J’ai rencontré ma plus grande commentatrice quand je n’avais pas encore de blog, ni d’enfant, ni le père de ma fille, ni… Enfin ça date tout ça! Elle aussi était en construction Nous étions en cours ensemble, en école de commerce, en maîtrise… Une fille pétillante, d’origine asiatique (d’où les photos connotées) avec du positif et de la volonté. C’est l’image (très jolie) que j’avais à l’époque. Grâce à Facebook il me semble, nous sommes restées en contact. C’est l’avantage de ce réseau social. On habitait pas à côté, on avait pas le même emploi du temps et surtout on avait une autre copine en commun donc conjuguer les 3 timing: la misère. Sinon c’est certain qu’on aurait pu refaire un Sex and the City version Paris en plus coloré: une beur, une asiat et une italo-polak !!
Les années ont passées et aujourd’hui, nous sommes toujours à des milliers de kilomètres (on a pour point commun d’avoir la bougeotte) et elle en sait beaucoup sur moi car elle me lit depuis le début de mon blog. Elle a adhéré tout de suite, a commenté… et jusqu’à aujourd’hui ne s’en est pas lassée! J’en sais donc aussi sur elle, moi!
Mais ma Lynda, tu as beau faire de longs commentaires, j’ai envie d’approfondir certains points.
C’est bien ma décision de faire un blog mais je trouve qu’il faut toujours s’ouvrir au dialogue, c’est pourquoi je lui ai proposé de la mettre en lumière à travers cet article (et je sais qu’elle se tâte pour écrire à sa fille, à travers un blog ou autre alors…peut-être que cet interview la lancera!).
Une photo d’une enfant asiatique pour illustrer les origines de ma copine interviewée
Je crois que nous avons pas mal de points communs sur nos débuts de mamans: nous avons allaité et cododoté: as tu eu des encouragements, une incompréhension…? Ce temps te parait-il loin compte tenu que ta fille à presque 3 ans?
Oui c’est vrai que nous avons pas mal de points communs sur la façon dont nous avons choisi d’être maman, je dirais que nous avons opté pour le don de soi. De par mon éducation, mes origines, je ne me suis posée aucune question, les choses se sont faites naturellement de mon côté comme me dire que je devais allaiter ma fille le plus longtemps possible. Autour de moi, je voyais peu de mamans dépasser les 2/3 mois (ma propre mère n’a plus eu de lait assez tôt) et je me demandais donc combien de temps j’allais tenir moi même. J’étais juste convaincue que c’était important pour ma fille de faire mon maximum. Alors je me disais juste « allez, je tiens au moins les six mois conseillés », puis arrivée aux six mois, avec la facilité que c’était devenu pour elle et moi, je me suis dit « allez, on va jusqu’à un an »… et ainsi de suite jusqu’à 25 mois ! Et le sevrage s’est fait en douceur mais cela a été un peu dur pour elle et moi, de perdre cette intimité.
Pour le cododo, j’ai moi même dormi jusqu’à 20 ans avec ma grand-mère et plus jeune avec mes parents donc je n’avais aucun souci à reproduire. En plus, ma fille étant née en plein hiver bien froid, ça me rassurait de la savoir entre nous.
C’est sûr, l’intimité du couple s’en trouve bouleversée mais rien d’insurmontable non plus
Je n’ai pas eu d’encouragements plus que ça et je n’en attendais pas, encore une fois, pour moi tout est « normal », des millions de femmes font pareil dans le monde… et quand je vois ma fille heureuse et épanouie, comment ne pas me dire que nous avons eu raison, non ? Je crois que chaque foyer a sa solution, ses règles et surtout j’ai toujours envie de dire à ceux qui ne comprennent pas ou n’acceptent pas, « vous aurez/avez/avez eu votre heure pour être parent et comptez sur moi pour ne pas vous dire comment faire si vous ne me demandez rien ! ». Il faut laisser aux jeunes parents le temps d’apprendre, de faire certaines erreurs et surtout de les comprendre.
Oui j’ai droit à des réflexions de surprise ou des petites « critiques » mais rien de méchant… on s’habitue et on laisse passer au mieux. Je n’oublierai jamais ce qu’une sage-femme avait dit « c’est vous, la mère, qui savez ce qui est bon pour votre enfant !« … à partir de là, tout est nettement plus simple !
Vois-tu d’autres points communs ou des différences entre nous deux? Tiens nous avons toutes les 2 stoppé le boulot pour nos filles, c’est pas rien ça! Tu l’as bien vécu? Et si c’était à refaire? Comment vois-tu ton avenir pro?
