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Trois Poèmes de Marlène Tissot

Par Etcetera
Trois Poèmes de Marlène TissotCouverture au Citron Gare

Le recueil « Sous les fleurs de la tapisserie » était paru en 2013 aux éditions du Citron Gare, dirigées par Patrice Maltaverne. 
J’ai acheté ce livre très récemment et j’en ai apprécié le ton franc, l’atmosphère urbaine, une forte sensibilité, et une grande place accordée aux thèmes du rêve et du sommeil. La poète semble vouloir regarder ce qui se cache derrière les apparences (sous les fleurs de la tapisserie) et c’est tantôt la vérité nue qui apparaît tantôt des aperçus plus fantaisistes ou oniriques qui laissent l’imagination du lecteur à ses propres vagabondages. 
Le recueil est rythmé par les images en noir et blanc de Somotho. Il a reçu le Prix CoPo 2015.
Un livre que j’ai beaucoup aimé et un univers poétique qui m’a paru accessible et familier, en prise directe avec notre monde quotidien et contemporain. 

Note biographique sur la poète

Née en 1971, Marlène Tissot a publié quatre recueils de poésie, ainsi qu’un premier roman remarqué, Mailles à l’envers, sur l’enfance et l’adolescence blessées, en 2012. Son écriture est à la fois tendre, clinique, écorchée et irradiante. Dans cette nouvelle publication, l’auteur reste fidèle à sa verve poétique. Il ne faut pas se fier aux apparences. Les mots exhibent leurs cicatrices et les bombes explosent « sous les fleurs de la tapisserie ».
Marlène Tissot, c’est Bukowski au féminin : la même rage, la sensualité en plus.
(Source : éditeur, quatrième de couverture)

**

Page 20

Les jours

Les jours se suivent
à distance respectable
en s’épiant
mine de rien
comme s’ils craignaient
que le prochain
les morde
ou qu’il leur fasse
de l’ombre
Le pire serait sans doute
qu’ils se mettent
à tous porter
le même costume
à marcher au pas
à baisser les bras
il faudrait parfois un hier
qui lambine
un demain qui se
pointe sans prévenir
et un aujourd’hui
qui ne se soucie
ni du précédent
ni du suivant

*

Page 50

Aucune crêpe ne sera servie entre
Minuit et quatre heures du matin
*

La fissure dans le mur
me regarde et se fend d’un sourire
il est deux heures trente du matin
j’ai échoué, je ne sais comment
au sous-sol de mes rêves
il y fait sombre et
des racines pendent du plafond
comme si mes songes se prenaient
pour des pissenlits
narguant mon appétit
mais moi c’est de crêpes dont j’ai envie

*[Richard Brautigan in Tokyo-Montana Express]

*

Page 70

Home cinéma

Le soir la rue se transforme
en cinéma à ciel ouvert
je pioche aux fenêtres des gens
les scènes étranges
d’une infinité de
films muets

**


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