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La Mostra de Venise rends hommage à Tinto Brass

Publié le 31 août 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

La silhouette pleine de bonhomie de Tinto Brass, lunettes noires, cigare égrillard, cheveux plaqués, le verbe haut, la main baladeuse, est aussi célèbre en Italie que les frasques de Silvio Berlusconi ou les prises de positions de Beppe Grillo.

Tinto Brass et Caterina Varzi à Florence en 2008

Massimiliano Zanin lui rend hommage dans Istintobrass, un documentaire projeté à la Mostra de Venise qui retrace sa carrière.

Hier, il est venu avec Caterina Varzi, sa dernière muse depuis quelques années…

Tinto Brass et Caterina Varzi

Tinto Brass est l’inventeur d’un cinéma joyeux où le désir est au centre des ébats. Mais c’est aussi d’un cinéma politisé, éminemment révolutionnaire, où le machisme méditerranéen est mis à mal. C’est aussi et surtout un cinéma nostalgique : celui de l’enfance, de la montée du fascisme, de l’attrait des bordels et du secret des alcôves.

Tinto Brass et Caterina Varzi

Populaire et érudit, d’une grande culture, il poursuit ses obsessions et imprime sur les bobines ses pulsions. Il ne peut que troubler le spectateur qui s’attendait seulement à voir des filles à poil, car, si des culs il va en voir, surtout des biens dodus, il va aussi prendre, comme une gifle un certains nombre de vérités à propos des mœurs de nos contemporains…  et pas seulement au lit.

Tinto Brass est déroutant à plus d’un titre. Inclassable certainement…

Le scénario d’Istintobrass est de Zanin, Caterina Varzi (la nouvelle muse du réalisateur) et Brass lui-même, qui a aussi contribué à rassembler des images inédites et à choisir les acteurs et critiques interrogés dans le film. Le documentaire montre un Tinto Brass totalement inédit à partir de ses années de formation à la Cinémathèque française de Paris, aux côtés de Roberto Rossellini, Henri Langlois et Joris Ivens, et d’autres jeunes cinéastes comme Bresson, Godard et Truffaut, après quoi Brass est retourné en Italie pour réaliser ses premiers chefs-d’oeuvre, comme Chi lavora è perduto, La vacanza, L’urlo et Col cuore in gola.

Tinto Brass et Caterina Varzi

On voit dans le film un Tinto politisé, auteur d’un cinéma anarchiste, innovant, expérimental et riche en inventions linguistiques qui a été presque oublié, mais que le documentaire met de nouveau en lumière à travers les témoignages de quatre grands critiques avant d’aborder la vie privée du réalisateur, son rapport particulier avec sa femme Tinta et avec les nombreux acteurs qui ont travaillé avec lui.

Tinto Brass et Caterina Varzi

Son séjour à Paris le marqua durablement. Ce francophile de cœur qui ose tout, Stendhal et gros tétons, Chateaubriand et touffes foisonnantes, garde un attachement à notre culture. « En France, le sexe est considéré comme un grand spectacle et on me reconnaît la qualité d’auteur » se réjouit-il. Avant de se lancer dans le cinéma cochon, Brass a été assistant réalisateur chez Rossellini, et au début des années 60, il a même dirigé Alberto Sordi, Silvana Mangano ou encore Jean-Louis Trintignant (La mia signora, Il disco volante, Col cuore in gola, etc…) dans des longs métrages salués par la critique.

Tinto Brass et Caterina Varzi

Hier, à Venise, il nous a semblé plus sage qu’à son habitude… peu de photos croustillantes donc.

A voir également, le reportage de notre ami Claudio, venu en voisin : Mostra di Venezia : « La Belle Vie » de Jean Denizot

Et sur Destination Venise, par Alain : Mostra du Cinema de Venise2013, c’est parti! suivi de : Mostra du Cinema de Venise 2013, 2eme jour et de Georges Clooney à Venise

Enfin, Libération aujourd’hui : Venise : la Mostra sans les muscles


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