Les membres de la formation rock francophone Caravane affichent un parcours étincelant. Portés par leur son tantôt corrosif, tantôt sexy et leur indéniable sens du hook, leurs deux albums Chien Noir (2014) et Fuego (2016) leur ont valu coup sur coup des nominations à l’ADISQ dans la catégorie « Album rock de l’année ». Avant leur participation au Crossroads Festival, Raphaël Potvin, bassiste du band nous a accordé du temps à cette interview : merci de l’intérêt porté au blog.
Comment vous présenter à nos lecteurs ?
Nous sommes un groupe de rock francophone originaire de la ville de Québec au Canada. Actif depuis 2014, nous avons deux albums à notre actif, « Chien noir » et « Fuego ». Paraitrait-il aussi qu’on est bien sympathiques.
Vous connaissiez-vous avant de former le groupe Caravane ?
Dominic et William, chanteur et batteur, sont amis depuis la tendre enfance. En fait, ils sont voisins et se connaissance quasiment depuis leur naissance. Quant à moi, Raphaël, bassiste, j’ai rencontré les gars vers l’adolescence et le guitariste, Guillaume, est arrivé dans le décor il y a quelques années en remplacement d’un ancien guitariste qui a quitté le groupe.
Comment pourriez-vous définir votre démarche artistique ?
Quand on a créé le groupe, notre but était de faire du rock en français car c’était assez rare dans le paysage musical québécois. Nous étions influencés principalement par les grands noms du genre, Led Zeppelin, Rolling Stones, AC/DC, etc. Cependant, au fur et à mesure que le groupe s’est développé nous avons incorporé des sonorités beaucoup plus vastes et nous cherchons désormais à nous présenter avec un son original et travaillé.
Je vous ai découvert grâce au titre « Pyramides » : quelles ont été vos inspirations pour ce morceau ?
À l’époque de la composition de ce morceau, nous écoutions beaucoup de Radiohead et d’autres groupes qui mélangent sonorités organiques et électroniques. Nous avons également découvert les possibilités texturales des synthétiseurs et on a décidé d’en utiliser pour la première fois sur une chanson.
Pour ce qui est des paroles, la chanson est assez vague. On voulait illustrer le manque de spiritualité à notre époque et le fait que les rapports humains sont de moins en moins organiques à cause de la technologie.
Comment s’est formé votre groupe, comment collaborez-vous ensemble au sein de Caravane (composition, tournage, production, …) ?
Le groupe s’est formé il y a quelques années. À l’époque, on jouait dans un groupe de punk qui se nommait The Hunters et après 10 années d’existence, nous avons eu envie d’essayer de nouvelles avenues et de se lancer de nouveaux défis. Nous avons donc décidé de créer un nouveau groupe, en français. Chacun a son rôle au sein de groupe, mais nous travaillons toujours en équipe. Lors de la composition de morceaux, Dominic ou Guillaume travaillent souvent des ébauches et nous mettons ensuite chacun notre grain de sel pour en arriver à une maquette finale. Pour les paroles, moi et Dominic écrivons ensemble.
Ce titre « Pyramides » fait-il partie d’un EP/album ?
Il sera sur notre nouvel album qui arrivera cet automne.
Sur quels thèmes aimez-vous composer principalement ?
Jadis, on explorait beaucoup des thèmes très personnels comme l’amour, l’amitié, la route, la musique et on pigeait beaucoup dans nos expériences de vie. Sur le prochain disque, on a voulu élargir nos horizons.
Couverture de Pyramides
On est un peu dégoûté par tout ce qui se passe en ce moment sur la planète et c’est ce qui nous a inspiré de faire un album un peu plus sombre qui aborde des thématiques telles que les nouvelles technologies, le tissu social de plus en plus fragile, les changements climatiques, etc.
Vous allez participer au Crossroads Festival. Connaissiez-vous déjà l’événement et comment en avez-vous entendu parler ? Quel regard portez-vous sur la scène musicale française ?
Nous ne connaissions pas l’événement avant d’y être invité. Le contact s’est fait par l’entremise du Festival International de la Chanson de Granby au Québec lors d’une vitrine l’an dernier.
Caravane par Maxyme Gagné
Je dois vous avouer que dans les dernières années, nous n’avons pas beaucoup suivi de qui se passait en France, mais à force de venir visiter le pays, nous essayons de reprendre le retard. Il y a plein de bons trucs qui sortent de la France en ce moment. J’ai d’ailleurs beaucoup écouté le dernier disque d’Orelsan le printemps dernier.
Que représente la scène, le live pour vous ?
C’est la raison pour laquelle nous faisons de la musique. C’est là qu’il y a une réelle connexion avec le public, c’est là que la musique est vivante.
Avez-vous de futurs projets ? À côté du Crossroads Festival, aura-t-on la chance de vous voir jouer ailleurs en France prochainement ?
Nous sommes présentement dans les préparatifs de lancement du troisième album et nous préparons la tournée qui s’ensuivra à partir de novembre. Nous voulons revenir en France en 2019 pour une tournée plus exhaustive, alors à suivre !