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De la culture alternative à Prague

Publié le 30 avril 2015 par Lesbaroudeurs @lesbaroudeurs1

En me réveillant pour la première fois à Prague, je me rends compte à quel point cette ville fait partie intégrante de mon imaginaire. Le pont Charles, le château, la place Venceslas que je n'ai jamais vu et qui, par leur seule évocation, me plonge dans une nostalgie romantique.

Une fois mon café avalé, ma liste de visites sous le bras, je me perds dans le quartier juif.

Prague fête les 25 ans de la Révolution de Velours ce week-end là et, devant la maison de Kafka, j'ai envie de prendre l'Histoire à rebours.

Au pied de la Tour Poudrière, tandis que les guides rassemblent les touristes sous leurs parapluies, je me demande à quoi aspire la nouvelle génération.

Tomas est là, son parapluie est rouge. A peine la trentaine , il fume clope sur clope en attendant que le groupe soit au complet. Nous pointons vers l'Est.

Prague et l'Art Moderne

Il nous entraîne dans la G allerie Lucerna pour nous parler irrévérence, luxe d'une liberté retrouvée, devant la désarçonnante statue de David Cerny, un des artistes les plus connus de Prague.

Ses installations, souvent éphémères, sont autant de satires du monde politique et de la culture tchèque.

Plus loin, à la NOD Gallery, c'est la photographie et la vidéo qui sont à l'honneur. On y expose et le soir venu, on y refait le monde autour d'un verre ou deux, sous un os doré majestueux.

Pour enfin en finir avec la pensée unique, on s'encanaille au DOX, le Centre d'Art de Prague, né d'une initiative privée et qui se veut autant alternatif que contemporain.

Sur les traces du Street Art de Prague

Dans les rues, Thomas nous enjoint à ouvrir l'œil. Du simple coup de crayon aux graffs les plus élaborés, il nous entraîne dans l'Histoire du tag.

Depuis son apparition en 1971 à New York, l'énigmatique signature " Taki 183 " (nom et adresse de cet ado qui écrivait partout où il allait) a fait du chemin et, si cela reste une tradition de signer son tag, le graffiti est devenu une véritable culture, avec ses codes, ses époques et ses styles.

Pour que l'on suive cette évolution, Tomas nous conduit d'abord sur un mur de graff pour rencontrer les jeunes artistes de la ville. Puis, nous rejoignons un des plus grands squat d'artistes de Prague, Trafackar, à la fois lieu d'habitation, de création et d'exposition.

On y découvre encore de belles initiatives comme ce graffomat, un distributeur automatique de graff, crée pour démocratiser l'art de rue.

Prague la nuit

Pour finir, Tomas nous conduit au , un bar de bric et de broc cachant une scène musicale éclectique et pointue avant de refaire le monde au Paralelni Polis, un bar tout en carton recyclé, en payant nos verres à grand coups de bitcoins

L'après-midi fut chargé. Je rentre à l'hôtel des images plein la tête. De cette ville au double visage, je retiendrai cette formidable effervescence, cette envie de corrompre l'art par l'art et de faire sauter les derniers verrous mentaux dictés par le communisme. Au chevet, j'éteins ma lampe sur les 25 ans de la Révolution de Velours, sûre que son esprit et sa vigueur flottera longtemps encore sur Prague.

Informations complémentaires :

Toutes les adresses et anecdotes de cet article (et puis on vous a même pas tout dit) sont à retrouver dans le formidable tour de Tomas.

Toutes les informations sur son site : www.praguealternativetours.cz


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