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Portrait chinois

Publié le 06 juin 2013 par Philisine Cave

1) Si j'étais un personnage masculin

mille mercis à

Portrait chinois
sans contestation possible, William Stoner, héros extra et ordinaire de John Williams, digne héritier de la chanson des Innocents, autodidacte universitaire amoureux des mots, pourfendeur des petites mesquineries et autres entourloupes fréquentes dans ce milieu très fermé de l'intérieur (savamment nourri de belles broderies éloquentes au contenu pompeux et insipide). Stoner, un homme courage que la félicité conjugale n'approchera pas, méritait bien ce bel ouvrage à l'écriture simple et efficace et un auteur si respectueux envers sa créature. Un regret toutefois concernant cette édition, un détail qui m'a choquée (tout comme mon A. lorsque je lui ai présenté la première de couverture) : le nom de la traductrice ( Anna Gavalda) est plus prononcé que celui de l'auteur (j'admire le travail remarquable des traducteurs mais selon moi, la création l'emporte sur la reformulation, ce qui ne semble pas le point de vue des éditions J'ai lu dans ce cas présent, peut-être par souci de vendre ?)
Une Comète pour ce cadeau précieux

mille mercis à 2) Si j'étais un souvenir

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un de ceux délivrés par Amandine Dhée dans Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain. Pas simple de se construire dans une famille éclatée, d'avouer ses sentiments les plus intimes aux êtres chers sans les froisser (un monde où tout est tu et dissolu), d'assumer son métier d'artiste (une fonction si éloignée du milieu socioculturel originel). Avec des mots qui font mouche, un phrasé écorché et des situations qui touchent, Amandine Dhée arrive à l'essentiel : celui de rendre universel son récit tout personnel !
Éditions La Contre Allée
Clara pour le prêt de ce texte émouvant.

3) Si j'étais une relation

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celle qu'a entretenue Geneviève Brisac avec son père lors de la fameuse dernière année. Avec discernement, attention et parfois rage, l'auteure traverse tous les sentiments inhérents à cette période tendue où chacun souhaite donner un peu d'immortalité à l'être aimé, décrit les hôpitaux et autres maisons de convalescence, les petits gestes du quotidien et l'inquiétude du " est-ce que tout va bien ?". Lu il y a quelques mois, ce livre s'adresse à tous un jour ou l'autre (et parfois plus tôt qu'on le pense). Éditions Points

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4) Si j'étais un instrument ?
une viole précieuse, celle de Monsieur de Sainte Colombe ou bien d'une de ses filles. Ce serait l'occasion de respirer à nouveau Tous les matins du monde de Pascal Quignard et d'y apercevoir ce coquin de Marin Marais, venu chercher le beurre (l'art du maître musicien) et l'argent du beurre (quelques relations charnelles avec ses filles). Un récit historique, aussi symphonique que le thème principal du livre, tout en délicatesse et en tension. Point d'amertume, juste une vie consacrée à la musique. Éditions Folio
5) Si j'étais une prise de tête ?

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très certainement celle que j'ai ressentie en découvrant En attendant Godot de Samuel Beckett. Une œuvre déstructurée, des personnages en déshérencecontinuelle et en attente d'un personnage inconnu (le fameux Godot) menant des conversations qui n'ont ni queue ni tête, subissant parfois des pausessalvatrices. Samuel Beckett a totalement "libéré" ses personnages. Dire que j'ai pris plaisir à lire cette pièce serait un mensonge, je ne l'ai pas non plus détestée. Je l'ai juste considérée comme objet d'art contemporain avec mon manque de sensibilité en ce domaine. Les éditions de Minuit.

Mille mercis pour ce cadeau réjouissant,
6) Si j'étais une petite coquine ?

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Très certainement, Syl qui envoie à chacune de ses swapées, L'âne et le bon dieu d' Éliane Aubert Colombani, un texte savoureux à prendre au premier ou au second degré. Brigida, corse septuagénaire,prie beaucoup et prend bien soin de son âne Job ( d'ailleurs que lui fait-elle ?), divague pas mal et voit débarquer en real life sa petite-fille Julie, en pleine rupture amoureuse (bon, ladite Julie se consolera bien vite). Une fresque haute en couleur, agréable à lire et surtout inhabituelle. Un moment savoureux que j'ai su apprécier à sa juste grande valeur. Éditions Albiana
Syl !
et l'avis d'Aspho que j'embrasse très fort pour l'occasion.


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