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Après le silence de Didier CASTINO : Un conflit psychologique entre père et fils

Publié le 15 juillet 2016 par Ciena Ollier @cienaollier
Après le silence de Didier CASTINO : Un conflit psychologique entre père et filsAprès le silence par Didier CASTINO
Publié par Liana Levi le 20/08/2015
Genre: Litterature française, Litterature francophone
Pages: 221
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Dans un monologue adressé au plus jeune de ses trois fils, Louis Catella se raconte. L'usine d'abord, omniprésente : les Fonderies et Aciéries du Midi où il entre à 16 ans, s'épuise dans la fournaise des pièces à produire, mène la lutte syndicale en 68 pour que triomphent les idéaux de la Gauche. Le chef de famille charismatique ensuite : l'amour de Rose, la 2 CV bleu glacier sur la route des vacances, l'éducation des fils, les cours d'orthographe à 40 ans pour passer enfin le certificat d'études... Mais l'autobiographie qui se met en place est pipée. En juillet 74, Louis Catella meurt au travail, écrasé sous un moule de plusieurs tonnes. Et pourtant le monologue impossible se poursuit, retraçant les étapes du deuil infini, le passage à l'âge adulte de ce fils qui n'avait que 7 ans au moment du drame. Pour lui, la figure paternelle est une mythologie façonnée par les souvenirs et les mots des autres, une rengaine unanimement élogieuse que l'on ressasse pour tromper le silence. Derrière la parole de Louis, apparaît peu à peu l'imposture du fils et un autre parcours. Celui d'un intellectuel plutôt bourgeois, cherchant la vérité, tiraillé entre le désir d'échapper à l'encombrant fantôme paternel et la peur de trahir. Ce roman bouleversant, composé dans une langue virtuose et entêtante, associe la chronique de la France ouvrière des années 60-70 et le récit intime de l'absence, de la mauvaise conscience, la fierté et la honte mêlées des origines prolétaires.

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Je viens du monde ouvrier. J’aurais dû aimé et bien non, pas du tout.

Le type d’écriture est assez déroutant : il s’agit d’un monologue et uniquement un monologue, un père qui raconte son histoire à son fils, sa vie en usine, sa vie d’ouvrier, sa vie de syndicaliste mais surtout sa vie tout court. C’est émouvant certes mais je n’ai pas aimé du tout le ton utilisé : ce n’est pas parce que le narrateur est un ouvrier qu’on est obligé d’utiliser un langage maladroit et mal construit. D’autant qu’entre deux phrases le narrateur utilisera un mot  comme « exanthématique ».

Il est totalement impossible de s’attacher aux personnages. Je ne sais pas pourquoi mais la colère du fils et la retenue, voire la froideur du père mettent immédiatement mal à l’aise.

L’histoire est chaotique et franchement il est difficile de s’y plonger. On s’apperçoît très vite que ce n’est pas forcément le père qui parle (après tout même après sa mort il continue de parler) mais sans doute la mauvaise conscience du fils qui fait parler le père. Bref, si vous aimez les conflits de type psychologiques à tendance parricide, ce livre vous plaira mais si vous vous attendiez à un roman sur le monde ouvrier à la Zola (ce qui je croyais qu ce livre était en fait), vous serez très déçu.

Pourtant même la couverture grise et noire donne le ton avec  une atmosphère de malaise permanent qui rend le livre extrêment difficile à lire.

Bref ce n’est pas une expérience qui m’a enchantée mais qui plairait peut-être à un type particulier de public.


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