Femmes de l'Autremonde,
Tome 2 : Capture
de Kelley ARMSTRONG (Lecture Commune)
Milady,
2010, p. 601
Première Publication : 2003
Pour l'acheter : Femmes de l'Autremonde, Tome 2Kelley Armstrong (née en 1968 à Grand Sudbury, Ontario,
Canada) est une écrivaine de fantasy et scénariste canadienne.
Elle a publié douze romans dans l'univers Autremonde
destinés aux adultes, ainsi que trois autres dans la série
Pouvoirs obscurs, destinée aux jeunes adultes. Douze
de ces livres ont été traduits en français, sept aux éditions
Bragelonne puis réédités chez Milady, quatre
chez Castelmore et un chez Hachette.♣ Tome 1 : Morsure ♣
Les avis des autres lecteurs :
lena Michaels est une femme recherchée.
Elle n'a pourtant rien fait de mal. Enfin, pas récemment. Mais il y a dix ans, son amant l'a changée en loup-garou. La seule femme loup-garou au monde, en vérité.
Et aujourd'hui, alors qu'elle parvient enfin à l'accepter, un groupe de scientifiques apprend son existence. Ils la pourchassent et elle s'apprête à foncer droit dans leur piège.
Mais c'est sans compter sur la famille adoptive d'Elena, la Meute, qui ne reculera devant rien pour la retrouver. Et sans compter non plus sur Elena elle-même, ce qui est une grossière erreur...
’ai découvert cette série d’urban fantasy publiée chez Milady il y a quelques années déjà et n’avais alors pas poursuivi l’aventure. Je me souviens avoir globalement apprécié ma découverte et me rappelle avoir été agréablement surprise par le style mais du côté de l’intrigue, mes souvenirs en ce mois de décembre 2012 étaient facilement comptabilisables : zéro, que dalle, nada, que tchi.
J’espérais, avec ce deuxième tome, pouvoir placer cette saga parmi mes sagas « coup de cœur », car il semblerait qu’Elena et compagnie plaisent à beaucoup de lectrices… malheureusement, encore une fois, si je n’ai pas passé un moment désagréable, ça n’a pas non plus été la découverte du siècle. J’ai relevé des points positifs, c’est certain, mais j’ai également remarqué quelques aspects moins bons. Pour faire bref, je l’avoue, je me suis parfois un peu ennuyée.
Toujours la seule femme loup-garou du monde, Elena continue d’enquêter pour la meute. C’est la découverte d’une annonce étrange qui la conduit sur la trace d’une organisation secrète qui semble enlever les créatures surnaturelles comme elle, afin de les étudier dans le but ultime de créer des humains améliorés. C’est alors que notre héroïne se rend compte de l’existence d’autres races évoluant auprès des loups-garous : les sorcières, les chamanes, les mages, les semi-démons, les vampires… et, n’y croit pas ! Alors là, je me suis dit « ma petite Elena, tu t’es vue ? Pour une nana qui se couvre d’une fourrure et hurle à la lune à loisir, c’est quand même l’hôpital qui se fout de la charité… ». Après quelques démonstrations des pouvoirs et talents des sorcières, des semi-démons et des vampires, elle est bien obligée de se rendre à l’évidence et, comble de l’horreur, de s’allier avec certains d’entre eux pour détruire les projets de l’organisation top secrète. Alors que Jeremy et Clayton l’ont rejointe et que tous trois prévoient de se rendre à une nouvelle réunion inter-espèces visant à mettre un plan d’attaque au point, Elena se fait kidnapper… et se réveille dans une cellule, plusieurs mètres sous terre, entourée d’autres créatures prisonnières et de scientifiques bien décidés à l’étudier sous toutes les coutures.
Commence alors un long séjour en cage pour Elena et de longs chapitres pour le lecteur. Cette partie concerne environ la moitié du texte, située entre l’introduction du tome et son dénouement. Ce n’est pas inintéressant, mais j’ai trouvé tous ces chapitres assez répétitifs et parfois un peu ennuyeux. Certes, grâce à eux, on comprend mieux où est enfermé notre héroïne, quels sont les pouvoirs des autres créatures enfermées près d’elle, qui sont les personnes qui l’ont enlevée et surtout qui est à la tête de cette petite « expérience », mais j’ai trouvé l’ensemble assez, sans plus.