Je travaillais aux Philippines quand j’ai découvert ma grossesse et la première chose que j’ai dite à mon chéri, c’est que je ne voulais pas accoucher là bas, seule (comprendre sans ma famille autour) et priver notre enfant de sa grande famille. Et j’avais peur de la « césarienne » quasi automatique là bas (mais je l’ai quand même eu ici, le comble, mais bon avec 4 kilos de bébé qui ne se tourne pas dans le bon sens… et finalement sans regret, je le referais sans à priori).
Nous sommes donc rentrés et comme nous n’étions de toute manière plus satisfaits avec notre employeur, j’ai quitté mon emploi sans regret pour me consacrer à ma fin de grossesse.
Et encore, naturellement, comme ma maman l’a fait pour nous, je ne me voyais pas travailler avant qu’elle soit en âge d’aller à l’école, et ça ne voulait pas forcément dire ses 3 ans (j’ai commencé à 5 ans) ! Tant que son père assurait pour nous trois, je n’avais pas d’obligation et donc j’en ai profité et son papa aussi puisqu’il a choisi de télétravailler pour pouvoir la voir le plus possible.
J’ai bien vécu tout cela, ce n’est qu’à partir de ses 2 ans que j’ai commencé à ressentir le besoin de travailler pour sortir de mon quotidien et surtout retrouver du social. Oui, le côté papotage avec les copines au bureau me manquait ! Étonnant, hein ?
Et là encore, coup de chance, un ami me propose du télétravail, à mon rythme donc c’est tout trouvé pour moi ! Je peux continuer à profiter de ma vie de famille tout en bossant (mais je reconnais, là, il n’y a plus de repos).
Mon avenir pro, dans l’immédiat, je continue comme ça et plus tard, quand elle sera à l’école, je verrais car des projets et des opportunités, je pense qu’on en manque pas pourvu qu’on s’en donne les moyens…
Et grande question, « si c’était à refaire », je réponds OUI ! J’ai pu faire des tas d’erreurs dans ma vie, petites ou grandes, mais mon cheminement pour devenir maman est complètement en accord avec mon moi. Là dessus, je suis sereine.
Je crois qu’il y a toute sorte de mamans, et toi et moi on a juste envie de faire passer l’amour (de nos enfants) avant notre carrière, on est comme ça, ni mieux ni moins bien que les autres, juste nous même.
Une grande différence: tu as attendu 7 ans avant de concevoir ta fille et mois 10 mois… J’aurais aimé rencontré mon prince charmant avant c’est sûr! Et toi, dès que tu l’as vu tu as su que c’était lui? Quand avez-vous parlé bébé pour la première fois? Figures toi qu’avec mon homme au bout de 3 mois je crois qu’on en parlait… des dingos, non?!
Et voilà ma transition toute trouvée, je suis sereine, zen car j’ai attendu justement pour concevoir Leana. Attention, je ne dis pas que c’est la solution d’attendre longtemps, je pense juste qu’il est important d’attendre d’être prête. Bon forcément, on a une horloge biologique et patati et patata, ok, mais je ne suis pas traditionnelle pour la vie de couple, je n’ai pas d’impératifs, de règle à suivre du genre « mariage, bébé, maison ». Et en fait, je n’ai jamais oublié ce qu’une amie qui a fait un enfant sur le tard (j’entends par là vers 30ans) m’a dite « un enfant, il faut que tu le fasses quand tu en ressens le désir au fond de tes tripes, quand tu sens que tu es prête » (sous entendu que le papa aussi, hein !).
Et pour ma part, le conseil a été bon. Tu vois, c’est ça que je dis être prête, quand je vois que vous avez attendu 10 mois et nous 7 ans, ce n’est pas une question de durée mais juste de bon timing ! Je ne sais pas pour toi mais depuis ma grossesse, je n’ai jamais paniqué devant une situation critique, même le jour J quand j’ai dit calmement à mon chéri : « Carlos, il faut qu’on y aille, c’est le moment (j’ai perdu les eaux) », tout cela dit dans le plus grand calme, à tel point qu’il croyait que je rigolais… Je crois sincèrement que c’est plus facile quand on est mature pour être maman. On a chacune son heure mais il faut l’attendre (pour les bonnes raisons)… c’est ce que je conseillerais à ma fille en tout cas.
Le papa et moi avons vécu notre couple à deux à fond, jusqu’au jour où je lui ai dit que j’étais prête. Parce que lui, il était prêt dès le début de notre relation. C’était évident que je serais la maman de son(ses) enfant(s).
