Hofner lance une recherche mondiale pour retrouver la guitare à 30 £ de Paul McCartney, qui jouait dans les Beatles

EXCLUSIF : Alors que Hofner lance une recherche mondiale pour retrouver la basse à violon de Sir Paul McCartney qu’il jouait aux débuts des Beatles, un expert des Fab Four révèle l’importance de cette guitare à 30 livres sterling et pourquoi Macca ne voulait pas être “le gros garçon à l’arrière”.

Qu’y a-t-il de si spécial dans cet instrument particulier, pourrait-on se demander en lisant que Hofner, la société allemande qui a fabriqué la guitare, a créé un site web dédié à la recherche de cet instrument ?

Les musiciens, eux, comprendront. Paul a acheté sa basse Hofner en forme de violon en Allemagne avant que les Beatles ne deviennent célèbres. Par la suite, elle l’a littéralement accompagné lors de leurs concerts à Hambourg, puis à la Cavern de Liverpool, ainsi que lors de leurs premiers succès et de leur premier album.

Une fois la renommée des Beatles établie, Hofner a offert à Paul un instrument plus performant et plus élaboré, qu’il a utilisé lors des tournées mondiales des Beatles et au fur et à mesure que leur musique devenait plus élaborée.

Mais il a toujours gardé cette première basse à 30 livres sterling comme instrument d’appoint, et pour le confort émotionnel qu’elle lui a procuré en tant que tremplin vers le succès.

Il l’a gardée précieusement jusqu’à ce qu’elle disparaisse, en 1969, lors de l’enregistrement du dernier album des Beatles, Let It Be, aujourd’hui réédité et prolongé pour la télévision sous la forme du documentaire Get Back, qui a fait un tabac.

Que Paul McCartney se languisse encore d’une guitare basse qu’il n’a pas possédée ni jouée depuis 54 ans peut sembler un peu étrange aux non-musiciens.

Il y avait donc peut-être une justice dramatique à ce qu’un instrument qui a marqué de si près la carrière des Beatles disparaisse au moment où ils enregistraient leurs dernières chansons ensemble.

Lorsque Paul a commencé à jouer avec John Lennon au sein des Quarry Men à la fin des années cinquante, le bassiste qui accompagnait son héros, Elvis Presley, était un certain Bill Black, qui utilisait une très grande contrebasse sur pied lors des concerts et des sessions d’enregistrement.

L’instrument était si grand qu’il fallait l’attacher sur le toit du break lorsque le petit groupe d’Elvis se déplaçait de ville en ville.

Tel un conservateur de musée du rock and roll, Paul possède aujourd’hui cette contrebasse qui a été jouée sur Heartbreak Hotel, et la conserve dans son studio d’enregistrement.

Ce qui est ironique, c’est qu’il n’a pas sa propre basse électrique, beaucoup plus petite. La basse n’a jamais été envisagée comme une carrière pour le jeune McCartney, car être bassiste n’était pas une image très sexy.

“La basse, c’était le truc des gros garçons à qui on demandait de se tenir à l’arrière et de jouer”, se souviendra-t-il. “Je ne voulais absolument pas faire ça.

Ce qu’il voulait, c’était se tenir au micro et chanter, mais le musicien en lui savait que chaque groupe avait besoin d’une basse. Si vous n’êtes pas musicien, vous vous demanderez peut-être pourquoi, car la plupart d’entre nous entendent à peine la basse, pas consciemment en tout cas, et nous ne fredonnons certainement pas les airs qu’elle joue.

Mais lorsqu’elle n’est pas là, elle nous manque certainement, car non seulement la basse dicte l’ambiance d’un morceau, mais elle fait aussi le lien avec la batterie, dont elle donne le rythme.

Tout le monde aime et reconnaît le son de la guitare solo (pensez à l’introduction de Satisfaction des Rolling Stones ou de Layla d’Eric Clapton), mais seuls les musiciens comprennent que la basse, l’instrument le plus timide de tout groupe de rock, est aussi souvent le plus important.

En 1960, les Beatles, alors composés de Paul McCartney, John Lennon et George Harrison, étaient un groupe de rock à trois guitares.

