Dès que sa bouche fut pleine

de Juliette Oury

Un premier roman érotico-grastronomique audacieux et délicieux !

Dans une prose impeccable, l’autrice perturbe les sens, dans cette dystopie où le sexe se partage avec tous et toutes alors que la nourriture relève de l’intime. Où tout commence avec un rapport sexuel matutinal entre Bertrand et son amie Laetitia, où cette dernière se découvre des appétits interdits et se voit entraînée plus ou moins malgré elle dans des lieux de débauche où l’on cuisine en groupe. Où les maisons closes sont des lieux conviviaux, où l’on invite ses clients importants, où l’on se retrouve entre amis.

Où, à la pause méridienne, on baise entre collègues… Voici un roman où l’érotisme ne transpire pas dans l’acte et les rapports, mais dans les préparations culinaires. Mais le roman de Juliette Oury n’est pas une ode à la cuisine comme pourrait l’être une biographie de grand chef. Les rapports entre nourriture et sexe sont inversés pour, au contraire, mettre en exergue les pressions encore actuelles sur l’acceptation de soi et de l’autre, les pulsions érotiques, le désir. Tout cela sans obscénité ou crudité du langage – ou, si, mais au sens culinaire. « Espèce de petite commise ! »

Une curiosité littéraire à dévorer.