L’action est véritablement relancée dans la dernière partie dans laquelle on retrouve les compagnons d’Elena et leurs alliés. Entrée par effraction, duels de loups-garous, de sorcières ou de mages, ça bouge un peu et c’est plaisant. Le dénouement est attendu mais vraiment bien mené et surtout, le grand méchant n’est pas détruit en seulement deux pages. L’auteure prend son temps pour clore cette affaire, et ce tome par la même occasion, ce que j’ai apprécié. Lorsque vous avez tourné la dernière des 600 pages de ce petit pavé, vous pouvez, qui plus est, en rester là puisque Kelley Armstrong nous offre une « vraie » fin. Pas de cliffhanger, non non, un dénouement propre qui clôt l’enquête. On peut très bien se contenter de ces deux premiers opus et arrêter la série ici. Et sincèrement, avoir cette possibilité alors que les sagas en plusieurs tomes se multiplient, c’est bien avantageux.
Si je n’ai pas complètement adhéré à cette histoire, c’est aussi à cause des personnages qui, à l’instar du premier tome, ne m’ont pas touchée outre mesure. Elena est une héroïne sympathique et les membres de son entourage ont tous un petit quelque chose d’intéressant ; mais rien à faire, je n’arrive pas à entrer dans cette petite bande. Une barrière persiste, je n’arrive pas à me rapprocher des héros et encore moins à m’attacher à eux. J’ai pris plaisir à les suivre, mais sans plus.
Elena est un personnage mature et réfléchie au tempérament qui a, a priori, tout pour me plaire mais je ne sais pas, je reste en retrait. Peut-être parce qu’elle reste constamment sur la défensive, méfiante et garde toujours une part de mystère ? Je ne sais définitivement pas. Je l’apprécie mais elle n’est pas une de ces héroïnes-meilleures copines que l’on peut avoir lorsqu’on suit les aventures d’une demoiselle à laquelle on s’attache énormément. De ce fait, ses relations avec les autres personnages de la saga et notamment son histoire d’amour avec Clayton, ne me fait ni chaud ni froid. Celui-ci, plus loup-garou qu’homme (et il le revendique), ne me séduit pas tellement. Certes il est beau comme un dieu, c’est un anthropologue renommé et il possède plein de qualités… mais rien à faire, il ne me touche pas. Jeremy, le chef de la meute, figure paternelle aux yeux d’Elena, est peut-être le personnage que je trouve le plus « charismatique » malgré la place secondaire qu’il occupe. Cela dit, ça reste relatif puisqu’il n’incarne pas une figure dont je me souviendrai ad vitam aeternam, contrairement à d’autres personnages livresques. Et c’est la même chose pour toutes les autres figures évoluant dans ce tome, même les derniers arrivés, ceux que l’on découvre au fil des pages. J’ai apprécié découvrir leur nature et leurs pouvoirs mais je ne me suis pas attachée à eux en tant « qu’individus ». L’empathie pour les personnages et leurs aventures, c’est ce qui me manque le plus dans cette série et c’est dommage, car je le reconnais, elle possède des aspects très positifs.
La plume de Kelley Armstrong (ou la traduction signée Mélanie Fazi) est une de ceux-là. Contrairement à d’autres sagas d’urban fantasy (ou de bit-lit) qui ne font pas preuve d’un style très élaboré, Femmes de l’Autremonde offre quelque chose d’un minimum travaillée. Oui, ce n’est pas de « la grande littérature » mais c’est très correct et agréable à lire. L’auteure ne lésine pas sur les descriptions et ne se contente pas de remplir ses pages avec des dialogues inutiles et vides de sens. J’ai apprécié le soin avec lequel elle nous conte son histoire.
Malheureusement, son choix du point de vue interne, pourtant bien maitrisé, n’aura pas accentué l’empathie que je pouvais éprouver pour son héroïne. En revanche, le « je » permet d’être au plus près d’Elena et de profiter de son humour et de son ironie, qu’elle ne perd pas, malgré des situations parfois difficiles…
Pour conclure ce blabla, je dirai que je suis assez mitigée par cette lecture. Je n’ai pas eu de mal à venir au bout de ces 600 pages, malgré plusieurs chapitres assez répétitifs et donc ennuyeux mais, comme pour le premier tome, je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher aux personnages, notamment l’héroïne. Malgré tout, et ce grâce au style réfléchi (ou à la traduction française ?) de Kelley Armstrong, j’ai apprécié suivre les aventures d’Elena, aventures qu’elle abordent toujours avec humour et ironie, malgré la gravité de celles-ci.
"- Le meurtre ? Vous voulez dire qu’il est mort ?
- Non. Il se repose tranquillement, répondis-je. Les gens dorment toujours mieux avec la tête à un angle de 90 degrés. Il a l’air bien installé, non ?"
"Je me dirigeais vers la salle de bains dont je maintins la porte ouverte.
- Est-ce que l’une de vous avait déjà vu ce type ? Ne touchez à rien. Les flics chercheront des empreintes.
- Les flics ? répéta Paige.
- Oui, les flics. Qui va se charger d’enquêter sur le meurtre, à votre avis ? La sécurité de l’hôtel ?"