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Hydrogène : une industrie de connivence

Publié le 18 mai 2024 par H16

Un article de Henry Bonner

Malgré des progrès, l’industrie de l’hydrogène ne parvient pas à satisfaire les attentes.

Ainsi, le distributeur d’énergie Engie recule par exemple à 2035 l’objectif de production de 4GW d’hydrogène sans émissions de carbone, au lieu de 2030. Selon la directrice du groupe, « la mise en place des bonnes conditions pour l’investissement dans l’hydrogène vert progresse plus lentement que nous le voudrions ».

Dans une étude sur le secteur, Engie exprime le besoin de plus de soutien aux renouvelables et aux technologies comme l’hydrogène. En effet, ces investissements dépendent des soutiens de la part des gouvernements.

Engie a déjà engagé des milliards d’euros d’investissements dans les projets de renouvelables, dans l’hydrogène, les batteries, ou d’autres. Le graphique ci-dessous, provenant d’Engie, montre leurs projets d’hydrogène actuellement en préparation :

Le journal Les Echos donne des détails des investissements d’Engie dans les renouvelables et dans la lutte contre les émissions de carbone, dont fait par exemple partie l’hydrogène :

“L’enveloppe globale consacrée aux investissements [chez Engie] va augmenter de 50 % sur la période 2023-2025, par rapport à la période 2021-2023. Ceux servant à financer la croissance atteindront 22 à 25 milliards d’euros dans les trois prochaines années, dont 70 % seront consacrés aux renouvelables et aux solutions de décarbonation proposées aux clients du groupe.”

Sans le soutien de quotas et des subventions pour l’hydrogène, comme pour les renouvelables, Engie risque des pertes de milliards d’euros sur les investissements dans ces projets.

Les écologistes contre l’hydrogène

Pourtant, l’hydrogène attire les critiques… de la part d’écologistes, évidemment. Ils veulent en effet non pas le remplacement des carburants de moteurs avec de l’hydrogène, mais une baisse de toutes les consommations dans toutes les énergies. En fait, ils veulent des restrictions sur les déplacements et les transports de biens.

Selon le journal Reporterre, l’industrie de l’énergie soutient la conversion à l’hydrogène, en alternative aux restrictions sur la consommation. En théorie, l’hydrogène fournit une alternative aux carburants pour les véhicules, les avions, et les navires et le journal met en avant les dépenses de l’industrie dans l’hydrogène, des sociétés comme Engie, pour le lobbying et les campagnes d’influence sur les politiciens. Pour Reporterre, l’industrie protège ainsi les consommateurs d’énergies contre les normes et les quotas.

Le graphique ci-dessous montre la comparaison dans l’Union européenne avec l’industrie de la tech et la finance. Les dépenses en lobbying de l’industrie de l’hydrogène atteignent 75 millions d’euros en 2023, contre 43 millions pour la tech, et 38 millions pour la finance.

Reporterre se fend du commentaire suivant : “L’engouement mondial autour de l’hydrogène est dopé par le lobbying massif de l’industrie des énergies fossiles. Objectif : nous rendre encore plus dépendants d’elle.”

Selon le journal, les producteurs d’hydrogène proposent ainsi une alternative aux restrictions contre la consommation d’énergies :

“L’hydrogène « vert », c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables, peut à la fois servir à stocker de l’énergie (un enjeu essentiel pour compenser l’intermittence de la production électrique des éoliennes et panneaux photovoltaïques), à fabriquer des carburants décarbonés et, surtout, à remplacer les énergies fossiles dans des secteurs industriels difficiles à décarboner autrement, comme la sidérurgie et de vastes pans de l’industrie chimique.”

Or, pour le journal, les promesses du secteur de l’hydrogène énergétique déçoivent les attentes :

“Ces derniers mois, pourtant, plusieurs analyses majeures se sont montrées assez pessimistes, voire carrément alarmistes quant à nos capacités à déployer l’hydrogène vert dans les temps impartis pour tenir nos objectifs climatiques.”

Le graphique ci-dessous montre le manque de projets en cours dans l’hydrogène, par rapport aux prévisions des dirigeants pour le secteur.

Le directeur de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, fait le même genre de constat sur l’hydrogène : “Reconnaissons que nous n’en sommes qu’au stade embryonnaire et cessons de parler de 10, 20 millions de tonnes”, dit-il dans un discours récent, en relation aux objectifs de l’Union européenne pour l’hydrogène.

En effet, le secteur produit en réalité peu d’énergies pour le moment.

Des restrictions en soutien aux bénéfices

En réalité, l’industrie de l’hydrogène – comme celle des renouvelables ou des batteries – dépend avant tout de la création de normes et de restrictions arbitraires contre les émissions de carbone. L’industrie de l’hydrogène requiert en fait plus de restrictions à l’avenir sur la consommation de carburants à base de pétrole. Les efforts de lobbying servent donc non pas à éliminer des règles pesantes – comme l’affirme Reporterre – mais à la création d’encore plus normes et de quotas… au profit de l’hydrogène.

En effet, les coûts de production de l’hydrogène – à base de renouvelable – dépassent de loin le coût du gaz naturel, par exemple.

Selon les estimations, les coûts de production de l’hydrogène via de l’électricité issue de renouvelables arrivent à 32 $ le MMBtu (une unité d’énergie), au minimum. En comparaison, le gaz naturel coûte 1,60 $ le MMBtu, sur l’indice américain. Il coûte 9,6 $ le MMBtu à l’indice d’Amsterdam. D’autres, comme la Manhattan Institute, placent le coût de l’hydrogène à base de renouvelables à 59 $ le MMBtu.

De plus, la transformation d’électricité en hydrogène aboutit à une perte d’énergie d’environ 50 % entre les pertes dans la production, le stockage, le convoyage puis l’utilisation comme carburant. Le graphique ci-dessous montre la comparaison à d’autres formes d’énergies, en termes de retour sur les besoins d’énergie dans la production.

Ainsi, le nucléaire produit 75 fois plus d’énergie que ce qui a été nécessaire pour s’en procurer (minage d’uranium, raffinement, enrichissement, construction de centrales, etc). Le charbon, lui, génère un retour de 30 fois sa consommation d’énergie pour l’exploiter. Le gaz naturel génère 28 fois la consommation d’énergie dans l’extraction, puis la transformation en électricité.

En face, la production d’hydrogène par des renouvelables revient en fait à une perte d’énergie pour environ la moitié de la consommation d’électricité. En somme, les efforts de l’industrie de l’hydrogène visent non un assouplissement des règles mais à plus de restrictions sur la consommation d’autres formes d’énergies. Et c’est logique : pour prospérer, l’industrie de l’hydrogène dépend d’une lutte active contre le pétrole, le gaz, et le charbon…

Ainsi, les sociétés d’énergies comme Engie cherchent – comme les auteurs chez Reporterre – des restrictions sur la consommation d’énergie, ici au profit de l’hydrogène. Pour ces sociétés, c’est une garantie de revenus (via les ventes d’hydrogène à l’industrie ou aux consommateurs) au nom de la protection du climat.

En pratique, la demande d’énergie grimpe sans ralentissement depuis des décennies, à travers le monde (voir graphique ci-dessous). L’avis des écologistes change peu de choses au global.

Les sociétés comme Engie voient dans l’hydrogène une source de rente grâce à systèmes de quotas et de subventions. Comme les écologistes, elles veulent plus de quotas sur les émissions de carbone, et sur l’utilisation d’énergie.

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