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A Most Violent Year, critique

Publié le 31 décembre 2014 par Fredp @FredMyscreens

A Most Violent Year, critique

J.C. Chandor confirme encore tout le bien que l’on pense de lui avec un 3e film qui explore encore une facette sombre du rêve américain avec un couple rêvé : Oscar Isaac et Jessica Chastain. A Most Violent Year est le bon film qui vous permettra de bien finir l’année ciné 2014 ou de bien commencer 2015.

A Most Violent Year, critique
Repéré avec l’excellent Margin Call dans lequel il explorait déjà des failles du système américain, le réalisateur J.C. Chandor avait confirmé le bien que l’on pensait de lui dans un registre complètement différent en passant du film choral financier à la solitude de Robert Redford dans All is Lost. Maintenant, avec A Most Violent Year, il s’intéresse de près à une autre faille du système américain en replongeant en 1981, année où la criminalité était à son plus haut niveau à New York. A cette période, un homme d’affaire fait tout pour réussir de manière honnête dans le marché du pétrol, malgré les dettes qui s’accumulent lorsqu’il cherche à investir et les vols de camions qui nuisent forcément à son business. A la recherche d’argent pour clore le contrat clé de sa carrière, les ennuis ne font que s’accumuler et sa femme ne supporte plus son attitude de chevalier blanc.

Avec son style qu’on rapprochera volontiers de James Gray ou du Sydney Lumet de l’époque, Chandor prend le temps d’installer son histoire et ses personnages. Dans une ambiance glacée il prend le contre-pied du genre en nous montrant un homme droit, tellement honnête qu’on a du mal à y croire, d’autant plus qu’il s’évertue à poursuivre dans cette voie alors que les éléments se liguent tous contre lui. Même son entourage n’est pas digne de confiance mais il tient à tout prix à garder sa droiture. Une ambition honorable mais qui peut provoquer le profond ennui chez le spectateur. Car un personnage qui ne chute pas, qui reste toujours le même est tout de même sacrément sans intérêt.

A Most Violent Year, critique

Si cette mise en place est assez longue avec une photo belle et déprimante pour restituer toute la froideur et la dureté de l’hiver et de la ville de l’époque, le film finira tout de même par décoller lorsque notre héros sans peurs et sans reproches réalisera ce qu’il se passe dans son entourage. En effet, petit à petit il va se rendre compte que ses concurrents sont loin d’être ses amis et que même sa femme peut avoir moins de valeurs que lui. C’est à ce moment là que le film devient intéressant, car il doit agir en gardant toutes ses valeurs sans quoi ce pourrait être le début de sa chute.

A Most Violent Year, critique

Cherchant à montrer que même en temps de crise, des bonnes personnes peuvent s’en sortir, J.C. Chandor va montrer que cela à tout de même un prix. Que le rêve américain, malgré toutes les meilleures intentions du monde, a un prix humain, et c’est bien ce qui est passionnant dans son film. En dehors du portrait qu’il fait d’une Amérique en temps de crise qui résonne donc avec ces dernières années et fait bizarrement écho à son premier film, il montre un portrait humain fait d’espoir et de difficultés.

A Most Violent Year, critique

Avec une mise en scène somme toute assez sobre il dresse donc ce portrait en s’appuyant sur un couple d’acteur parfaits. Jessica Chastain est ainsi excellente dans ce rôle de femme dans l’ombre de son mari qui cherche à le protéger de lui-même de la seule manière qu’elle connait. Mais c’est surtout Oscar Isaac qui confirme encore, film après film, l’étendue de son talent dans des registres différents pour montrer des personnages qui cherchent toujours à atteindre le bien, même si ils doivent faire des sacrifices ou se faire pardonner certains actes.

A Most Violent Year, critique

A Most Violent Year est donc un très bon film pour terminer en beauté cette année 2014 plutôt riche, et qui bizarrement préfigure une année 2015 à son image : une lutte acharnée pour sortir des films le plus honnêtement possible dans un milieu où tout le monde va se tirer dans les pattes à coup de blockbusters mais où l’espoir est toujours là.


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