Albert le ouistiti a un problème : il est trop gourmand ! Quand il se rend à la boulangerie pour acheter des bonbons, il ne peut s’empêcher de grignoter toutes les confiseries sur le chemin du retour. Mais Albert n’est pas seulement un gros glouton, c’est aussi un inventeur de génie. Il décide donc de créer une machine à bonbons qui lui permettra de grignoter autant de friandises qu’il le souhaite. Seulement, il arrive parfois que les inventions ne produisent pas les effets escomptés…
Voila un album rafraîchissant, même si la mise en page est ultra classique (texte à droite et illustration pleine page à gauche). Le choix d’un texte le plus souvent rimé donne beaucoup de musicalité et sonne agréablement aux oreilles des enfants lors d’une lecture à voix haute. De plus, les péripéties vécues par Albert permettent d’introduire des personnages rigolos et très différents les uns des autres.
Au niveau graphique, le trait est souple et les couleurs vives. A noter qu’Albert le bien nommé ressemble beaucoup à Einstein (sans doute un clin d’œil aux adultes).
Cet album est porteur d’un message simple : la frustration née d’échecs successifs peut parfois se transformer en vraie bonne surprise. Ou, pour être plus clair : l’amitié est bien plus enrichissante que la gourmandise.
J’ai lu cet album à Romane, ma petite dernière (4 ans et demi). Elle est restée très attentive du début à la fin. Quand je l’ai questionnée après la lecture, elle m’a fait remarquée que la seconde illustration présente dans l’album était identique à la couverture (je n’avais pas fait attention) et surtout, elle a décelé sur cette illustration un décalage entre le texte et l’image puisqu’il est écrit qu’en rentrant chez lui, Albert n’a déjà plus de bonbons alors que l’illustration le montre avec un sac plein de friandises. Elle n’était donc pas d’accord avec ce que je lui lisais. En fait, elle a formulé cela de la façon suivante : « il est nounouille ou quoi ce singe ? Regarde papa, il en a plein des bonbons. Il a une sucette et puis les deux trucs là qui dépassent » (cf. image de la couverture). C’est un détail, mais cela prouve que les enfants observent avec finesse les liaisons texte/image et sont capables très jeunes de trouver des incohérences !
Une dernière petite réflexion d’adulte à l’attention de l’éditeur (qui n’engage que moi, bien entendu) : le choix du petit format broché à l’italienne est sans doute plus intéressant en termes de coût de fabrication, mais pour ce qui est de l’exposition dans un rayon de librairie, rien ne vaut un volume cartonné avec le titre clairement lisible sur le dos de l’ouvrage. C’est à ce prix qu’un album de littérature jeunesse gagne en visibilité et peut espérer trouver une petite place parmi ses très nombreux congénères.
Je laisse à Romane le soin de conclure ce billet. La sentence est définitive et indiscutable lorsqu’on lui demande si cela lui a plu : « Il est trop bien ce livre papa ! Je peux le mettre dans ma bibliothèque ? ». Que dire de plus ?
La machine à bonbons, de Laura Nillni et Isabelle Bauer, édition Philomèle, 2010. 24 pages. 8,90 euros. A partir de 4 ans.
L’info en plus : Les éditions Philomèle existent depuis quelques mois seulement. Elles possèdent pour l’instant trois titres dans leur catalogue. En plus de La machine à bonbons, les deux autres albums s’intitulent Un (grand) cri de souris et L’ami Bonnet. Pour plus de détails, rendez-vous sur le site http://www.editionsphilomele.fr/. Il est possible d’y commander directement les albums.
Ouvrage lu grâce à Livraddict et aux éditions Philomèle dans le cadre d'un partenariat.