Ils connaissent l’importance de la basse pour les groupes américains qu’ils écoutent sur le label Motown de Détroit, mais aucun d’entre eux ne possède un tel instrument.

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Aussi, lorsque Stuart Sutcliffe, un ami d’université de John Lennon, a soudainement remporté un prix artistique qui lui a rapporté 65 livres sterling, Lennon l’a persuadé d’acheter une basse et de rejoindre le groupe.

Le fait qu’il n’ait jamais appris à jouer très bien ne les a pas découragés. “Mieux vaut avoir un bassiste qui ne sait pas jouer que de ne pas avoir de bassiste du tout”, explique George Harrison.

Ce qui, bien sûr, n’a fonctionné que jusqu’à ce que Stuart Sutcliffe accepte qu’il n’était pas musicien, tombe amoureux et abandonne le groupe – avant de mourir subitement d’une hémorragie cérébrale.

Ni Lennon ni Harrison ne voulant jouer de la basse, Paul s’est vu imposer ce poste, ce qui, à la réflexion, est tout à fait logique puisqu’il était le plus musical des Beatles, capable de jouer de la batterie quand Ringo n’était pas là et du piano sur plusieurs enregistrements.

Paul était Paul, cependant, et se voyant comme une star, comme il l’a toujours fait, il est rapidement devenu non seulement un chanteur star, mais aussi un guitariste de basse star.

La basse n’est plus un instrument timide. Tout le monde veut jouer de la basse maintenant que Paul McCartney en joue, et les photos de Paul avec la basse Hofner à 30 livres sterling qu’il a achetée à Hambourg en 1962 font le tour du monde. Puis, un jour de 1969, la basse Hofner la plus célèbre du monde a disparu.

La dernière fois que l’on se souvient de l’avoir vue, c’était lorsque les Beatles travaillaient dans leur studio, au sous-sol de leur société Apple, dans le quartier londonien de Savile Row. Un jour, elle était là. Le lendemain, elle n’y était plus.

Quelqu’un l’a-t-il emporté chez lui par accident et a-t-il oublié de le rapporter ? C’est peu probable. Ou quelqu’un l’a-t-il pincé ? Probablement. Mais personne ne sait qui ?

Qu’une telle chose puisse arriver aux Beatles à cette époque n’était pas si surprenant. Quelques semaines plus tôt, John Lennon avait déclaré en plaisantant qu’il n’en avait plus que pour dix mille, ce qui était une réflexion sur le chaos qui régnait dans la vie des Beatles après la mort de leur manager Brian Epstein, dix-huit mois plus tôt.

L’annonce de la disparition de la vieille Hofner de Paul a été une surprise. Mais cela n’aurait peut-être pas dû être le cas. À l’époque, des rumeurs circulaient chez Apple selon lesquelles une voiture Mercedes avait également disparu soudainement, pour ne plus jamais être retrouvée.

Si l’on pouvait pincer une voiture, une petite guitare basse n’aurait pas eu de mal à disparaître. À part, après un concert au Finsbury Park Astoria en 1963, la guitare Gibson de John Lennon a été accidentellement oubliée dans une loge. Elle a refait surface plus de 50 ans plus tard, lorsqu’un entrepreneur en bâtiment de San Diego, en Californie, l’a achetée pour 2,41 millions de dollars lors d’une vente aux enchères.

Si la basse de Paul McCartney réapparaissait un jour, il est peu probable qu’elle soit vendue aux enchères. En effet, de nombreuses questions seraient posées sur sa provenance et sur son parcours entre Apple en 1969 et le marteau du commissaire-priseur.

De même, qui oserait faire une offre contre le conservateur du rock and roll, Paul McCartney ? Légalement, la basse, qui pourrait être estimée à 10 millions de livres sterling, lui appartient toujours.

Alors, si vous la possédez, cachée dans votre grenier, pourquoi ne pas faire ce qu’il faut ? Il vous suffit de vous rendre chez lui un soir (si vous êtes un fan des Beatles, vous connaissez son adresse) et de jeter sa basse Hofner par-dessus le mur, dans son jardin.