solaire en énergie thermique. Un chauffe-eau solaire permet de chauffer en moyenne la moitié de l'eau consommée pour les bains et les douches. Il existe également d'autres systèmes qui produisent de l'eau chaude pour le chauffage par le sol.

Troisième phase : la maison passive en perspective

Si l'on veut encore aller plus loin en termes de durabilité, on peut opter pour une maison basse énergie ou pour une maison passive. Dans les deux cas, les principes de base restent identiques : isolation renforcée (triple vitrage, entre autres), construction étanche à l'air, ventilation bien conçue (avec récupération de chaleur) et mise à profit maximale du soleil en hiver, pour avoir à chauffer le moins possible. Dans une maison passive, le chauffage peut ne coûter que 7 à 15 euros par mois, contre 25 à 35 euros par mois dans une maison basse énergie. Ce montant inclut également la production d'eau chaude sanitaire, souvent à l'aide d'un chauffe-eau solaire.

La maison passive ne constitue en fait qu'une maison basse énergie plus poussée. Alors que cette dernière vise un équilibre entre les intérêts économiques et écologiques, la maison passive mise pleinement sur l'écologie. Son coût de construction dépasse toutefois d'environ 15.000 euros celui d'une maison basse énergie, car dès la conception, on tient compte au maximum de l'ensoleillement par exemple, en plaçant côté sud la plus grande surface vitrée possible (ce qui est onéreux). En principe, la diffusion de la chaleur par le système de ventilation suffit toutefois à chauffer une maison passive compacte. À long terme, si les prix énergétiques augmentaient fortement, la différence de coût pourrait donc disparaître. Mais bien malin qui peut prédire leur évolution ! En revanche, on est sûr que le soleil se lève chaque matin !

Gert Willemen (42), architecte d'intérieur, habite dans une maison passive

"Nous avons le bonheur d'habiter depuis un peu plus d'un an dans notre maison passive à Kalmthout. Apparemment, c'est la vingt-troisième à avoir obtenu le certificat de maison passive en Belgique. Ce certificat donne droit à une déduction fiscale indexée de 830 euros par an, pendant 10 ans. De plus, une maison passive consomme peu d'énergie, ce qui nous vaut encore d'autres subsides. Mais d'un point de vue purement pécuniaire, mieux vaut souvent opter pour une simple maison basse énergie. Une maison passive ne deviendra plus avantageuse que si les prix énergétiques augmentent chaque année de plus de 15 %. Nous avons choisi ce type de maison par souci écologique, mais aussi parce que mon fils et moi sommes fragiles des voies respiratoires. Une maison passive bien conçue est plus saine. Avec son ossature en bois, le triple vitrage et les 40 cm d'isolation du toit, notre maison est très confortable et agréable à vivre. On ne sent aucun rayonnement froid des parois et des vitres, ni courant d'air ; l'insonorisation est efficace et, grâce à l'ingénieux système de ventilation, le niveau de CO2 reste très bas. Je souffre nettement moins de migraines qu'avant. Nous n'avons pas encore de panneaux solaires, mais pour donner un petit coup de chaleur en plus, la pompe à air chaud, le puits canadien et le radiateur électrique de la salle de bain suffisent. La preuve qu'une isolation renforcée fait déjà beaucoup !"

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crédit photo : jem


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