Non, je n’ai pas su que c’était lui (du moins le futur papa) au premier regard. Bon, je m’explique sinon on va mal interpréter mes paroles. Même si j’adore les enfants, même si je rêvais au fond de moi d’en avoir, j’avais une espèce de blocage psychologique par rapport à mon papa. Il aime tellement ses enfants, mais à la fois il s’inquiète tellement pour leur avenir (surtout dans le monde actuel) qu’il essayait de me convaincre de ne pas en avoir. Et comme je n’étais pas pressée non plus, ça m’allait bien.
Quand j’ai rencontré mon chéri, oui on a bien fini par en parler dans les premiers mois comme ça, quand on a vu que ça marchait entre nous mais je lui ai de suite parlé de quelque chose qui me tenait à cœur : adopter un enfant cambodgien. Je crois que ce désir remonte à mes 8 ans en découvrant que les enfants dans le monde n’avaient pas ma chance.
Mon chéri n’avait aucun souci avec cette idée, mais lui voulait quand même un enfant naturel aussi. Mais bon on a profité de la vie, on a évolué dans nos carrières et on a beaucoup voyagé. On a appris à se connaître et un jour, je lui ai dit que j’étais prête.
Vous n’avez pas les mêmes origines, un plus sans doute dans ce monde métissé? Dans quelle culture vit ta fille le plus? Sens tu vraiment une différence avec tes origines cambodgiennes?
Il est portugais et moi franco-khmère. Et même s’il y a beaucoup de différences de culture et de personnalités entre nous, on se connait assez bien et on veut éduquer notre fille d’un seul cœur, j’entends par là qu’on ne veut pas être en désaccord sur ce qu’on veut pour elle. D’où la grande communication. On parle beaucoup.
Et, il faut le reconnaître, j’ai aussi choisi mon chéri parce qu’il avait les mêmes attentes que moi, qu’il était compatible avec mes aspirations. Je ne dis pas qu’on est siamois, juste qu’on regarde dans la même direction. C’est quand même plus simple, non ? De par ma forte personnalité, et aussi le fait que nous vivions dans ma famille depuis sa naissance, forcément elle vit plus dans ma culture mais il est important pour nous qu’elle soit la plus ouverte possible. C’est pourquoi nous l’emmenons partout… Jamais sans notre fille, quoi !
Et puis, Carlos a toujours été très épris de l’Asie donc il n’y a vraiment pas de soucis.
Bien sûr que je sens des différences, j’en ai senti pour moi même de par ma double culture, mais je pense que c’est salutaire… et vu le futur que nous lui créons, elle va avoir besoin d’avoir les yeux bien ouverts, les oreilles aux aguets et le cœur grand
Enfin une question d’actu: tu as déjà commencé Noël et les cadeaux? Comment le vit ta fille? La mienne est encore trop petite mais j’ai hâte! Il faut dire que Noël sous les tropiques, ça fait bizarre…
Ahhhh la question que j’adore ! Noël ! Je suis moi même comme une gamine à cette période alors je refuse que ma fille ne soit pas aussi enthousiaste que moi ! hahaha… Bon, oui j’ai déjà acheté son cadeau de Noël et même d’anniversaire (oui, ce n’est pas drôle, elle est née le 3 janvier donc super près de Noël…). Et j’ai la joie de la voir impatiente d’être à Noël… déjà l’an dernier, elle chantait « petit papa Noël » et ouvrait son cadeau sous un sapin cambodgien (oui on était au pays l’an dernier) ce qui était assez étrange (enfin toi du coup, tu sais ce que c’est 30° le soir de Noël…). Mais cette année, son dernier Noël au froid avant quelques temps, puisque nous comptons repartir définitivement.
Donc on en profite… Elle a hâte de décorer le sapin, de découvrir son camion de pompier que le papa Noël va lui apporter (oui oui c’est ce qu’elle réclame) ! Elle espère faire l’ange dans la neige et même faire un bonhomme de neige, mais ça on verra si on y aura droit cette année…
Question libre, si tu as quelque chose à rajouter!
Merci Jo de m’avoir permis de m’exprimer et qui sait, laisser une trace que ma fille pourra lire un jour… Mais surtout, merci de nous régaler avec ton blog ! A bientôt pour de nouveaux commentaires !
Et voilà pour mon premier interview de commentatrice démasquée. J’avoue en avoir encore appris sur Lynda!
Et vous, vous connaissez dans la « vraie vie » vos lecteurs? Qui commente le plus?