Laisse-moi entrer, critique

Seulement un an après l’excellent Morse, voilà qu’arrive l’élégant Laisse-moi entrer, son remake américain mainstream servant surtout à faire découvrir cette touchante histoire d’enfant vampire au grand public plutôt qu’à apporter une vision originale.

A l’origine, il y a le  livre intitulé Let the Right One In, de l’auteur suédois John Ajvide Lindqvist. Rapidement, il y eu Morse  de Tomas Alfredson, magnifique film de vampire, tout en retenue nordique, sur les problèmes d’enfants. Aujourd’hui, 1 an à peine après avoir découvert l’original, parce qu’il n’aiment pas les films en langue étrangère et les américains nous présentent leur version du roman/film au titre raccourci (Let Me In en VO) et c’est Matt Reeves qui s’en occupe.

Après Cloverfield, voilà le réalisateur face à un défi de taille : respecter l’œuvre originale qui a remporté tant de prix dans les festivals tout en apportant une touche personnelle et originale afin de légitimer ce remake. Bon, côté originalité on repassera puisque Reeves reprend exactement la même intrigue, les mêmes scènes en ne faisant que les transposer dans une petite banlieue US.

Ainsi, une petite fille mystérieuse et son père emménagent dans l’appartement voisin du jeune Owen , petit garçon persécuté par ses camarades d’école. Petit à petit ils vont se lier d’amitié et Owen va découvrir le dangereux secret d’Abby.

Par contre, du côté de la réalisation, Matt Reeves présente une mise en scène élégante et travaillée, installant une ambiance personnelle et touchante. La musique de Michael Giacchino est d’ailleurs pour beaucoup dans cette atmosphère, tantôt oppressante et à d’autres moments démontrant la perte de repère des deux enfants. On lui en voudra du coup d’avoir voulu créer des effets plus gores et des déplacements sentant trop le CGI de la jeune Abby qui brisent par moment la sobriété du film alors que du côté de l’interprétation, les 2 valeurs montantes des enfants stars sont impeccables.

Kodi Smit-McPhee (le gamin de La Route) est très juste dans la détresse adolescente et Chloe Moretz (la mémorable Hit Girl de Kick-Ass) nous fait comprendre tout ce qu’elle a pu vivre pour une jeune fille qui a plus ou moins 12 ans. Quelque chose me dit que ces 2 là choisissent très bien leurs films et leur carrière a vraiment du bon potentiel.

En soit le film est donc bon, très bon même. C’est ainsi, que le grand public le découvrira. Mais pour les personnes qui auront vu l’original avant, il présente trop peu de différences pour parvenir à oublier Morse. Du coup, on ne va pas vraiment critiquer la qualité du film mais seulement l’intérêt de l’avoir si vite réalisé ce remake car si Laisse-moi entrer est plus touchant que le Morse original, il est aussi un peu plus démonstratif et donc moins intéressant.