Pierre Raufast est né à Marseille en 1973. Ingénieur diplômé de l’Ecole des Mines de Nancy, il vit et travaille à Clermont-Ferrand. Auteur de deux ouvrages sur le management en entreprise, La Fractale des raviolis, son premier roman, est paru il y a quelques semaines.
Après dix ans de mariage, découvrant que Marc la trompe, sa femme décide de le tuer en empoisonnant un plat de raviolis. Au moment de passer à table, un contretemps risquant de faire une victime supplémentaire place l’épouse devant un cas de conscience…
Ce ne sont là que les toutes premières lignes de cet étonnant roman tout en ricochets et rebondissements inattendus. Construit comme les Contes des Mille et Une Nuits ou mieux encore, les poupées russes et leurs emboitements gigognes comme le suggère le titre ( Les objets fractals peuvent être envisagés comme des structures gigognes en tout point ), chaque court chapitre étant une petite histoire à lui tout seul qui s’enchaîne astucieusement avec le suivant, avant que le roman ne s’achève en bouclant avec son ouverture. On saute du coq à l’âne, des rats-taupes à un arnaqueur de veuves éplorées, on voyage dans le temps avec l’épidémie de peste à Marseille en 1720, on s’interroge sur ce qu’on lit, les vierges de Barhofk, ces œuvres d’art, existent-elles réellement ? Et le syndrome de Sheridan, cette pathologie rare qui vous permet de voir les rayons infrarouges ? Mais surtout on écarquille grand les yeux devant le délire imaginatif de l’écrivain, curieux de savoir ce que nous réserve la page suivante.
C’est très amusant souvent, léger toujours et fort agréable autant que rapide à lire. Il est encore trop tôt pour dire si Pierre Raufast est un grand écrivain en devenir, ce qui est sûr par contre, c’est qu’il a beaucoup de talent pour observer le monde qui l’entoure et que ce bouquin est réussi.
Il y a néanmoins un point que j’aimerais éclaircir (avis à la population, donc) : page 84, je lis cette phrase abrupte « Tarte aux pommes et fin du monde », or il s’agit du titre exact du premier et excellent roman de Guillaume Siaudeau, qui lui aussi habite à Clermont-Ferrand et se fait éditer par Alma ! Curieuse coïncidence, non ?