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La fille aux abeilles, de Monique Rebetez

Publié le 14 septembre 2023 par Francisrichard @francisrichard
La fille aux abeilles, de Monique Rebetez

Mon père est mort le 23 novembre 1988. On le trouva au petit matin, au volant de sa voiture, dans un ravin. Le taux d'alcool dans son sang était à presque deux pour mille. L'accident eut lieu le lendemain de la chute de ma mère dans les escaliers. Ils sont morts [le même jour] à quelques heures d'intervalle.

Léo, le narrateur, né le 12 avril 1981, devient orphelin ce jour-là. Il est élevé par ses grands-parents maternels, Paul et Annie. Mais c'est son oncle Laurent, qui, à 20 ans, deux ans plus tard, sera son tuteur.

Léo s'est toujours interrogé sur la curieuse disparition simultanée de ses deux parents. Or, bien longtemps après le drame, à 36 ans, il va faire opportunément des découvertes sur les lieux où leur destin s'est joué.

Avant que ne soit démolie leur maison, sise dans une cité pénitentiaire fermée en 2011, ce 8 juin 2017, il y fait une dernière visite, trouve dans une commode un ruban et dans un cahier une coupure de journal:

Cinq lignes en-dessous [d'une photo en noir et blanc] ce titre: "Sixième 8000 sans oxygène pour Matassa".

Il y a peu de chance que son père Walter ait eu connaissance de cet article. Il sent qu'il est tombé sur un élément important. Ses recherches le conduisent en Sicile pour y rencontrer l'alpiniste Giovanni Matassa.

L'histoire de Léo que raconte Monique Rebetez se passe donc en Sicile, dans l'ombre de la mafia, avec des retours en arrière en Suisse, à Bâle, où la tragédie initiale s'est produite et où il habite une colocation.

Léo est divorcé. C'est Nadia qui a rompu, après une pause. Ils se partagent dès lors leur fils Maxime, 7 ans, qui passe avec lui ses vacances et ses week-ends, une situation qui ne favorise pas sa vie amoureuse...

La fille aux abeilles? L'auteure ne dévoile son identité qu'à la fin. Par révélations successives et subtiles, les yeux de Léo se dessillent sur les secrets de famille qui lui ont été celés pendant des décennies.

Dans un film québécois qu'il a vu avec Nadia, Léo a entendu cette phrase: La mort, c'est jamais la fin d'une histoire. Une fois élucidée celle de ses parents, il peut dire enfin que c'est le début de la sienne.

Francis Richard

La fille aux abeilles, Monique Rebetez, 192 pages, Favre

Livre précédent:

Passage de la Déroute (2018)


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